Malgré un contexte un peu difficile pour Ubisoft, les équipes nous proposent un Assassin’s Creed Shadows abouti et nous montrent qu’ils savent construire des mondes ouverts toujours plus passionnants. C’est au niveau graphique qu’on sent une réelle évolution tant le Japon féodal qui demeure notre terrain de jeu, est de toute beauté, avec des cycles jour/nuit, des saisons qui filent et une météo dynamique impressionnante. Autre grande nouveautés dans ce nouvel opus, la possibilité de jouer avec deux personnages totalement différents. Un effort a aussi été fait sur la mise en scène et l’histoire centrée sur nos deux héros ainsi que les assassins et les templiers. Finalement les quelques problèmes que l’on connaît à la licence demeurent, comme la redondance des activités (mais plus raisonnablement que Valhalla) ou une IA perfectible. Ceci dit Assassin’s Creed Shadows est un excellent jeu, divertissant, qui ravira sans aucun doute les fans. Après c’est comme pour tout, on aime ou on n’aime pas, personnellement je reste fan.
Les plus
Les moins
Le nouveau titre issu de la saga Assassin’s Creed est désormais disponible, beaucoup diront “enfin” mais il s’avère que nous sommes plutôt adeptes des titres peaufinés qui ne nécessitent pas 6 mois de plus après leur sortie et autant de patchs pour proposer une expérience digne de nos attentes. Les reports ont donc été multiples, pour éviter une sortie trop prématurée qui aurait encore entaché la réputation d’Ubisoft, avec toujours autant de détracteurs pour en mettre plein la tête de l’un des plus grands studios au monde de production de jeux vidéo. Les polémiques et critiques y sont allées de bon train, sans pour autant que les “haters” aient réellement matière pour étayer leurs propos mais avec le miracle des réseaux sociaux, la haine est montée de mois en mois, et c’est dommageable. Comme pour beaucoup de projets créatifs dans le monde du JV, du ciné, des séries et bien ailleurs, Shadows et les équipes de développement ont dû faire face aux critiques et pour n’importe quelle personne qui se donne au travail de nos jours, il n’est pas difficile d’imaginer la pression, les doutes, le malaise qu'ont dû gérer les équipes. Alors on peut ne pas aimer un jeu, chacun est libre d’aimer ce qu’il veut après tout, mais sans même avoir mis la main sur une création, qui a mobilisé des centaines de personnes qui se sont données corps et âmes dans un projet qui leur tient à coeur, on critique négativement ce travail, c’est franchement moche.
Personnellement, en évoquant uniquement la licence Assassin’s Creed, je trouve que les jeux issus de cet univers ont toujours proposé de très bons moments, il y a eu certes du moins bon par moment et beaucoup de mécaniques reprises encore et encore, des redits bien souvent mais il faut avouer que Origins et Odyssey ont su apporter un vent de fraîcheur. Puis un Valhalla qui a un peu trop abusé des acquis de ces derniers en ponçant jusqu’à la moelle toutes les mécaniques de gameplay mises en place et un Mirage, un peu light, qui a permis de
Une histoire prenante
Si vous vous intéressez un minimum à l’actualité autour d’AC Shadows, je ne vais rien vous apprendre sur le fait que les développeurs ont fait le choix de ne (justement) plus nous donner le choix entre un homme et une femme, vous allez incarner les deux et c’est une très bonne chose. Alors rien à voir avec Syndicate qui proposait aussi de parcourir l’histoire avec deux protagonistes de sexes opposés mais dans Shadows, Naoe et Yasuke ont chacun leur histoire et surtout leurs caractéristiques. Naoe mise plutôt sur l’agilité, l'infiltration, le parkour tandis que Yasuke maîtrise mieux l’art du combat au corps à corps. Chacun dispose de son arc narratif qui se met en place grâce au prologue qui dure environ une heure et qui nous permet déjà de voir les efforts que les équipes ont fourni pour la mise en scène, la direction artistique et les lignes scénaristiques. Dès le début on s’attache rapidement à Naoe (plus que Yasuke) et ceci tombe bien puisque la première longue partie de l’aventure se fera en sa compagnie, une dizaine d’heures qui va nous laisser prendre goût à toutes ses techniques d'infiltration, de parkour et de combats. Et c’est surtout son agilité, ses mouvements qui impressionnent, on sent une véritable évolution dans la licence. Alors un peu plus tard ce sera au tour de Yasuke de se dévoiler à nous, son histoire sera un peu moins attachante mais on prendra également plaisir à le voir monter en puissance et le faire devenir une vraie machine de guerre. Ce sont donc bien deux approches totalement différentes que nous proposent les développeurs et on peut dire que c’est un gros point positif, d’autant que nos deux protagonistes ont tous deux une vraie utilité dans l’aventure.
Parlons en justement de l’histoire, intense surtout dans la première partie du jeu mais cette intensité retombe doucement, sans doute à cause des nombreuses choses que l’on peut faire dans le jeu en parallèle de l’histoire principale, Shadows n’est pas le premier à être concerné par ce genre de problème inhérent aux open world même si certains (très rares) réussissent à nous tenir en haleine même après 60 heures (RDR2 par exemple …).
Les derniers épisodes nous propulsaient dans des époques lointaines, toutes avant l’an 1000, ce qui nous faisait un peu oublier la trame principale des assassins et des templiers et le Credo, Shadows nous emmène visiter le Japon Féodal en 1579 et se recentre un peu sur les fondements de la saga grâce à son époque plus moderne où Templiers et Assassins mènent une guerre sans répit.
On appréciera en lançant le jeu de découvrir le hub Infinity qui permet de réviser l’histoire de la Saga et de lancer les différents jeux (si vous les possédez).
Alors si l’histoire principale et les histoires autours de nos deux personnages jouables seront assez variées et prenantes, on reste pour autant dans un Assassin’s Creed et les objectifs seront centrés sur l’élimination de cibles précises pour aller jusqu’au dénouement final. Sachez que le jeu dans sa trame principale est moins long que Valhalla et c’est une très bonne chose à mon sens. Bien entendu les contenus annexes permettront de multiplier par 3 voire plus la durée de vie d’autant plus que le Japon se prête parfaitement à la contemplation et niveau graphismes, un grand pas en avant a été franchi (enfin).
Nos deux héros
Un Open World magnifique
Shadows s’appuie sur un scénario plus travaillé et prenant que les dernières productions, et ce n’est pas le seul progrès notable de la licence. En effet, on remarque d’emblée la grosse évolution graphique, le rendu visuel du jeu est de toute beauté, on avait déjà pu remarquer les progrès dans le domaine avec Avatar (qui avait ses défauts mais qui proposait une planète Pandora hallucinante). Alors oui on peut retrouver encore quelques animations un peu rigides et des modélisations de personnages secondaires un peu datées mais on n’est loin de ce que les titres précédents avaient à nous offrir. On peut sans conteste dire que Shadows est le plus beau AC sorti à ce jour, on est enfin sur un jeu digne d’une PS5.
Tous les points ont été revus, textures, éclairage, animations, la nature se réveille, le vent porte la poussière, la neige a une vraie consistance … L’immersion dans ce monde ouvert est une vraie toile de maître qui fait honneur à la beauté du Japon et à ses coutumes. Vous vous surprendrez comme moi à vous arrêter pour contempler des panoramas magnifiques.
On en prend plein les yeux. A noter que chaque changement de saison sera mis en avant par une cinématique de toute beauté.
A tout ceci s’ajoute une gestion de la météo et des saisons qui nous mettent une claque ! Votre progression dans l’aventure se fera en compagnie de l’avancée dans les saisons, chaque environnement évolue dynamiquement tout comme la météo, les gros nuages au loin nous annoncent une pluie à venir, parfois paisible et parfois diluvienne. L’eau suit un parcours naturel que ce soit en fonction du vent ou des surfaces sur lesquelles elle s’accumule puis s’écoule. Le tout est d’un réalisme bluffant qui contribue forcément à l’immersion dans le jeu.
Mais les changements climatiques au grès des saisons ne demeurent pas que cosmétiques, les développeurs ont été plus loin encore en offrant des perspectives d’approches qui évoluent au grès des saisons. La nuit favorise bien entendu votre discrétion.
Alors si le Japon Féodal proposé par Ubisoft va vous émerveiller si vous prenez votre temps sans enchaîner les quêtes annexes ou collectes (et oui on ne va pas tout changer quand même), vous passerez un très bon moment mais encore une fois la répétitivité de certaines tâches (bien souvent sans intérêt) vont un peu ternir le beau tableau que je vous présente dans mes lignes. Cependant Shadows progresse sur ce point et ne surdose pas à outrance ses contenus, ça passe un peu mieux que par le passé. C’est pour cela qu’il faut prendre son temps dans le jeu car l’ensemble permet d’éviter de se lasser.
La progression se veut un peu moins dirigée dans Shadows que par le passé et le fait d’aider certains PNJ en détresse pourra révéler différents objectifs ou opportunités.
Grand changement également pour la cause animale dans Shadows, ici plus question de blesser ou tuer des petites bêtes poilues. On ne peut que les observer dans la nature, un choix assez surprenant mais qui en ravira certains et qui en étonnera d’autres puisque l’immersion à fortiori diminue. Les Japonais ont un immense respect pour les animaux et ce choix est sans doute lié à leur culture.
Préparez-vous à en prendre plein les yeux
Un gameplay qui évolue grâce à nos deux protagonistes
Shadows reste un Assassin’s Creed et ça se remarque immédiatement avec les déplacements et les différentes commandes à la manette. Ceci dit, les développeurs font évoluer la recette en revenant un peu aux sources de l’infiltration, du parkour grâce à Naoe, notre Shinobi, qui excelle dans la discrétion. Yasuke, notre samouraï, lui, nous propose de garder un peu du gameplay mis en avant depuis Origins (plus axés sur l’action / RPG) et des combats plus bourrins.
Ce qui ne change bien évidemment pas c’est le fait de faire monter en expérience nos deux héros afin de débloquer des compétences. On retrouve un système de niveaux qui permet de savoir si nous sommes capables de lancer une mission, d’affronter un ennemi ou tout simplement de mettre les pieds dans une nouvelle zone de la carte. Les compétences sont variées, les armes et équipements également, ce qui contribue fortement à renouveler les approches au fil de l’aventure, si bien entendu vous adhérez au fait d’explorer au maximum afin de débusquer les meilleurs équipements pour nos deux héros. Rien de bien nouveau sur le système de progression déjà bien éprouvé par le passé.
Les combats évoluent également dans le jeu et sont plus difficiles qu’auparavant, il faudra un certain temps d’adaptation pour maîtriser les différentes mécaniques. Évidemment rien d’insurmontable surtout que l’IA n’est pas le gros point fort ici. En effet, même si vous êtes encerclés par bon nombre d’ennemis, ces derniers prendront le temps de vous attaquer chacun leur tour voir par deux au maximum.
Il est indéniable qu’Ubisoft s’est donné les moyens de peaufiner son bébé en le repoussant plusieurs fois et on sent que quelque chose a été fait pour aller vers le changement notamment avec la mise en scène bien plus travaillée qu’avant, des mécaniques de gameplay améliorées voire nouvelles grâce à deux héros totalement différents. Le gros bon en avant reste sur la qualité graphique générale qui pousse à la contemplation.
De bonnes bagarres en perspective avec Yasuke