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    rédacteur
    NoBloodyKnows


  • ps4

    Genesis Alpha One
    Editeur : Team 17
    Développeur : Radiation Blue
    Genre : Action | Tir
    Etat du jeu : Jeu disponible
    Date de sortie : 29 Janvier 2019
    Trophées : Oui
    Prix de lancement : 29,99 €
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    test de Genesis Alpha One

    Version Éditeur

    Test Genesis Alpha One

    Publié le Mardi 29 Janvier 2019 à 10:00 par NoBloodyKnows

    Le monde du jeu vidéo est toujours ressource de surprises, qu’elles soient plaisantes ou non.

    Et en ce mois de janvier 2019 l’enchantement est de mise: 2 quasi-arlésiennes s’apprêtent à nous montrer leur bout de keyblade ou de doigts arrachés. Une longue attente que nous espérons sincèrement justifiée même si nous sommes plutôt confiants quant à la qualité des titres de Square-Enix et de Capcom, décidément en grande forme ces temps-ci (et ce n’est pas fini…).

    Sortir un jeu durant cette période serait donc un réel suicide commercial. Qui plus est si la production est d’un genre bien spécifique et pas forcément accessible. Et encore plus s’il s’agit d’une première oeuvre d’un studio inconnu.

    Genesis Alpha One réunit toutes ces tares à la fois: Issu des grands cerveaux et des petites mains de programmeurs du studio allemand indépendant Radiation Blue, le jeu a vu sa sortie repoussée pour terminer dans nos monolithes en ce 29 janvier. Et sans remettre en question la pertinence des chargés de marketing, nous sommes légitimement en droit de nous interroger sur cette fenêtre de sortie en sachant que le premier trimestre s’annonce tout aussi expansif en arrivée de blockbusters.

    Néanmoins, ne soyons pas dupes: Si Genesis est le premier rejeton des développeurs, ceux-ci sont composés d’employés au CV mentionnant Hitman, Spec-Ops ou encore The Settlers. L’éditeur n’est pas non plus un rookie en terme d’expérience puisqu’il s’agit de Team 17, groupe de conception et d’édition connu pour des prod’ originales telles que The Escapists et surtout pour la licence Worms qui a connu des déclinaisons multiples, devenant l’icône de l’équipe. Nous ne sommes donc pas face à des débutants fragiles défiant les plus grands mais le discours des néo-studios voulant rassurer le consommateur par la présence de vieux briscards n’est pas toujours synonyme de dogme qualitatif.

    Néanmoins suffisant pour se tailler une part du lion hivernal?

     

    Quelque chose en nous de Genesis

    Avant d’aller plus loin, analysons le produit: Si nous avions pu penser depuis son annonce que Genesis serait un FPS/ rogue-like teinté de stratégie, il convient de redistribuer les cartes pour sortir de la purée de pois entourant la nature du jeu. Genesis s’apparente plus à un medley alliant en premier la stratégie, agrémentée d’une vue d’exploration et de combat à la première personne où la génération de l’univers est aléatoire en fonction des parties.

    Concrètement, il s’agira pour vous de construire un vaisseau en récoltant les ressources se trouvant dans l’espace tout en repoussant des aliens hostiles.

    Commençons toutefois par le début: Que l’on ne s’y trompe pas, le jeu ne transpire pas la quête épique. Le contexte est posé succinctement et il s’agit pour vous et votre équipage de trouver une nouvelle planète susceptible d’assurer votre pérennité car sur la Terre, les ressources sont épuisées. Point. Loin des enjeux dramatiques d’Interstellar, il s’agira pour vous d’explorer les recoins de la galaxie pour y trouver un refuge. Mais pour atteindre votre graal il faudra chercher, récolter en minant les planètes et gérer son butin.

    Si le nom de No Man’s Sky vous vient à l’esprit, sachez que c’est pertinent et légitime mais que les comparaisons s’arrêtent ici: Si les 2 softs partagent l’aventure vers l’inconnu, leur échelle est différente et leurs ambitions propres (en prenant en compte la version définitive de NMS, bien entendu).

    Entasser des éléments comme le fer, les fougères (oui!) ou encore le lithium nécessite de l’observation et un sens inconditionnel de l’organisation. Manquer de discipline dans ce domaine et votre navire aérien finira par errer tel un fantôme.

    Et un peu à l’inverse du Normandy de Mass Effect, votre vaisseau n’est pas uniquement un cadre d’interactions et de lancement des opérations mais un quartier général à gérer, étendre...et protéger.

    Les premiers instants donnent le tournis, tellement les données sont nombreuses et peuvent faire peur: L’expérimenté prendra le temps d’analyser et de tester les possibilités mais pour le reste, certaines choses restent obscures un sacré bout de temps, le jeu baignant dans une austérité dont le public peu familier au jeu de pure stratégie (donc a fortiori un bonne partie du public des consoles) sera éjecté s’il ne fait pas le premier pas.

    Constat qui fait foi pour évoquer l’ambivalence du titre, dont la ligne directrice est à la fois sa force et sa faille.

    test de Genesis Alpha One
    Exorciser dès la source…..
     

    J'veux du cuivre

    Le jeu commence par le choix de sa corporation, dont plusieurs seront à débloquer par la suite sous certaines conditions, vous offrant leur lot d'avantages et un petit background, histoire de réchauffer l'ambiance. Les gains sont variés : Plus de ressources, de personnel ou de technologie. Miracle, les artefacts (bonus liés à l'endurance ou résistance par exemple) seront conservés d'une partie à l'autre.

    Et avant de partir pour votre première expédition, la corporation « didacticiel » sera toute appropriée. Alors dis comme cela, Ok ce n'est pas très funky mais comprenons nous bien : Le didacticiel ne couvrira pas l'ensemble des possibilités. Tout juste vous apprendra-t-il les constructions de base de votre vaisseau, comme la nécessité d’entrepôts de réserve pour l'énergie, les matériaux et les plantes. Car tout à son importance : Sans énergie, pas d'extension possible, ne serait-ce que pour un couloir. Le manque de matériaux vous bloquera  pour la construction de certains secteurs et le manque de plantes conditionnant la biosphère (permettant à vos êtres de respirer) vous conduira à l’asphyxie. En prenant en compte le fait que les différentes espèces ne consomment pas le même air produit par la végétation….

    Car gérer votre personnel, c'est aussi le faire survivre. Si ce dernier est impersonnel, cela est justifié par le jeu au sens où augmenter votre population passe par le clonage. Sans aucune question existentielle puisque ce n’est aucunement le but ici.

    Mais pour cloner autre chose que des êtres humains, aux caractéristiques moyennes et équilibrées,il faudra explorer (nous y reviendrons) pour trouver de l'ADN et l'étudier, puis créer des aliens avec forces et faiblesses, un gain de puissance s'accompagnant d'un malus sur une autre caractéristique. Cela vous permettra de spécialiser (avec l'octroi plus tard de compétences particulières liées à vos découvertes) vos unités afin de mieux les affecter à une tâche spécifique de chaque quartier. Explorateur, jardinier, mineur...tout cela sous votre égide, celle du capitaine.

    Complexe, Genesis l'est et certaines erreurs se paient cash : Changer une plante pour créer une atmosphère accueillante pour un clone allié en cours de création sans prendre en compte que l'O² est trop juste pour les Humains, c'est prendre le risque de créer un déséquilibre amenant à votre mort ou celle d'un de vos subordonnés.

    Car ces derniers, au-delà de leurs fonctions dans le vaisseau et de leur possible accompagnement lors d'expéditions représentent votre nombre de vies. Rien de plus simple ce coup-ci : Capitaine d'un vaisseau de 7 membres, vous disposerez donc de 8 vies. Et si en tant que chef de bord vous mourrez, vous serez immédiatement remplacé par un clone promu à votre fonction en gardant vos caractéristiques. Et si le dernier d'entre vous passe à trépas, le game over est définitif. Pas de retour à un checkpoint ou de rechargement de partie. La mission est un échec, et on recommence dès le début avec une nouvelle compagnie.

    Et dans Genesis cela peut aller très vite. Au risque frustrer aisément une frange d'entre nous.

    test de Genesis Alpha One
    1-up!
     

    Un opus d'art et décès

    La partie « gestion » n'est pas la seule composante de Genesis. Une fois vos secteurs construits, il s'agit de miner des ressources. Une des possibilités sera de le faire sur les débris détectés et scannés sur la carte et l'autre par le biais d'exploration de planètes.

    La partie FPS prendra ici son sens puisqu'il s'agira de découvrir la planète sélectionnée, seul ou en compagnie de bots, et d'extraire par son rayon les matériaux en priorisant ceux qui vous sont nécessaires tout en repoussant les vagues ennemies hostiles à coups de flingues et autres armes de poing pensées pour l'occasion.

    L'intention est louable, le jeu est globalement stable et le système d'ordre envers les alliés reste convenable mais pas la peine de se mentir : L'exploration est terriblement répétitive, limitée et plate. Pas de dénivelés, une verticalité inexistante et la magie de la découverte n'opère plus. Si les jeux de lumières et le contraste des couleurs font le café, les « niveaux » ne séduisent pas par leur immensité illusoire et parallèlement à No Man's Sky corrigé, cela fait léger. Très léger.

    Sans parler du feeling des combats, très typés arcade mais globalement mous. Pas de reload d’urgence, sensations de tirs peu efficaces, ennemis vous fonçant dessus sans une autre forme d’attaque, nous sommes loin du grand soir. Alors encore une fois, ce n’est pas l’objectif majeur mais sachant que l’exploration nous occupe un moment, cela fait tâche d’huile. Les choses s’améliorent un peu en accélérant avec des compagnons bien plus taillés pour la baston, sauf que trouver un site (autrement dit un vestige vous accordant souvent un bonus permanent) d’un monde désespérément vide ne nous aura pas tellement apporté de palpitations de bonheur. Regrettable, car peut-être qu’une autre manière d’amener les choses aurait donné du sens et une tension propre à la quête.

    Et s’il est démesuré de juger quoi que ce soit en se fiant seulement à son enrobage, encore faut-il que celui-ci ne soit pas trop abscons sous peine de lâcher le joueur dans un trou noir.

    test de Genesis Alpha One
    Quand l'artificiel défie le réel
     


    Radiation Stories

    L’autre grande nouveauté du soft est la possibilité de se faire infecter son bateau de l’espace par les aliens. En effet, lors de vos collectes depuis votre QG ou durant vos expéditions, il est possible qu’un corps hostile et étranger s’infiltre dans vos compartiments. Pour vous défendre contre les attaques basiques, vos tourelles et votre main d’oeuvre se chargera d’exterminer la vermine, avec votre assistance si vous vous trouvez au bon endroit.

    En revanche, la ponte des oeufs et la croissance dans les canalisations sera une autre histoire. En laissant les extra-terrestres progresser discrètement, ces derniers iront se multiplier, investir vos quartiers et, disons-le tout net, bousiller ce qui tient debout. Suspendre l’électricité, attaquer la structure, s’en prendre à votre personnel, ces sales bestioles n’auront de cesse de vouloir vous empêcher d’atteindre votre dessein.

    Le jeu vous impose d’inspecter scrupuleusement chaque recoin, et de faire disparaître tout ce qui indique une présence non conforme. Heureusement, les traces des aliens ont le bon goût d’être très marquées visuellement, et repousser toute tentative d’occupation du vaisseau a quelque chose de jouissif et de gratifiant, tout en maintenant ce stress de l’urgence et cette sensation d’être perpétuellement en pâture face à l’ennemi. Un très bon point cassant la routine de la gestion mais qui pourra poser problème.

    En effet, en cas d’invasion, les points en danger seront symbolisés en rouge sur votre carte mais en cas de propagation parfois bien trop rapide,  votre lieu de vie sera au mieux complètement dévasté, au pire vous serez tous condamnés et retour à la case départ. Et si le jeu se veut exigeant, nous n’aurions pas dit non à un peu de souplesse pour la progression du joueur car se prendre en pleine face un déferlement de bêbêtes ayant déjà entamé sérieusement votre cadre et tuant tour à tour les membres de l’équipage est difficile à encaisser, surtout quand les rudiments du gameplay commencent à être acquis. Autant dire qu’il y en aura du monde promu capitaine! Cela demande d’être méticuleux, mais il est fort probable que 2 ou 3 attaques auront raison de la patience de l’aventurier.

    Si chaque indice visuel et sonore doit être appréhendé, la volonté d’immersion est tronquée par quelques erreurs navrantes, comme votre allié qui en plein travail passe à quelques centimètres d’un oeuf alien sans réagir. Tout tient sur vos seules épaules. Il est tout de même peu évident pour tous d’accepter que le jeu prenne son temps pour la découverte, la collecte et la création (que nous pouvons accélérer par une action de notre part) pour voir ensuite une telle richesse voler en éclats parce qu’une bande d’indigènes de l’espace a décidé de tout péter. Un fardeau trop lourd pour faire l’unanimité.

    Certes la logique de consolider pour s’étendre est un parti-pris, et le concept de vaisseau en tant que niveau évolutif est un coup de maître. Il n’empêche qu’un petit coup de pouce des développeurs aurait été le bienvenu, car une grosse partie du contenu ne serait qu’à peine effleuré sans persévérance doublée d’un pragmatisme dont nous ne sommes pas tous dotés.

     

    Note du test 7/10En conclusion :

    "Oui vous nous faîtes le tour à chaque fois, il faut assumer sa position!". Un choix cornélien, car Genesis Alpha One fait tout pour nous mettre dans l’embarras. Paradoxal, le jeu se fera taxer d’élitiste par ceux qui n’auront pas la patience d’en faire le tour. Nous ne pouvons leur donner totalement tort, mais sanctionner le jeu serait sanctionner le genre. Riche à l’extrême, Genesis Alpha One a comme principale carence cette confrontation à un public qu’il considère comme déjà acquis. Mais on ne sensibilise pas quelqu'un à un genre dont il n’est pas adhérent. Reste une belle épopée ne se basant pas sur l’action mais sur la survie par la gestion et l'expansionnisme réfléchi, ce qui est déjà en soi une démonstration de force. Parfois très typé 90’s jusque dans sa police de caractère, Genesis Alpha One diffère totalement des productions sur consoles. Spécial et spatial, le jeu pose la vaste interrogation de l’alchimie entre une oeuvre et son support. Résolument plus tournée vers l’univers PC, l’aventure mérite le coup d'oeil ne serait-ce que pour constater la cohérence de ses mécaniques. Reste à savoir si le soft saura trouver son audience sur PS4, mais si Radiation Blue nous a tant dépeint l’inattendu, c’est que la surprise pourrait être au rendez-vous .

    Les plus

    Complet et cohérent
    Des concepts assumés
    Durée de vie riche
    Personnalisation du vaisseau palpable

    Les moins

    Peu accueillant et accessible
    Combats lassants
    Punitif
    Répétitif


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