L'antre de Lonewolf : [L'antre de Lonewolf] DLC ou Donne Le Cash à la foire aux pigeons ?

Le terme qui nous remplit tous de joie dès qu'il est évoqué.

Posté le Jeudi 24 Octobre 2013 à 20:40 par Lonewolf
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Aujourd'hui, pour ce deuxième cours (pas) magistral, je vous propose de parler d'un sujet qui nous fait plaisir dès qu'il est lancé : les DLC ! Hé oui, parler de DLC, c'est l'assurance de remplir de joie nos petits cœurs de gamers, de nous faire ouvrir en grand nos portefeuilles, impatients que nous sommes de donner encore un peu d'argent après avoir acheté le jeu. Car quoi de mieux que le DLC pour montrer l'amour que se portent les deux parties ? Et donc...

Donc, on arrête là les conneries. Les DLC, si vous lancez le sujet, on vous dira : c'est de la merde, de la pompe à fric, faut boycotter, etc... Bien sûr, ils se vendront quand même à des proportions assez hautes. Inutile de chercher la logique. Cela dit, si on nuançait un peu, ça ne ferait pas de mal. Alors, si on essayait d'entrer un peu dans les détails ?

I - Mais au fait, c'est quoi, un DLC ? Et ça vient d'où ?

Excellente question, petit Padawan. DLC est d'abord un acronyme pour DownLoadable Content, soit, littéralement traduit, contenu téléchargeble (ou, du côté des éditeurs, un probable acronyme pour Dans Leurs C*biiiiiiip*). Il s'agit donc d'un contenu qui vient s'ajouter à un jeu déjà existant, via le téléchargement, qu'il soit payant ou gratuit. Soit la définition la plus simple. Nous verrons plus tard qu'il existe plusieurs types de DLC, mais restons-en à cette simplicité dans l'immédiat, histoire de se pencher sur l'origine du DLC.

On peut indiquer deux origines au DLC. La plus simple est celle dont je vais parler maintenant, à savoir les extensions de jeux PC. En effet, nombre de RPG, MMORPG et FPS ont connu des extensions qui venaient enrichir le jeu de base, que ce soit des extensions physiques ou téléchargeables.
La seconde est plus ancienne et n'est que physique : les extensions et rééditions de jeux de rôles sur tables, d'où vient sans doute l'idée des extensions dans les jeux vidéo. Il n'est en effet pas rare, dans ce domaine, d'avoir droit à des extensions et des rééditions, de nouvelles règles, de nouveaux contenus, etc...

Bref, un enrichissement de l'expérience de jeu.

II - Et sur consoles, c'est arrivé quand ?

On peut dater l'arrivée du DLC sur consoles à l'arrivée de la génération HD connectée à Internet. Soit en 2005, avec la sortie de la XBox 360. Cela dit, on pouvait déjà trouver des cas proches de l'extension bien avant. Un exemple simple et bien connu est Sonic 3 qui a été coupé en deux, tant il était ambitieux. Ce qui a mené à la sortie de Sonic 3, évidemment, et de sa seconde moitié, Sonic & Knuckles. La cartouche de ce second jeu possédait un port spécial permettant de connecter Sonic 3 dessus et d'accéder à la totalité du jeu tel qu'il devait être à l'origine. Mais c'est ici un cas spécial, absolument exceptionnel, qui était loin d'être répandu à l'époque.

Donc, le début de la démocratisation du DLC, c'est bien la génération PS3/XBox 360. Et ce fut aussi rapidement le début d'une incroyable escalade dans le n'importe quoi...

 

III - Le n'importe quoi ?

Oui. L'histoire du DLC sur consoles, en à peine dix ans d'existence, a été une lente dérive vers ce qu'il est convenu d'appeler le jeu en kit.
Pour illustrer le propos, rien de mieux qu'un exemple, et ce sera la trilogie Mass Effect. Je pense qu'elle convient parfaitement, puisqu'elle a début en 2007, s'est poursuivie en 2010, et s'est achevée en 2012. Elle a donc été là tout du long de la génération concernée.

Le premier épisode n'a eu droit qu'à deux extensions payantes : Turbulences à 900 000 Pieds et Pinnacle Station. Des extensions qui enrichissaient l'expérience de jeu et l'univers, ainsi que le scénario. Jusque là, tout allait bien. Dès l'épisode 2, on a eu droit à... Pas moins de 22 DLC ! Plusieurs liés à l'histoire, voire à des personnages (Zaeed et Kasumi, L'Arrivée...), mais beaucoup qui sont des équipements exclusifs inaccessibles dans le jeu de base. Un planning qui a été répété pour le troisième épisode(et annoncé avant sa sortie), qui s'est en plus permis un DLC payant lié à l'histoire le jour même de sa sortie.

En seulement trois ans, donc, le DLC est passé du stade de l'extension à celui d'objet bonus vendu à part sans raison... Bien sûr, il existe toujours des DLC intéressants (La Légende de Kel le Mort et Les Dents de Naros, pour Les Royaumes d'Amalur, font partie de ceux-là), mais ils sont régulièrement noyés sous une masse de contenus qui auraient eu largement leur place sur le disque : armes, armures, véhicules, circuits, packs de cartes, etc... Choisissez selon les jeux, vous aurez toujours quelque part ces petites arnaques inutiles.

Et c'est encore pire quand ils sont déjà sur le disque et que vous payez pour seulement les déverrouiller, au final. Capcom s'était fait une spécialité de la pratique.
Mais réjouissons-nous, nous n'en sommes pas encore au vrai jeu en kit, que THQ (RIP) avait un temps plus ou moins envisagé. Ils avaient en effet balancé l'idée (ironique ou non, la question reste posée) de lancer un épisode MX Vs ATV qui serait à petit prix (genre 30€) à la sortie. Mais en contrepartie, le contenu de base aurait alors été le strict minimum en véhicules, pistes et modes de jeu (disons trois véhicules, cinq pistes, le championnat et le Versus) et le reste (autres véhicules, autres pistes, contre la montre, etc...) accessibles par DLC.
Une bien belle idée, n'est-ce pas ? :D

IV - Donc, le DLC, c'est de l'arnaque ?

C'est bien là le problème : il faut savoir faire le tri. Il y a de la pure arnaque comme les packs de personnages, armes, cartes, et j'en passe, et les vraies extensions qui rajoutent du vrai contenu bien étoffé (une fois encore, je pense à La Légende de Kel le Mort et Les Dents de Naros, les deux extensions des Royaumes d'Amalur, qui, pour un prix ridicule, enrichissent l'univers du jeu à travers deux aventures bien écrites, bourrées de quêtes principales et annexes et autres contenus, et qui durent bien une douzaine d'heures chacune au minimum en plus du jeu de base déjà bien long).

C'est au milieu de ce paquet d'arnaques, gadgets, et autres trucs inutiles que se cacheront d'éventuelles perles particulièrement intéressantes. Bref, à vous de voir ce que vous êtes prêts à acheter selon votre degré de tolérance et ce qui vous intéresse. Et c'est pas facile.
Après tout, puisque ça marche, les éditeurs auraient tort de se priver de faire tout et n'importe quoi avec...

V - Et donc, on fait quoi ?
La même chose que d'habitude : on achète ce qui nous intéresse en gardant les yeux ouverts sur les éventuels abus tout de même. Et on agit en conséquence jusqu'à ce qu'ils comprennent un jour qu'ils dépassent parfois les bornes des limites de la connerie. Sauf que c'est pas gagné, mais qui sait ?

Bref, gardez les yeux ouverts et n'achetez pas sans réfléchir, on ne sait jamais sur quoi on peut tomber ;)

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Lonewolf
Testeur / Chroniqueur