Doom Eternal est le FPS de l’année en proposant un univers et un gameplay parfaitement maîtrisés. La réalisation est tout bonnement magistrale et le travail d’optimisation est exceptionnel. Le savant mélange entre combats à 200% et les phases d’exploration/parcours pimentent et varient le jeu. Même si la seconde moitié du titre apporte moins de surprises, elle reste tout aussi nerveuse. Le Battlemode offre une belle suite à la campagne mais il faudra voir son suivi. Doom est revenu. Et il a vaincu!
Les plus
Les moins
En 2016, Doom avait bluffé son monde en remettant au goût du jour un monument du jeu vidéo qui avait lancé un genre. Pilier du FPS, il disposait tout de même de quelques ombres au tableau.
Quatre années plus tard, sa suite débarque à grands coups de BFG et shotgun: les suppôts de Satan tremblent car notre Doom Slayer est de retour et il est là pour botter les fesses de l'enfer !
Comme auparavant, replonger dans l'univers de Doom est synonyme de nostalgie et nous renvoie à l'adolescence. On pense notamment au titre original sorti en 1993 sur une disquette en version shareware! Après le DOOM de 2016 proposant une qualité indéniable mais disposant d’un multijoueur trop classique, d’une bande son en retrait, d’une certaine répétitivité des niveaux ainsi que d’un scénario anecdotique, DOOM Eternal est attendu au tournant. Rassurez-vous: la plupart des points sont corrigés dans cette suite.
L’idTech 7 en a sous le capot
Parlons déjà de la réalisation: le moteur maison idTech 7 est tout bonnement splendide! HDR, 4K en 60 fps (b.a.-ba du FPS survitaminé) est là pour nous en mettre plein les mirettes. Id Software a fait un travail d’orfèvre sur l’optimisation du jeu. C’est fluide, beau et sans aucun ralentissement. Tout juste chipotons-nous sur quelques bugs de collision.
Les niveaux sont habilement construits et chaque monde est une découverte intéressante. Château d’un autre siècle, base sur Mars, villes en ruines, citadelles sataniques... chaque biome mixe des architectures immenses et une vue éloignée où chaque petit détail compte.
Mention spéciale aux stations crachant de la lave sur une ville anéantie, théâtre de combats entre des démons géants déchus en lambeaux et des mechas tout droit sortis de Pacific Rim ayant subi le même sort. La mixture entre architecture organique et édifices ne laisse clairement pas indifférent.
L'un des panoramas du jeu
Une Direction Artistique démoniaque
Tout comme Doom (2016), les créatures croisant le chemin de notre DOOM Slayer ont une classe indéniable. Même si chaque sbire ne dispose pas de variantes, le bestiaire est royal.
La musique et les bruitages contribuent également à cette ambiance. Mick Gordon est aux commandes de la bande son (on a pu le voir à l’oeuvre sur d’autres productions de Bethesda) et il s’est associé avec des artistes tels que Campos, Sven De Caluwe ou encore Linzey Rae pour proposer des musiques très “métal” qui intensifient et stimulent la bestialité qui sommeille en chaque joueur.
Le doublage est également réussi et les râles de nos créatures (surtout lorsque notre chasseur les maltraite) sont délectables.
Côté scénario, même chose: sans nous retourner le cerveau, l’histoire nous tient en haleine pendant les 15 - 20 heures de la campagne solo, une durée de vie excellente pour un FPS.
Un bestiaire magistral
Du bourrinage intelligent (si si!)
Déjà initiés dans le DOOM de 2016, les combats sont nerveux et font entrer le joueur dans une frénésie grisante. C’est jouissif et cela constitue une véritable drogue! Les arènes de combat proposent des affrontements sur plusieurs niveaux où téléporteurs, tremplins, barres et pièges permettent de s’affronter. Notre Slayer dispose du double saut pour l’aider mais également la ruée pour se téléporter sur quelques mètres.
Lors des combats, trois éléments sont à prendre en compte : santé, armure et munitions. Si le joueur en perd un de vue ou en sous exploite un, la mort est inévitable surtout dans les niveaux de difficulté élevés.
Pour palier à cela, outre les sacoches et fioles bleues pour la vie, vous trouverez des caisses de munitions et morceaux d’armure que notre Slayer peut récupérer dans les niveaux. Notre héros dispose d’une tronçonneuse qu’il convient bien évidemment de recharger grâce à des jerricans d’essence. En découpant sadiquement les créatures, ces dernières libèrent des munitions salvatrices. Ainsi, le cracheur ardent est un lance flamme de l’armure du joueur: ce dernier a la faculté de brûler cette viande avariée qui, en se consumant, libère des morceaux d’armure.
Les Glory Kills sont de retour: ces exécutions gores des ennemis proches du trépas offrent de la vie au Slayer. Ceux-ci remplissent la jauge de la frappe ardente déclenchant un coup surpuissant au corps à corps. A conserver donc lors de passages un peu ardus...et il y en aura!
Pour revenir aux Glory Kills, certains sites se sont amusés à les comptabiliser: ils sont légions en fonction du type d’ennemi et de la situation. Lorsqu’un ennemi est sur le point de mourir, il se met à clignoter et pendant quelques secondes, notre personnage peut le finir avec un “Finish Him” sanglant et très viscéral.
DOOM Eternal propose du menu fretin, des ennemis assez fragiles servant au ravitaillement cité plus haut du DOOM Slayer. Des sbires un peu plus véloces disposent de points faibles. Le Mancubus, par exemple, dispose de deux armes lourdes à chaque bras mais en tirant dessus au fusil à lunette, il devient moins puissant. Chaque étron de Satan a donc ses faiblesses qu’il faut connaître pour mener à bien un combat qui peut opposer le héros à plusieurs dizaines de ces ennemis.
Par lequel commencer ?
Un arsenal diabolique
Pour bouter hors de la Terre nos chérubins putrides, l’arsenal du DOOM Slayer se renforce dans les premiers niveaux du jeu. Shotgun, gatling, lance-roquette, BFG, arbalète...il y en a pour tous les goûts et toutes les situations. La dynamique des combats est telle qu’en plus des points faibles des gros ennemis, les plus petits ont également des affinités à tâter d’un type d’arme en particulier.
Pour parfaire notre road trip démoniaque, la plupart des armes disposent de deux modules qu’il faut installer en trouvant des Mad Bat dans les niveaux. Ces modifications changent le comportement de l’arme. Le shotgun peut ainsi envoyer des balles explosives collantes sur les points faibles de certains ennemis: l’Arachnotron, à titre d’exemple, n’en raffole pas du tout.
Les points d’armes viennent compléter la puissance des pétoires pour ajouter des capacités supplémentaires au module : rechargement plus rapide, aire d’explosion accrue et j’en passe. Ces points d’armes s’obtiennent lors des combats. Chaque niveau propose en haut à droite d’une jauge de corruption démoniaque. En fonction des paliers atteints (x nombre d’ennemis tués, boss vaincu…), le joueur en obtient.
On peut parler évidemment longtemps du gameplay de DOOM Eternal: des runes s’activent via trois emplacements pour augmenter ses capacités : un ralenti si la vie vient à manquer, une réduction du temps de chargement...ces bonus permettent de se forger un style de jeu qu’il est possible de modifier à volonté.
Les points d’armure Praetor sont cachés dans les niveaux et permettent de modifier des éléments de l’armure : explosion plus importante des grenades, affichage des secrets dans les niveaux… ces compétences contribuent au confort du jeu.
Les cristaux sentinelles sont également camouflés dans les niveaux. Ils améliorent le trio santé, vie et munitions.
L'évolution de la mitrailleuse équipée du module tourelle mobile
Du carnage ponctué de parcours
Tous ces éléments sont facultatifs mais ils sont nécessaires à l’effort de guerre comme on dit. Surtout qu’en plus des combats, l’exploration avec une petite dose de parcours est présente. Jamais pompeux et loin d’un Nathan ou d’une Lara, il faut toujours bien observer l’indicateur d’objectif pour déceler les plateformes, murs “escaladables” et les mécanismes pour avancer.
De multiples secrets sont disséminés et plusieurs runs seront donc de la partie si le coeur vous en dit. Les batteries sentinelles par exemple sont à trouver et permettent d’ouvrir dans la Forteresse de la Destruction, le HUB du jeu, des salles pour débloquer des bonus avantageux et de la cosmétique.
On vous invite également à consulter le codex ajoutant des informations et de superbes gravures du monde imaginé par Id Software.
On pourrait encore vous narrer tant de choses concernant le solo de DOOM Eternal mais ce serait gâcher de bonnes surprises.
Et un coup de tronçonneuse, un!
Un bon début pour le Battlemode
Pour terminer le test de cet excellent jeu, le mode multijoueur est bien sûr l’un des invités. Le Battlemode, dans l’air du temps, se joue à trois. Le premier joueur revêt l’armure de Slayer alors que les deux autres joueurs incarnent des démons: Arch-vile, Mancubus, Maraudeur, Doloris ou encore Revenant peuvent être incarnés. Après un briefing général et un pour chaque démon, il est temps de rentrer dans ce mode asymétrique où le dialogue entre les deux joueurs côté enfer est primordial.
Le jeu se déroule en trois manches. Chaque personnage sélectionne son personnage, le kit modifiant capacités et style de jeu. Le Slayer doit terrasser les deux démons primordiaux alors que nos deux acolytes usent de leurs pouvoirs et font apparaître des sbires. Nos démons disposent également de compétences : murs de poison, zones de rechargement de vie…et si l’un des joueurs démon succombe, il doit patienter 20s pour revivre sauf si l’autre meurt également.
Autant vous dire que le timing et le skill du DOOM Slayer sont importants. Entre chaque manche, les trois joueurs peuvent choisir une amélioration unique octroyant un gab pour la manche suivante.
Le mode multijoueur est fun et intéressant mais il faut voir sur le long terme pour savoir si d’autres ajouts seront de la partie et fidéliseront les joueurs.
Le Maraudeur l'un des démons jouables, une véritable plaie