Note du test 8/10En conclusion :

Quelques erreurs qui ne ternissent pas un tableau aussi ensoleillé que émérite. C’est bien simple: Fade to Silence s’assume de bout en bout, plan par plan pour nous proposer une expérience dont nous ressortons éprouvés mais ébahis. Complexe et gratifiant, minutieux et effrayant, exigeant et encourageant, le titre est l’incarnation parfaite du paradoxe dont nous sommes si friands. Jamais pris à défaut si nous laissons de côté plusieurs étourderies techniques, le jeu est un représentant parfait du post-apocalyptique dans son ADN, capable de masquer certains aspects pour que votre imagination s’occupe du reste. Imprégné d’une identité sans concession, il est fortement probable que certains se détourneront du jeu tandis que d’autres en seront de profonds adeptes...que disons-nous? De vrais Partisans. Comme nous qui refusons de quitter le refuge afin de mieux explorer le néfaste déluge. Prêts à affronter le bazar du blizzard.

Les plus

L’idée de base parfaitement retranscrite
L’ambiance extraordinaire
Un apprentissage constant
Une vraie prise de risque
Addictif
Des mécaniques bien pensées

Les moins

Quelques bugs
Des combats moins inspirés
La maniabilité du transport rigide
Indomptable sans persévérance

  • Image personnalisée de votre compte
    rédacteur
    NoBloodyKnows


  • ps4

    Fade to Silence
    Editeur : THQ Nordic
    Développeur : Black Forest Games
    Genre : Action | RPG
    Etat du jeu : Jeu disponible
    Date de sortie : 30 Avril 2019
    Trophées : Oui
    Support


    version éditeur

    Test Fade to Silence

    Publié le Mardi 30 Avril 2019 à 08:33 par NoBloodyKnows
    Partager sur

    “Il souriait lorsqu’il disait “c’est mieux que rien” et il cachait parfaitement sa tristesse. En d’autres temps, en d’autres circonstances, il aurait la chance de dire “il n’y a rien de mieux”. Ce n’était pas forcément très futé de ma part: j’avais fait un grand feu. La Corruption me terrifie, et je préfère voir nos morts consumés plutôt que transformés. Une intention louable certes mais une grave erreur car je me suis retrouvé acculé par ces monstruosités. Ash m’a sauvé. Ce n’est pas une question d’avoir de la chance ou pas: il m’a retrouvé et m’a accueilli dans son antre dévastée. Il aurait fallu que je fasse quoi? Il faut avouer que les premiers temps, je n’ai pas été très utile. Cependant, quand nous avons construit une hutte et que j’ai repris des forces après y avoir installé mes quartiers, j’ai rempli ma part du contrat en apportant bois et nourriture tout d’abord, puis en participant à l’extension et à la défense du camp. Dehors, c’est le chaos et c’est triste de voir un environnement si magnifique qui peut vous ôter la vie d’un seul coup. Les saisons sont désormais caduques et c’est l’hiver enneigé éternel qui nous domine ici. Tant que vous n’y êtes pas, vous ne pouvez pas savoir. On appréhende tous un peu la mort à notre manière quoique pour lui, c’est différent. Il sort même parfois d’une crypte inaccessible en sens inverse. Je préfère ne pas poser de questions. Je n’ai pas le moral. Nous sommes plus nombreux maintenant mais j’ai tellement envie de voir autre chose. Les vestiges de l’ancienne civilisation ne servent presque à rien. Tout est boisé mais avec cette Corruption il n’y a rien à cramer pour repousser le froid. Enfin presque, c’est aussi pour ça que je suis là. Pardonnez mon langage: je ne suis pas un poète moi. Je suis un survivant."

     

    Histoires d'outre-tombe


    "Et les jours défilent, inlassablement et… je me suis surpris un soir en me confiant à lui. C’est le seul en mesure de m’écouter. Pourquoi? Il n’y a plus que lui qui en a la force. Il tient bon pour sa fille qu’il essaie de protéger. Elle doute de mon caractère, et je peux la comprendre. J’ai vu les miens disparaître avant d’arriver dans ce refuge pourri.
    Il faut aussi entendre sa gamine chanter: ça fait froid dans le dos. L’humour n’est pas vraiment mon truc, mais c’est la seule image qui me vient à l’esprit.

    La température chute d’un bloc et pas qu’un peu. C’est le blizzard et il n’est toujours pas revenu. Nos réserves sont basses et il n’est plus possible de nous chauffer. Je crois que je vais attendre un peu. Puis ce sera à moi d’y aller.

    Ash est un vrai héros.
    Moi je m’appelle Jin, et je suis son premier Partisan.”

    Responsive image
    Survivre sans être toujours seul. Réconfortant.

    The Phantom Fade


    Les trailers de jeux sont toujours des choix sur la façon dont les éditeurs et/ou développeurs veulent distiller les informations sur leurs créations. Parfois bien mystérieux, trompeurs quand il s’agit d’une bien mauvaise conjoncture pour les joueurs, sujets d’interprétations diverses, parties intégrantes du projet (nous pensons immédiatement au grand Kojima en ce sens), Fade to Silence à l’instar d’un certain Outward n’a pas hésité à présenter ses mécaniques dans sa communication en dépit d’une bande-annonce accompagnée d’un “Where is my mind?” qui nous aura laissé perplexes.
    Après une phase en early access sur PC dès décembre 2017, place à la version finale également disponible sur nos PS4 et il est temps de découvrir ce que le titre conçu par les Allemands de Black Forest Games et publié par THQ Nordic a dans les tripes.

    Cassons tout de suite une expectative qui n’a pas lieu d’être: ce Survival/RPG est une production d’une qualité qui fera dissiper le petit goût amer de Rogue Stormers, Run’n’Gun procédural du studio qui malgré de riches idées se loupait sur trop de détails pour sortir la tête de l’eau.

    Dans Fade to Silence, la cohérence l’emporte à de maintes reprises nonobstant des petits défauts irritants qui, bien heureusement, ne ternissent en aucun cas la blancheur éblouissante du jeu.
    Alors de quoi s’agit-il? Nous fûmes parfois abreuvés du qualificatif à la mode “Souls-like” pour définir la nature du jeu. Autant oublier ce principe car si le jeu partage quelques similitudes, les écarts sont bien trop épais pour les rapprocher.

    Le soft nous présente sa vision du monde post-apocalyptique. L’hiver a pris le dessus, la gangrène de la Corruption a frappé de plein fouet tout ce qu’elle touche. Retour à un état primal où se côtoient armes et tenues primitives, où manger tout en trouvant un coin chaud sera votre première préoccupation et cela avant même la recherche d’aventure. Et dès les premiers instants, il est incontestable que les créateurs ont une inspiration dingue pour nous proposer le reflet de l’univers qu’ils ont imaginé. Oui la première cinématique, avec ses textures floues vues lors de plans rapprochés et la modélisation humaine passable nous a mis le doute d’autant que certains bugs seront regrettables, comme les apparitions/disparitions de personnages. Mais ce n’était que pour mieux nous incliner devant l’immensité macabre et superbe de notre environnement.

    La profondeur de champ est ahurissante et les étendues morbides sans être glauques nous montrent à quel point fut saisi le sens de la nuance. Incroyable tout simplement. Observer au loin l'Éclipse, qui aura tendance à se rapprocher parfois (nous y reviendrons) fascine alors que le jeu ne nous pousse pas à la durée de la contemplation.

    Dans Fade to Silence vous serez sous pression. Quasiment tout le temps: peu fréquente est l’accalmie. Et comme le jeu sauvegarde automatiquement, point de retour en arrière. Un Survival dans toute sa splendeur.

    Responsive image
    Une entité pour le moins dérangeante.

    Pillons ensemble mes frères!


    Dissipons le malentendu cité plus haut: Fade to Silence dispose d’un système particulier de gestion de la mort du joueur. Ce sera d’ailleurs votre première surprise dès l’entame où une âme mystique, la fameuse voix intérieure qui vous hantera tout au long du périple, soufflera sur une bougie pour l’éteindre, laissant 3 autres brûler au sein du mortuaire réveillant Ash, notre personnage principal. Vous l’avez compris, à chaque bougie correspond une de vos vies et si vous perdez la dernière, vous êtes amenés à tout recommencer. Depuis le début. Un game over? Non, car en fonction de vos avancées vous garderez vos Aubaines, des bonus de début de partie peu négligeables.

    Car dans votre run vous allez collecter du bois, de la viande, du minerai. Puis vous allez créer des tuniques pour résister au froid et aux coups, des armes bien plus puissantes et un moyen de transport améliorable. En cas de défaite totale, après extinction de toutes vos flammes, vous pourrez choisir quelques avantages pour mieux repartir, réincarné en Ash...dans le passé, soit le début du jeu.
    A titre d’exemple, vos 2 testeurs du NBK suite à un saut prétentieux et mal calibré, épuisant leur dernière “flamme de l’espoir”, ont choisi pour le début de second run d’obtenir une vie supplémentaire et un stock de bois pour ne pas avoir à se soucier des récoltes et construire de suite les premiers éléments utiles.

    A ce propos, le soft vous proposera aussi un mode basé sur l’exploration (le mode “facile” en clair) qui supprimera la contrainte de mort telle que nous vous l’avons expliquée. Mais avec tout le respect que nous avons pour le travail d’équilibrage fourni, nous ne saurions que vous le déconseiller au sens où Fade to Silence vous demande d’accepter son concept pour dévoiler son véritable potentiel. C’est vrai qu’en 2019, se retaper le tout dès le commencement a de quoi déconcerter mais tout est fait pour récompenser votre run précédent pour continuer à avancer, vous facilitant certaines choses qui vous auront fait tant souffrir auparavant.

    Subtilement amené, le level up passera par les bénédictions disséminées çà et là, renforçant votre personnage dans ses diverses résistances. Original à souhait, cet aspect vous impose la prudence car c’est un des mondes les plus dangereux jamais vus depuis des lustres.

    Responsive image
    Un monster-design en adéquation avec le chaos!

    Death and All His Friends


    Les ennemis sont nombreux dans Fade to Silence et surtout...pas toujours palpables! Bien sûr, vous rencontrerez des monstres plutôt réussis dans leur design, dont les très silenthilliens “cracheurs” dérangeants dans leurs formes et leurs mouvements, mais le combat ne sera pas toujours la meilleure option. La discrétion est aussi une belle alternative pour aller glaner du loot et surtout s’approprier des territoires de chasse et d’abattage d’arbres exploitables par vous et vos alliés, les Partisans (dont nous parlerons également).

    Si par malheur vous êtes repérés, ce sera l’occasion de tâter le système des combats, pas mauvais mais dont la profondeur interroge. Car si globalement le cahier des charges est rempli avec des attaques simples/chargées, esquives, parades suivies de contres ravageurs, gestion de l’endurance ou encore défense, la liste des movesets et des patterns ennemis en général ne permettent pas de classer le jeu dans la Haute-Loge de la baston. D’autant plus qu’il est tout à fait possible de massacrer les pauvres “éventreurs” sans avoir recours à toute la liste des possibilités en raison d’un cassage d’animations trop évident. Sans évoquer un temps de latence assez désagréable pour les roulades. L’occasion de se rendre compte que certains affrontements sont juste longs en raison de la robustesse de la barre de PV des mobs. Pas un loupé en somme mais rien de transcendant quand on compare la maîtrise du reste.

    Nous vous le disions bien avant: votre plus grand ennemi est le froid et c’est à vous de vous adapter. Surveillez la température et votre jauge sous peine de voir votre vie en pâtir. Pour cela à vous de vous abriter, prendre du repos autour d’un bon feu réconfortant utilisable également pour le craft de base comme la création de nourriture, en faisant chauffer plantes et viande de rennes ayant péri sous vos flèches. Il faudra aussi anticiper puisque le feu nécessite bien sûr d’être alimenté. Certains endroits hors de votre refuge, puis des avant-postes que vous allez conquérir, vous permettront aussi d’enflammer un support pour assurer votre survie mais bien des fois vous devrez improviser un feu de camp pour ne pas mourir gelé en créant un abri de fortune si possible. Et c’est aussi un coup de maître de la part des développeurs, puisque la chaleur des braises en plein air n’est pas celle déployée en intérieur, ne rétablissant pas votre barre de froid avec la même efficacité. Logique nous diriez-nous, mais rappelons que dans le jeu vidéo ce n’est pas toujours le cas.

    On ne saurait que vous parler aussi de la tension des événements comme l’avancée de l'Éclipse, sorte de boule composée de métal et de tentacules lovecraftiennes, prompte à vous vider de votre barre de vie en vous balançant toutes sortes d’objets sur la gamelle, vous mettant en danger permanent si aucun toit n’est au-dessus de votre tête.
    Les tornades sont également un vrai fléau mais que dire du blizzard… sinon qu’il fait descendre la température ambiante de 90°, vous gâche la visibilité tout en vous empêchant d’avancer en raison du vent glacial. En véritable instrument de mort, se retrouver piégé dedans est mauvais signe si vous n’êtes pas en mesure de vous abriter. En outre, même survivalistes jusque dans chaque ligne de code, les concepteurs vous laisseront des indices pour vous prévenir et revoir votre stratégie tout en repensant votre itinéraire. Et que ce soit la manette entre les mains ou visuellement, l’effet est saisissant voire bluffant. Aussi inquiets que admiratifs devant la majestuosité du mouvement, nous voyons en Fade to Silence un oxymore équitable.

    Responsive image
    La génétique du songe...

     

    You’re frozen when your heart’s not open


    Tout voyage se prépare avec les imprévus impondérables qui empêchent d’engranger de la monotonie malgré des situations assez répétitives.

    Chaque territoire augmente sa difficulté avec intelligence, modifiant parfois les conditions de collecte vous obligeant à faire demi-tour pour préparer un meilleur matériel. On apprécie la logique de conquérir pour avancer, chaque zone étant sous le joug d’un avant-poste que vous aurez à purifier, tout comme certains endroits de la carte. L’impression de progresser pas-à-pas et le triomphe lors d’un succès nous renvoient directement vers une logique de “drôle de guerre”, invisible et pourtant intense. Ce sera aussi votre meilleure réponse à la voix intérieure, étrangement provocatrice voire arrogante tout en vous guidant à certains endroits. Étrange? Assurément mais cela laisse une belle place au mystère qui entoure l’Apocalypse, parfaitement narrée à travers des scènes obscures présentées lors des phases de repos. Une méthode qui empêche le gavage du joueur d’informations scénaristiques qui enlèverait toute la sympathie du théâtre dont nous sommes les acteurs.

    Créer des objets sera une nécessité absolue mais seul, vous n’irez pas loin. C’est là que surgissent face au vent les Partisans, des survivants dont le contact aura été pris suite à un événement dispensé sur la carte. A vous de les accepter grâce à une sélection de dialogues puis de les utiliser en fonction de leurs caractéristiques. Car si ces derniers peuvent vous accompagner au combat, abattre des arbres, chasser ou encore miner, n’oubliez pas que votre refuge est fait pour s’étendre via des bâtiments conçus pour les améliorations. Et la liste est longue: upgrade de l’arsenal, récupération des déchets, potions, la gestion est très riche sans être indigeste, enivrante à défaut d’être totalement claire. Vous serez lâchés en pleine nature et ce seront vos essais et tâtonnements qui illumineront votre compréhension. On vous l’avoue: il nous aura fallu quelques heures pour tout saisir, d’autant que certains objets ne trouvent leur usage que bien plus tard. Tant mieux finalement car vous êtes libres et poussés à la découverte sachant que le temps est votre plus grand adversaire puisqu’il joue en votre défaveur.

    Le penchant des améliorations qu’ils vous apportent ne sont pas gratuites, bien entendu. Les Partisans consomment aussi bois et nourriture, se fatiguent, perdent le moral et se confient parfois pour augmenter le lien avec Ash. Sans trop en faire, ils enrichissent le background général par le biais de leurs histoires qui nous racontent ce qu’est une vraie suite de fin du monde. Alice, la fille de Ash, sera aussi là pour commenter la personnalité de ces gens qui survivent avec vous: une petite délation appréciable pour donner à chacun un caractère en plus de statistiques lisibles (PV, capacités des combats, capacité de guérison). Prenez soin d’eux car perdre un Partisan est toujours une tare et le froid comme la faim pourraient très bien accélérer le processus, assurant une cohérence d’un cataclysme qui affecte tout le monde. Brillant.

    Si la gestion du personnel et du matériel n’est pas ce qu’il y a de mieux expliqué, nous ne pouvons que valider ce parti-pris. Nous pensons sincèrement qu’aucun manuel ne sera rédigé pour comprendre l’Apocalypse (ou alors il y a un vrai problème!) et à chacun son lot de découverte. Peut-être qu’il vaut mieux utiliser une plante pour se nourrir dans un premier temps puis d’en cueillir par la suite pour renforcer du matériel une fois la chaîne alimentaire bien régulée. A vous de voir, sachant que les ressources ne sont pas éternelles…

    Intrinsèquement, nous y voyons un message caché sur l’Homme et l’exploitation de la planète, la vidant de ses dernières ressources. Pas besoin de grandes cinématiques pour vanter le pouvoir des fleurs ou la puissance d’un ruisseau: la mise en scène est suffisamment habile pour tirer profit de sa singularité sommaire.

    Responsive image
    Un début classique avec un premier élément-clé.

    Fade out


    Forcément, c’est une fâcheuse norme actuelle, un monde aussi vaste connaît son lot de bugs. En plus de ceux mentionnés se trouvent les loupés de collisions, dont l’un nous a poussé à redémarrer, ou de pathfinding: l’immersion en prend un coup . Nul doute que ceux-ci seront encore corrigés au fur et à mesure même s’il est dommage de les retrouver après un temps de early access.
    Nous pesterons aussi face à la maniabilité de votre moyen de transport (on vous laisse la surprise de la découverte!), finalement parfois handicapante poussant à favoriser l’exploration en marchant. En effet, le repositionnement en cas de chute est une galère inutile alors que le jeu est déjà assez exigeant.

    L’IA de vos alliés est aussi un sujet un peu sensible, d’autant plus que l'exécution de vos ordres de collecte ne semble pas toujours suivie. Peu importe cependant car laisser vos Partisans libres dans leur travail reste satisfaisant et les consignes liées à des tâches plus avancées sont toujours limpides et réalisées selon un timing bien précis.

    Pointilleux de notre part certes mais c’est un bon signe de creuser une création jusque dans ses profondeurs. Car Fade to Silence est un roc aussi solide que la gestion de ses changements de paysages dissipant l’inquiétude de la lassitude des décors. D’une OST discrète et finalement harmonieuse à l’utilisation géniale de la lumière, de mécaniques rudes et punitives sans côtoyer l’excès, le soft vous récompense toujours sans faire de bruit et sans en faire des caisses préférant vous laisser vous en rendre compte plus tard ou même inconsciemment.

    Dosant son réalisme pour qu’il reste ludique, le produit s’autorise quelques écarts pour ne pas entraver le plaisir, évitant de se diluer dans un gloubi-boulga maladroit et jusqu’au-boutiste. Nous trouverons donc la vision permettant de mettre le loot en surbrillance, ce qui cause quelques mineurs problèmes de lisibilité lorsque ceux-ci se confondent, et certains points prévus pour le fast-travel pour ne pas se retaper un trajet bien connu et éviter une mort superflue. C’est aussi en cela que le travail est remarquable car si le danger est permanent, il n’est jamais dû au hasard et les zones sécurisées le restent, événements exceptionnels exceptés.

    La direction artistique est surprenante si bien que la palette de couleurs est si diversifiée que nous en saluons la prouesse établie dans un univers si homogène. Pourvu d’une ambiance qui vous happe, le récit vous implique par ses moments de silence intenses dont la seule perturbation ne peut être qu’un son annonçant une menace que vous serez inspirés de prendre en compte. Avec son doublage surjoué mais assumé comme tel, ce qui nous plaît beaucoup, la folie semble être partout sans que nous soyons capables de discerner la rectitude. Du moins jusqu’au moment où vous approcherez de la ligne d’arrivée, ce qui vous poussera à recommencer plusieurs fois tout en augmentant vos certitudes: ce qui semblait insurmontable il y a 3 heures n’est plus qu’une promenade de santé désormais.

    Résolument solo malgré la possibilité d’un mode coop’ qui semble anecdotique à notre sens, Fade to Silence est un vaste territoire où la désolation est aussi jouissive que addictive.

    La réussite du dégradé.

    Responsive image
    L'horreur sublime.

     

     




    Test Fade to Silence - 13 minutes de lecture