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Test Saints Row : The Third
Publié le Dimanche 11 Décembre 2011 à 16:30 par Kiapadnom
On retrouve les Saints dans ce nouvel opus baptisé The Third trois ans après un épisode convaincant. THQ et Volition table volontairement sur une ambiance décalée où le grotesque est poussé à son paroxysme pour se démarquer de la concurrence. Et la recette fonctionne plutôt pas mal.
Vous allez bouffer du clown
Affranchissons nous d’abord d’une étiquette qui ne doit surtout pas être collée au titre. Saints Row : The Third est tout sauf un GTA-like. Un raccourci qui serait une erreur d’emprunter. Bien que comparable sur certaines composantes, le titre de Volition va bien au-delà du raisonnable et du politiquement correct. Deux principes déjà mis à mal par la série des GTA qui en font aussi son succès. Difficile de penser qu’on puisse aller plus loin dans la représentation vidéoludique de la criminalité, n’est-ce-pas ? Que nenni ! Et c’est là le premier tour de force de Saints Row puisqu’il parvient à offrir, par son angle d’attaque caricatural, des situations de jeu des plus ubuesques. Le loufoque fait loi et parvient du même coup à nous entraîner vers des sommets combinant habilement violence et drôlerie.
On commence tambour battant
Depuis le dernier épisode en date, les Saints sont devenus les maîtres de Steelport. Jouissant d’une notoriété si grande que les truands sont devenus des icônes auprès de la population. Le premier chapitre du jeu ne s’y trompe d’ailleurs pas, puisque lors du casse d’une banque, vous pourrez signer des autographes à vos fans. Mais cette manne criminelle sans partage n’est pas du goût de tous, et notamment d’un groupe appelé le Syndicat. Organisation bien décidée à mettre un terme à l’hégémonie des Saints. Le braquage de cette banque tourne d’ailleurs mal pour vous et vous vous retrouvez aux mains de Philippe Loren, le boss du Syndicat, un belge à l’accent...très belge. Vous réussissez tout de même à vous en tirer, encore de manière totalement folle et improbable. Il est alors temps de vous refaire la cerise ; ainsi commence véritablement la nouvelle aventure de Saints Row The Third.
Tu le sens mon gameplay...?
C'est d'ailleurs au cours de ce prologue rocambolesque que vous sera demandé de choisir votre avatar. Le très complet éditeur de personnages, l'Initiation Station développée dans notre preview, vous offrira quantité de choix. Si vous êtes de ceux l'ayant déjà découvert en téléchargement sur le Store, vous aurez la possibilité de récupérer une de vos créations. A noter pour les chasseurs de trophées que cette petite manip en débloque un. Si le jeu, dans sa structure globale, adopte les mécanismes classiques au genre, il s'affranchit en revanche des codes. En effet, parcourir les avenues d'une ville ouverte, se rendre sur les lieux d'une mission, remplir les objectifs et ainsi faire grimper votre notoriété s'avère très conventionnel.
Mais là où Saints Row se démarque encore est dans son approche du gameplay et du scénario. Les développeurs s'en sont donnés à coeur joie pour nous permettre de faire n'importe quoi ou presque dans une atmosphère très « troisième degré ». N'importe quoi mais pas n'importe comment! Car la prise en main est facile, bien pensée et procure un plaisir de jeu instantané. D'autant que les situations, bien qu'inégales dans leur contenu, réservent toujours de bonnes surprises dans l'ensemble. On se régale véritablement de toute cette extravagance outrancière constituant ainsi une manière inédite de jouer au criminel. Une manière différente de progresser aussi. Car si le but ultime de cette vendetta grand-guignolesque est d'éradiquer le concurrence, vous ne le ferez pas uniquement pour votre pomme, mais bien pour votre gang des Saints.
Chacun sa mafia, chacun sa mille-fa
Via le menu général accessible depuis votre portable, vous pourrez définir un emplacement sur la carte, choisir une mission principale ou secondaire proposée dans le Saints Book : assassinat, vol de voitures et défis en tous genre. Et puis il y a, au fur et à mesure de votre progression, des quêtes ponctuelles qui viendront s'ajouter comme des arnaques à l'assurance, jouer les anges gardiens pour vos dealers, les missions Chaos tank ou le show TV du Professeur Genki. A l'occasion, vous croiserez aussi des gangs adverses (les Morning Stars, les Luchadores, les Deckers, les STAG) qu'il faudra rosser pour regagner des territoires. Le contrôle de certaines zones passera aussi par des achats immobiliers qui vous rapporteront après coup un petit pécule supplémentaire.
Dans Saints Rows : The Third, toute action malveillante sera récompensée et fera grimper votre jauge de Respect. Cette même jauge qui, une fois un certain niveau atteint, vous permettra l'amélioration -pour vous et votre gang- de vos armes, véhicules, compétences et ainsi de suite. Tout cela se passant le plus souvent à grand coup d'armes lourdes, voir très lourdes avec bazooka, tanks ou drone létal pouvant faire sauter tout un bloc d'immeuble. Ou d'arme plus...originale comme le Pénétrateur. Un exemple très « illustratif » de l'ambiance décalée du jeu si l'on peut dire, puisqu'il s'agit d'une batte de base-ball sur laquelle est adaptée un énorme sextoy...violet, couleur emblématique des Saints oblige! Et vous ne serez jamais seul lors de ces règlements de comptes. Souvent accompagné d'un acolyte qui vous épaulera arme au poing, vous aurez aussi la possibilité de demander des renforts et même de réanimer vos équipiers en cas de soucis.
J'avais même pas vu que c'était moche
Si pour l'instant, on dresse un tableau plutôt flatteur du jeu, il faut bien reconnaître que niveau technique, on pourrait penser que Volition s'est amuser à bosser avec ses pieds. De l'aliasing à tous les coins de rue, des textures provoquant des petits rictus nerveux, des bugs de collisions, des ralentissements...! Mais par tous les Saints (il fallait oser la faire) que s'est-il passé ? L'accent n'a tout simplement pas été mis sur ce point. Et bizarrement, ça fonctionne quand même très bien. The Third fait partie de ce genre de titre qui parvient à reléguer les exigences graphiques au second plan. « Qu'importe le flacon, pourvu qu'on ait l'ivresse » s'applique ici à merveille. Ne vous arrêtez pas au contenant mais bien au contenu qui recèle tout l'intérêt du jeu. Toute cette somme de petits détails qui donne son aura au titre : la manière très musclée de braquer une voiture, railler ses adversaires en faisant son signe de ralliement à caractère tendancieux, écouter son compère sur le siège passager fredonner le morceau diffusé à la radio ou encore molester gratuitement des passants à coup de prises de catch hilarantes.
Nous pourrons aussi avoir un mot pour la bande-son très réussie. Les thèmes musicaux sont très présents dans ce genre de titre, dès lors que l'on s'installe dans une voiture par exemple. Nombreux et de qualité, ils collent parfaitement à l'univers de Saints Row. Il y a même du rap français! Nous avons aussi droit à des échanges verbaux savoureux et complètement barrés. Des atouts participant à renforcer l'atmosphère fantaisiste qui règne dans cet opus. On ne s'ennuie pas durant la bonne dizaine d'heure que compte la campagne solo. Certes court, mais le constat doit être modulé en raison des nombreux défis et missions annexes à compléter. Il y a quand même de quoi s'occuper, d'autant qu'il faut ajouter la présence d'un mode coop et d'un mode horde.
En conclusion : En un mot en un seul, Saints Row : The Third est : bluffant. Et comme abordé en introduction, on n\'a pas à faire à un vulgaire ersatz de GTA, oh que non! Il s\'agit bien d\'un jeu à part entière, étonnamment efficace et plaisant. Qui aurait su prédire un rendu général de ce niveau et ce, malgré des défauts techniques aussi saugrenus -dans le mauvais sens du terme- que l\'action se déroulant à l\'écran ? Au final, l\'ensemble est cohérent, avec un gameplay basique mais extrêmement solide et efficace. Le concept était osé, mais le pari est réussi par Volition. Jouant la carte de la dérision totale à merveille, Saints Row The Third est tout sauf un second couteau en cette fin d\'année chargée en titres phares.
Les plus
-L\'habile et inédit dosage entre humour et ultra -violence -Un gameplay redoutable -Tout est personnalisable -Une bande son accrocheuseLes moins
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