Après une sortie en fanfare sur PlayStation 3 en juin 2013 , Naughty Dog ne s’est pas reposé sur ses lauriers et a directement travaillé sur la version PlayStation 4 de The Last of Us. Faut-il se jeter sur cette édition next-gen ?
Un confort accru
Comme toutes les versions next-gen estampillées Definitive Edition, Redux et ici Remastered, le jeu a proprement parlé reste identique en terme de gameplay. Seules quelques fonctionnalités propres à la PlayStation 4 ont été ajoutées mais nous y reviendrons un peu plus bas.
Le plus gros de cette édition PS4 réside dans la résolution employée. Fini le 720p et les 30 images/seconde de la PlayStation 3, The Last of Us Remastered propose désormais des graphismes en 1080p, tournant à 60 images/seconde. Les textures ont été retravaillées pour s’adapter à cette nouvelle résolution et le jeu, déjà sublime sur PS3, nous en met pleins les mirettes dans cette version améliorée.
Il est toutefois possible de bloquer le jeu à 30 images/seconde mais l'intérêt est assez limité.
Autre confort indéniable, la Dualshock 4 offre une maniabilité parfaite dans le maniement d’Ellie et Joel. Le haut-parleur intégré à la manette permet d’écouter les journaux audio et s’active lorsque l’on utilise la lampe torche. On augmente ainsi l’immersion du joueur.
Par une simple pression du bouton du pavé tactile, on accède rapidement au sac à dos.
Comme dans Infamous Second Son, les développeurs ont intégré le mode photo pour réaliser des clichés personnalisés de séquences du jeu qu’il est possible de partager via la fonction Share.
Le 1080p est magnifiqueUne édition complète
Cette édition next-gen regroupe tous les DLC sortis à ce jour sur PlayStation 3 dont l’excellent DLC solo Left Behind qui a également subi un lifting “next-gen” (test disponible ici) et les DLC portant sur le multijoueur.
On notera également que l’application compagnon des casques-micro officiels de Sony propose désormais le mode dédié à The Last of Us Remastered.
Seul bémol, on aurait aimé avoir la possibilité d’exporter sa sauvegarde sur PlayStation 3 et récupérer ainsi sa progression sur PlayStation 4.
En 2011, année des premières images, a commencé l'attente. Ce fut long, et le peu d'informations distillées par le studio américain n'a fait que rendre ce délai plus insupportable. L'interminable attente prend fin en ce mois de juin 2013, presque deux ans après les premières images. Est-ce que cela en valait la peine ?
Un peu d'histoire
A la sortie de Uncharted 2 et alors que le 3 est déjà en production, une partie du studio planche déjà sur un nouveau projet, prenant place dans un monde post-apocalyptique. Alors que la tradition aurait voulu que la prochaine licence de Naughty Dog soit développée pour la console next-gen (NDLR. Crash Bandicoot sur PlayStation 1, Jak & Daxter sur la 2 et enfin Uncharted sur la 3) voilà contre toute attente que le jeu verra le jour sur la PlayStation 3 également.
Pressenti pour être le renouveau du survival horror, le studio et son co-directeur, Christophe Balestra refusent pourtant catégoriquement cette affiliation. Alors même si les personnes infectées dans le jeu sont effrayantes et que le héros du jeu est bien seul et peu préparé pour les affronter, The Last Of Us est avant tout une aventure humaine, une belle histoire entre un homme rongé par son passé et tentant de survivre à une infection qui a décimé la population et une jeune fille un peu naïve, qui a perdu aussi beaucoup et qui on l'apprend très vite, est immunisée contre l'infection.
Joel et Ellie viveront un périple exceptionnelAprès une introduction qui nous permet d'apprendre une partie du passé de Joel, l'histoire nous emmène 20 ans après le début de l'épidémie qui a infecté les États Unis. Les villes ne sont plus que ruines et pourrissent lentement alors que la nature reprend ses droits, envahissant les rues, les immeubles, absorbant les vestiges d'une civilisation qui est également tombée en ruine. La loi du plus fort. L'homme sous une de ses formes les plus primitives, adepte du "tuer ou être tué". Une violence au quotidien qui poussent certains à tenter de s'en sortir autrement. Joel est l'un de ceux là. Cherchant des armes pour pouvoir se défendre, lui et son amie Tess vont bientôt se retrouver à essayer de faire sortir de la ville, Ellie, jeune fille qui pourrait bien être le "salut de l'humanité" et la conduire aux Lucioles, une faction qui tente de trouver une solution à l'infection et surtout qui s'oppose aux autorités en place.
Voilà pour les grandes lignes. L'histoire racontée dans The Last Of Us prouve que le jeu vidéo est un média qui permet de beaux récits et aussi qu'il est un élément clé de la réussite du soft. The Last Of Us nous conte vraiment une histoire dure, tragique, dans laquelle deux êtres humains se rapprochent malgré leurs différents/différences, afin de survivre dans un monde à l'ordre bouleversé.
Le duo Joel/Ellie fonctionne à merveille, évoluant au fur et à mesure, le lien entre les deux personnages rendant l'implication du joueur encore plus forte, presque comme un ange gardien, car on a envie de les voir s'en sortir.
On sent le gros travail du studio et des acteurs dans la conception et la capture des émotions des protagonistes, tout étant d'une justesse rarement vu dans le jeu vidéo (hormis Heavy Rain à mon goût), jusque dans les PNJ croisés tout au long du titre.
Sur ce point là donc, Naughty Dog a réussi son coup.
À la conquête de l'Ouest
Avec Uncharted, Naughty Dog nous a démontré son savoir faire en terme de level-design et de graphismes à couper le souffle. Avec The Last Of Us, le studio nous en met encore une fois plein les yeux.
Le point fort est sans aucun doute la gestion de la lumière. En effet, il n'y a plus d'électricité, plus d'éclairage publique, plus aucune autre source de lumière que le soleil, les bougies ou les lampes torches. On aurait pu croire le jeu constamment plongé dans les ténèbres, mais le studio à su apporter la lumière un peu partout grâce à des ouvertures dans les immeubles, des matières aussi qui reflètent endorment la lumière ou il en amène artificiellement grâce à des torches, des feux, etc... Les passages dans l'obscurité totale ont encore plus d'impact, augmentant le sentiment d'angoisse, d'oppression sur le joueur plus que si le jeu s'était totalement déroulé dans l'obscurité. On devine des ombres, des choses tapies dans le noir, à la recherche de la sortie au risque de suffoquer dans ses ténèbres poisseuses.
Le level-design est tout simplement superbe. Que ce soit en ville ou bien en pleine nature, les niveaux sont immenses, d'une beauté époustouflante, repoussant encore les limites de la série Uncharted (pourtant déjà une sacré référence), et plus d'une fois on s'arrêtera pour tout simplement admirer les décors splendides de nature luxuriante, ou devant les détails des bâtiments en partie rongés par les plantes et la rouille. Le jeu se déroulant sur quatre saisons, chacune d´entre elle amènera son lot d'émerveillement.
La construction de certaines zones offriront nombre de cheminements possibles pour se faufiler ou bien prendre par surprise les antagonistes, laissant le choix au joueur de mener ses deux survivants comme bon lui semble à travers les niveaux.
Les environnements sont magnifiquesGuide de survie
Même si le jeu n'est pas un survival, son gameplay s'en ressent quand même. Tout au long de son développement, on a beaucoup comparé physiquement Joel et Nathan Drake. Oui, on pourrait facilement voir en lui un Nathan fatigué, vieilli, mais la comparaison se termine à ces aspects physiques.
Joel n'est pas Nathan. Il ne saute pas partout, ne court pas sans arrêt et surtout n'a pas sa résistance lors des combats. Il est un survivant pas un aventurier. Alors le gameplay n'est pas celui d'un jeu d'action/aventure. Bien sûr Joel manie des armes et sait taper avec force, mais manette en main, on sent bien que ce n'est pas naturel pour lui. On passera plus de temps à chercher des solutions alternatives aux combats, en se faufilant, en se cachant, en rusant et à bricoler des armes de défenses grâce à un système de craft bien penser et relevant le côté survie du jeu.
C'est d'ailleurs la grande force de ce gameplay, cette possibilité d'opter pour l'approche frontal, bien souvent vouée à l'échec, les munitions étant rares, les armes par destinations fragiles, tout comme Joel, ou bien en avançant à couvert, caché, à l'écoute du moindre bruit, courant pour se faufiler dans le dos d'un ennemi occupé ailleurs. L'utilisation d'ailleurs de l'ouïe pour repérer les ennemis alentours est essentielle pour planifier ses moindres mouvements et déplacements. La présence de PNJ permettra aussi d'étoffer encore toutes ses possibilités.
Les ennemis rencontrés ne sont pas grandement variés, mais l'Intelligence Artificielle (IA) est vraiment bonne. D'un côté, on a les infectés. Les plus imprévisibles, rendus aveugles par le cordiceps, leur visage transformé en sorte de gros coquillage, ils se repèrent aux sons et malgré des mouvements saccadés et basiques se montrent redoutables et mortels.
Et les humains, perfides, violents, se concertant pour encercler Joel et Ellie, les prendre à revers, les piéger... Des êtres intelligents, esclaves de leur propre violence. Déshumanisés.
La mort silencieuse
Le son dans The Last Of Us est un élément clé, voir capital. Rarement dans un soft, il n'aura été aussi important.
On soulignera en premier déjà, la musique créée par Gustavo Santaolalla, qui a signé la b.o. de Carnets de Voyage ou encore Babel, qui sublime certains passages du jeu (attendez d'arriver à l'hôpital...) ou renforce encore plus la désolation des villes, l'impression que peu d'espoir semble subsister pour l'espèce humaine. La musique se fera discrète tout au long du parcours, mais à chaque fois sonnera juste.
Maintenant, le "son" en lui-même. Dans un monde sans voitures, sans avions, sans aucune source de bruits générée par la technologie, le moindre son résonne, amplifié par les murs des immeubles, les espaces vides. Les infectés d'ailleurs ne se repèrent qu'à ça, et les humains seront assez malins pour se cacher et tromper l'ouïe des personnages. On lancera briques et canettes en verre pour les tromper et les amener là où on veut, mais on sera aussi repéré au moindres bruits émis, par les coups de feu (comme quoi les armes à feu ne se montreront que rarement vos amies) ou objets renversés.
Il faudra savoir être discret pour survivre.
Tout comme sur PlayStation 3, The Last of Us Remastered est un jeu incontournable sur PlayStation 4. Le travail réalisé par les équipes de Naughty Dog est magnifique. A faire et à refaire.
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