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    NoBloodyKnows


  • ps4

    God Eater 3
    Editeur et Developpeur : Bandai Namco
    Genre : Action | RPG
    Etat du jeu : Jeu disponible
    Date de sortie : 08 Février 2019
    Trophées : Oui
    Support


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    test de God Eater 3

    Version Éditeur

    Test God Eater 3

    Publié le Lundi 18 Février 2019 à 21:56 par NoBloodyKnows


    A PSMag et au NBK, l’éclectisme est une règle: il est ainsi essentiel de découvrir les bienfaits de curiosités enivrantes. Cependant retrouver les valeurs sûres de bonnes vieilles licences laisse en bouche ce goût si familier mais ô combien réconfortant de la madeleine de Proust.
    Littérature et autres rêveries mises de côté, certaines franchises restent condamnées à évoluer dans l’ombre d’une autre, subissant le joug d’une appréciation uniquement comparative.
    Injuste, c’est vrai. Toutefois, charge aux orfèvres des lignes de code de sortir du jugement du reflet.


    Ici la belle au sourire éclatant n’est autre que la saga Monster Hunter, simulation de chasse/action-rpg de son état. Démarrée en 2004 au Japon, et une année plus tard pour les éternels retardataires Européens, le premier titre avait conquis l’Empire du Soleil-Levant en nous laissant plus mesurés, voire dubitatifs.
    La première démo sur PS2 nous avait surpris sans nous transcender, à l’image du jeu complet. C’était sans compter sur la montée en puissance des diverses suites connaissant l’export sur différents supports (notamment sur portables) avant de débarquer avec son dernier opus: Monster Hunter World, mastodonte surpuissant de la PS4 qui désormais règne en maître et sans partage.
    Toute la galaxie de la traque aux énormes bestioles est occupée.

    Toute? Non, une franchise continue de résister à l’envahisseur.

    God Eater, qui aura attendu 2005 pour affûter ses lames, fera le chemin vers les nomades de Sony, leur terre d’accueil. Plus nerveuse et scénarisée, la série publiée par Bandai Namco a choisi la nuance pour se mesurer aux épisodes de Capcom. A l’instar du duel entre Metal Gear Solid et Splinter Cell: rien à voir mais on ne peut s’empêcher de les opposer.
    Si la nature des titres restent un foutoir avec des “remakes de remakes” des titres originaux, God Eater 2 Rage Burst sur PS4/PS VITA a permis d’éclairer la nature du projet pour une frange du public.
    Après la déclinaison en série animée japonaise, au tour de God Eater 3 de rentrer dans l’arène. Revêtez vos tenues kawaii, on vous emmène au centre de ce chaos post-apo.



    Lamb of God

    Exit les développeurs de Shift, studio chargé de construire les jeux précédents, l’éditeur a décidé de faire confiance à Marvelous connu pour ses collaborations sur Fate/Extella et de Soul Sacrifice, dernière réussite de Kenji Inafune. Loin d’être des novices du genre les gaillard(e)s!
    L’introduction antérieure à l’écran-titre donne le ton: fidèle à l’esprit manga avec son ensemble de thèmes comme l’assouvissement, la guerre, le pouvoir de l’amitié...mais aussi son lot de niaiseries. Le soft dispose ainsi d’une histoire correcte dont la qualité de la narration s’expose en dents de scie entre dialogues lourds et inutiles ou réactions surjouées côtoyant les moments épiques de nos valeureux héros. Première qualité et premier fardeau du jeu. Les quelques rares scènes en anime envoient franchement du bois, dynamitant la platitude des cutscenes “classiques” lentes, raides et bourrées d’erreurs de montage quand ce ne sont pas les ellipses faciles qui emportent le tout. Le constat est certes dur et le scénario a le mérite d’exister convenablement mais se cogner ces poncifs polluants a de quoi nous faire bouillir.

    Quant aux personnages, ils seront suffisamment attachants à défaut d’être travaillés en profondeur. Les clichés seront également de sortie entre le déconneur au grand coeur, la petite fille en quête d’un exemple paternel ou le brave prêt à se sacrifier en emmenant toute une palanquée de protagonistes enthousiastes. Et non, ce ne sera pas votre avatar.
    Celui-ci sera muet durant les cinématiques et seules quelques mots seront audibles lors des phases de combats. Un procédé qui a déjà fait ses preuves, notamment pour le sublime Dragon Quest VIII ou encore pour Drakengard où le silence était parfaitement justifié par le soft. A l’inverse cela casse parfois la cohérence de la mise en scène comme pour l’excellent Suikoden V, péjoré par quelques maladresses inhérentes au procédé. Surtout que le doublage jap’ est bon, et l’anglais honorable.

    Néanmoins votre avatar aura droit à quelques interactions avec des choix de réponses mais pas la peine de s’attendre à des embranchements scénaristiques. On apprécie toutefois la possibilité.
    Le chara-design est également dans la même catégorie des standards, avec les filles dénudées aux poitrails énoOOormes et aux garçons sveltes et androgynes. Il reste réussi et parfois franchement inspiré, avec une mention spéciale à Hugo et Hilda. Pour votre personnage, ce sera à vous de le concevoir à partir d’un menu de custom préalable sommaire mais efficace.

    On ne vous dira pas plus sur le synopsis afin de ne pas gâcher le plaisir de la découverte. Sachez juste que vous incarnez un des leaders des God Eaters Adaptatifs, esclaves-combattants chargés de se frotter aux Aragamis, des Dieux maîtres d’une planète dévastée.

    L’excuse parfaite pour enchaîner la castagne.
     

    test de God Eater 3
    Duo de héros. Rien d’original mais c’est réussi.


    God Hater

    Le jeu dispose de 2 phases distinctes et interdépendantes: les préparatifs et la chasse aux ennemis.

    Concernant la première celle-ci se déroule dans un hub où vous devrez parfois faire le tour complet pour parler à la bonne personne. Ce qui fera avancer la narration et, surtout, débloquera vos accès aux diverses missions. Un point un peu pénible surtout quand on décide de se la jouer en multi où 3 gamers peuvent vous accompagner dans votre quête: cette phase ralentit le rythme en créant une attente superflue. Rien de bien grave d’autant que le soft propose d’autres types de mission en ligne (les “éliminations”) où jusqu’à 8 joueurs iront massacrer un boss un peu plus costaud que les autres, avec un chouette système de récompenses et de classement final. Il faudra attendre un peu avant de les débloquer mais l’ajout est vraiment appréciable et à l’heure de l’écriture de notre test, plusieurs joueurs ont été rapidement trouvés pour s’adonner aux joies de la tuerie en bande.

    Avant d’arriver à cela il sera vital de préparer sa mission. Choisir d’abord celles obligatoires ou facultatives, rien de bien révolutionnaire à ce niveau, et analyser le type d’ennemis potentiels en étudiant ses points faibles basés sur les éléments (divin, foudre, brasier, gel…) pour s’armer correctement. Car si le didacticiel est bien amené, vous serez lâchés par la suite dans un déluge d’informations et de subtilités que les nouveaux-venus tarderont peut-être à assimiler.
    C’est aussi bien là le souci de God Eater, riche à souhait tout en s’obstinant à chercher à être plus accessible par une difficulté amoindrie si on ne s’y penche pas de près. Le projet est louable mais un jeu de niche a tout à gagner à emmener les gamers distinctement dans ses mécaniques sans faire de concessions trop larges: nous y reviendrons.

    En attendant, le soft propose un sacré paquet de customisations, comme l’ajout de compétences sur vos armes ou de vos alliés, en vous permettant de créer, améliorer ou changer votre équipement. Sur le terrain à vous de choisir votre bouclier mais aussi et surtout votre fusil et arme de càc dont les différents modèles sont nombreux, efficaces et adaptés à chaque style de jeu. Carabine, fusil d'assaut ou à rayon pour la puissance de feu; lance, épée ou lames courtes en duo pour faire couler le sang, la liste est encore longue. Chaque arme possède son temps de réaction et ses caractéristiques d’attaque, physiques ou élémentaires, et autant de movesets qui y sont associés. Et pour tout dire, le couple sniper/marteau lourd nous a enchantés.

    Le système d’achats et de ventes est également d’un classicisme raffiné. Pourtant avoir un système de vente permanent et un autre occasionnel présente des atouts stratégiques afin de ne pas laisser passer “la bonne affaire”. Plaisant.

    Sur le papier, le paradis nous montre le chemin. Dans les faits, on a l’impression d’avoir de gros cailloux dans les godasses. Comprenons-nous: tout est varié et donne envie de s’y plonger...si les menus n’étaient pas aussi bordéliques et mal conçus. Certes on s’y fait au bout d’un moment mais mince! Devons nous subir un agencement hasardeux pour avoir la sensation de comprendre tous les stratagèmes?

    D’autant plus qu’au fur et à mesure que vous avancerez dans la trame vous débloquerez des ajouts de gameplay à gérer, intéressants et néanmoins fastidieux à intégrer.

    Le pire dans tout cela? C’est que selon votre façon de jouer, la compréhension entière des mécaniques ne sera pas obligatoire avant les bons ⅔ du jeu. Tout en effectuant de “bonnes” performances...
     

    test de God Eater 3
    Votre carte des missions, témoin de votre avancée.


    The Old Hunters

    Un système de combat optimisé, God Eater 3 le possède indéniablement. Délaissant la lenteur inhérente à Monster Hunter ainsi que l’exploration nécessaire à la traque des monstres, le titre vous jette dans des arènes étroites à la DA inspirée mais répétitive. Trouver vos ennemis ne prendra que peu de temps et mis à part l’échange de mandales, vous ne pratiquerez que la collecte d’objets nécessaires à la forge.

    Les combats, sauf pour les vétérans, vous demanderont quelques heures avant de prétendre à une appréhension totale. Pour les bases, vous disposez de 3 jauges: la vie, les possibilités de tir et l’endurance. Et attention à bien veiller sur elle car si les esquives et le dash vous sortiront bien souvent de l’embarras, manquer de souffle sera l’ouverture pour se faire tabasser en règle.

    Il vous sera impératif de gérer vos déplacements tout en analysant les patterns des adversaires pour mieux les dompter. Tout en prenant en compte la localisation des dégâts, car s’acharner sur une carapace quand le dos est vulnérable est une mise en danger évitable. Alors d’accord vous pourrez casser certaines parties du corps pour en faire cesser les fonctions mais une belle tartasse aura vite fait de vous faire mordre la poussière.

    God Eater 3 ne lésine pas non plus sur les attaques spéciales, individuelles ou en lien avec un coéquipier. Soumises à certaines conditions, le principe est addictif. Si la fameuse “symbiose” avec un allié donne des caractéristiques un temps donné, maîtriser la “salve” est votre salut. Fini de taper comme un sourd, ce sera à vous par le biais d’une charge d’assimiler l’adversaire pour déclencher une jauge qui se videra si vous ne frappez pas assez. Mais si vous le faîtes, celle-ci augmentera jusqu’à en passer un ou deux niveaux déclenchant des attaques qui font mal. Très mal, d’autant plus que cela révèle le point faible des Aragamis, joliment détaillés dans l’ensemble, bien moins majestueux lorsqu’ils sont au sol.

    En clair, plus vous allez enquiller les combos et plus les dégâts deviennent dévastateurs.

    Encore une fois le tableau serait sans coulure si la caméra n’était pas autant aux fraises et le lock si indigent. Simplement: apprenez à jouer sans cibler les ennemis, quitte à mettre quelques coups dans le vent. Le meilleur moyen de suivre l’action sans subir les affres des vues inconcevables.
     

    test de God Eater 3
    Un monster-design inspiré (et véloce!).

    Hunter the Matrix

    Techniquement, God Eater 3 est clairement indigne de son support. Et cela ne concerne pas que les graphismes. Ces derniers nous proposent des textures faiblardes et un aliasing assez féroce pour une production de 2019, sans se révéler trop grossiers auprès de nos rétines grâce à une gestion de la lumière et des choix artistiques forts.
    Ce qui ne va vraiment pas en revanche est ce cloisonnement des niveaux, pas ouverts pour un sou et à la verticalité bancale. Héritage des supports de poche? C’est indéniable. Les missions sont au début bien courtes en comparaison avec leur préparation et vous devrez vous montrer patients avant que celles-ci daignent s’allonger. Heureusement l’action frénétique rattrape le tout, malgré un framerate qui toussote parfois, et le dynamisme s'acoquine volontiers avec l’héroïsme soutenu par une OST qui tient la route, confrontations contre certains boss exceptées. Cependant la mécanique de fuite des ennemis pour aller se régénérer se retrouve ridicule tant la course-poursuite est faiblarde.

    Les missions sauront aussi vous récompenser en objets selon des critères bien précis et votre score sera en tête d’affiche après chaque finish de niveau.
    Le hic? Une IA alliée bien trop puissante et réactive. Vos compagnons ne sont presque jamais mis à mal et vous soutiendront plus qu’il ne le faut, vous sauvant du game over fréquemment. La vraie tare de God Eater 3, où se battre avec votre escouade correspond à un mode “easy” pouvant déclencher de la paresse pour soutirer l’essence du jeu. On ne saura que trop vous conseiller d’effectuer la plupart des combats soit en groupe très restreint soit carrément en solo pour ressentir l’excitation et la tension belliqueuses. On aurait aussi aimé un système d’ordres ou un réglage de l’IA comme le proposaient les gambits de Final Fantasy XII. Il semble que cette idée n’est pas décidée à sortir du coffre depuis bien longtemps...

    C’est en restant coincé entre l’école du skill et celle de l’ouverture que God Eater 3 ne se permet pas de titiller son modèle. On y a cru et on apprécie l’initiative, mais la marche était trop haute.

    test de God Eater 3
    Différents ennemis pour varier les situations.

    Note du test 6.5/10En conclusion :

    Regrettable. Si God Eater 3 améliore sans conteste la formule des ses ancêtres, le saut qualitatif n’est pas assez grand pour le propulser au rang de hit générationnel. Généreux et peu avare en possibilités, le soft ne se distingue pas suffisamment de ses origines et se trompe de support. Si l’étroitesse aurait été acceptable sur PSVITA, il en est autrement sur consoles de salon où les dernières années furent propices à l’open-world ou aux niveaux démesurés. Techniquement d’un autre temps, planté par une caméra désobligeante, God Eater 3 n’oublie cependant pas de nous fournir ses grandes qualités pour qui fera l’effort de les découvrir. Bien plus subtil malgré son apparence déconcertante, le jeu paie son choix de draguer anciens et nouveaux, n’exploitant pas de fait son immense potentiel. Un jeu sympathique en somme même si nous en attendions tellement plus.

    Les plus

    Gameplay solide
    Ennemis réussis
    Riche et complet
    Nerveux et dynamique

    Les moins

    L’IA, toute pétée et trop efficace
    Niveaux trop restreints
    Un lock raté pour une caméra folle
    Techniquement à la bourre


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