Test FINAL FANTASY TACTICS - The Ivalice Chronicles

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28 ans après sa sortie initiale, Final Fantasy Tactics, chef-d'œuvre de la saga sur PS1, revient sous une nouvelle forme avec The Ivalice Chronicles, sorti ce mardi 30 septembre. Devenu culte, ce « tactical » RPG a marqué toute une génération, tant par son gameplay exigeant que par son écriture dense et nuancée. Cette réédition, à mi-chemin entre le remake et le remaster, a-t-elle les qualités requises pour séduire aussi bien les nostalgiques que les nouveaux venus ? La rédaction vous donne son avis.

Un royaume divisé

L’histoire s’ouvre sur un royaume d’Ivalice profondément instable, affaibli par sa récente défaite dans la Guerre des Cinquante Ans. C’est dans ce contexte troublé que nous suivons Ramza Beoulve, troisième fils d’une famille noble, étudiant à l’Académie royale des officiers.
Depuis des générations, les Beoulve se sont illustrés en dirigeant l’un des plus prestigieux ordres de chevalerie du royaume : l’Ordre des Cieux du Nord. Ramza étudie aux côtés de son ami Delita Heiral, un orphelin roturier recueilli par la famille Beoulve.
Très vite, leur équipe est mobilisée pour affronter un groupe de rebelles connu sous le nom de Brigade des Cadavres, qui sème le trouble dans la région. Mais, au fil de la traque, Ramza et Delita découvrent que ces hommes ne sont pas de simples bandits : ce sont d’anciens soldats, marginalisés et révoltés par les profondes inégalités sociales d’Ivalice.
Parallèlement, nos deux héros prennent conscience de l’hypocrisie de la noblesse et des jeux politiques qui gangrènent le royaume, y compris au sein de leur propre entourage. C’est le début d’un choc moral et émotionnel qui les pousse à remettre en question tout ce qu’ils pensaient savoir.

La famille Beoulve est remplie de personnages très charismatiques

Un système de combat exigeant modernisé

Le système de combat en « tactical » RPG revient dans ce remaster avec plusieurs améliorations bienvenues. Chaque affrontement se déroule toujours sur une grille en 3D isométrique. Avant chaque combat, vous choisissez les membres de votre équipe qui y participeront. Il faut donc composer soigneusement votre formation avec des classes complémentaires.

Le titre se montre rapidement très exigeant, voire punitif si vous ne sélectionnez pas vos unités avec soin. Un tour de personnage comprend un déplacement et une action. Chaque classe dispose de capacités spéciales, à débloquer grâce aux points de compétence gagnés en combat.
Même si chaque personnage débute avec une classe prédéfinie, vous pouvez la modifier (généralement après avoir rempli certaines conditions pour en débloquer de nouvelles). Vous adaptez ainsi librement votre composition selon les affrontements à venir. L’équipement de votre équipe devra aussi être optimisé selon les besoins.
Le positionnement des unités, la hauteur du terrain, l’orientation des personnages et le timing des actions restent des éléments clés. Le titre introduit également plusieurs nouveautés qui modernisent l’expérience : une interface retravaillée avec une barre latérale indiquant l’ordre des tours ; une option d’accélération pour éviter les longueurs ; et une vue de dessus qui permet de mieux appréhender la structure, parfois confuse, des cartes.
Certaines compétences ne se déclenchent qu’après un ou plusieurs tours. Enfin, si l’un de vos personnages meurt et que vous ne le ressuscitez pas dans les trois tours suivants, il est définitivement perdu. Le jeu propose ainsi des combats toujours aussi stratégiques, enrichis par quelques options de confort bienvenues, même si elles ne changent pas fondamentalement les mécaniques d’origine. À noter que ces modifications sont incluses dans la version « optimale » du titre. Il est également possible de jouer dans une version « classique », bien plus proche de celle sortie en 1997. Ce choix vous est proposé au lancement du jeu.

Des combats toujours aussi exigeants

Une écriture toujours aussi remarquable

L’histoire s’étend sur une quarantaine d’heures en ligne droite, divisée en quatre chapitres. Presque trente ans après sa sortie initiale, il est impressionnant de constater à quel point l’écriture du titre n’a pas vieilli.
Les personnages sont nombreux et finement écrits. Les thèmes abordés : inégalités sociales, privilèges de naissance, guerre, etc. sont sombres et bien exploités. Le tout au service d’une intrigue axée sur la lutte pour le pouvoir, mêlant manipulation, conflits et trahisons qui est parfaitement maîtrisée. Le duo Ramza/Delita constitue un véritable point fort. Tous deux évoluent au fil du récit de manière crédible et nuancée, loin de tout manichéisme.
On prend également plaisir à découvrir le royaume d’Ivalice, au lore très riche. Celui-ci est désormais plus facile à suivre grâce à la section « Chroniques » du menu, déjà présente sur la version PSP, qui réunit des informations sur les personnages, les régions, la chronologie, etc. Vous l’aurez compris : le scénario est, à notre sens, le plus grand atout du jeu.

Le lore d'Ivalice est riche et plaisant à découvrir

Une réédition un peu timide

Au-delà des améliorations de gameplay citées plus haut, cette nouvelle version de Final Fantasy Tactics apporte quelques ajouts bienvenus. Côté traduction, les nouveaux textes en français sont globalement de très bonne qualité. Un doublage complet est désormais disponible, en anglais ou en japonais. Trois niveaux de difficulté sont proposés, contre un seul auparavant. Le mode Expert correspond à peu près à la difficulté de la version originale, qui nécessitait beaucoup de "farm". Le titre reste cependant exigeant, même en mode standard, et s’avère bien plus difficile que d’autres jeux du genre, comme ceux de la saga Fire Emblem. Les menus sont également bien plus ergonomiques qu’auparavant dans l’ensemble.

Malgré tout, nous aurions aimé voir plus de nouveautés. Les graphismes, bien que légèrement lissés, sont loin des standards actuels. Aucune nouvelle classe n’a été ajoutée, même celles présentes dans la version PSP War of the Lions sont absentes. L’OST, bien que qualitative, a pris un petit coup de vieux sur certaines pistes.

La carte d'Ivalice