Difficile de recommander ou non Disaster Report 4: Summer Memories tant le jeu aborde un sujet fort et un style désuet. Clairement daté et sous exploité sur certains éléments de son gameplay, le jeu trouvera son public mais il faut adhérer. Si vous êtes indécis, on ne peut que recommander de tester la démo surtout qu'il est possible d'importer sa sauvegarde dans le jeu final.
Les plus
Les moins
Disaster Report est une série japonaise qui a débuté sur la PlayStation 2. SOS: The Final Escape, Row Danger, Zettai Zetsumei Toshi... la saga a de multiples noms à travers le monde et les années. On teste en ce mois de confinement le quatrième opus de la lignée, Disaster Report 4: Summer Memories, à sortir sur PlayStation 4 en Occident.
A game with a strong subject
Disponible en 2018 au pays du soleil levant et depuis le 7 avril en France, la jeu n'avait pas cette date de sortie initialement. Prévu pour sortir sur Playstation 3 en 2011, le terrible tremblement de terre de Tōhoku au Japon d’une magnitude de 9.1 (et qui a engendré un terrible tsunami) a contraint le studio Lrem à mettre en stand-by leur projet qui traitait justement de ce triste sujet.
Quelques années plus tard, la licence est cédée à Granzella et c’est NIS America qui localise le jeu en Europe.
Mais alors qu’est-ce que Disaster Report 4: Summer Memories ?
Il s’agit d’un jeu d’action-aventure et de survie où notre avatar se retrouve pour la première fois dans une ville de la péninsule nippone victime d’un séisme.
Très ancré dans l’ADN des Japonais, le tremblement de terre l’est beaucoup moins pour nous Français même si depuis l’année dernière, l’Ardèche a été le théâtre d’un séisme modéré mais très dévastateur.
Pour nous les gamers, le sujet aussi triste et morbide qu’est une catastrophe naturelle aussi tragique qu’un séisme reste une expérience vidéoludique peu abordée. C’est cette curiosité qui a poussé PSMag à tester ce qui n’est plus ni moins qu’un jeu de niche qui saura trouver son public...ou non?
La ville ravagée et l'héroïne
Summer Memories
Disaster Report 4: Summer Memories invite donc le joueur à vivre et survivre dans une ville détruite et ravagée par cette catastrophe et les nombreuses répliques qui se succèdent durant l'aventure.
Pour débuter, le joueur crée son personnage (homme ou femme), sa coupe et la couleur de cheveux, le grain de peau et... c'est tout.
Avant et après cette personnalisation très sommaire, le jeu pose de nombreuses questions : “Pourquoi être venu dans cette ville ?”, “Comment réagir si un tremblement de terre se produit ?” D’où le nom du jeu où notre personnage est en introspection continuelle.
Premier sujet qui fâche, le jeu n'est pas traduit en français. Les voix japonaises sont du plus bel effet mais le texte dans la langue de Shakespeare n'est pas au goût de tous surtout pour un jeu axé sur le narratif et les choix.
Après une brève introduction, notre John/Jane Doe se trouve à bord d'un bus et reçoit un sms d'annonce imminente d'un tremblement de terre. Quelques instants plus tard, ce bus a un accident et le credo de notre héros débute : fuir la ville et se mettre en sécurité tout en aidant ou non les survivants.
La création de son personnage
A clear path
Dans ce paysage chaotique, le joueur doit discuter avec des personnages, le leitmotiv de notre héros et marquant l'un des points positifs du jeu. Paniqué, apeuré, perdu, choqué, chaque PNJ important a son histoire et certains n'hésitent pas à profiter de la situation.
Ils demandent de l'aide et le plus généralement, il faut récupérer un objet ou retrouver une personne pour lui rendre service. Des collectibles comme des boussoles sont également disséminés dans les différents lieux du jeu.
Chaque choix influence de près ou de loin la conclusion qui propose plusieurs fins.
On a par exemple dans la première zone Higa une professeure à la recherche de trois de ces étudiantes.
Deuxième sujet qui fâche: chaque événement ou chaque rencontre sont scriptés et d'une autre époque. Pour notre exemple avec Higa, en retrouvant les deux premières étudiantes, il faut retourner la voir pour faire apparaître comme par enchantement la dernière à un endroit par lequel le joueur est passé plusieurs fois sans jamais la voir. Même chose pour les nombreuses quêtes où il faut récupérer des objets. Il n'y a aucune interaction avec les éléments du décor.
Les rues regorgent de PNJ
A Technical Disaster
Second effet kiss kool: chaque saynète aboutissant à un dialogue clé avec un PNJ est synonyme d'un chargement. Ça fait tâche en 2020.
Du point de vue de la réalisation, les personnages sont correctement modélisés même si un bug colorant les cheveux du héros en gris est bien présent. Le reste est clairement daté et nous renvoie à l'ère de la PS3 voire de la PS2. Le framerate est réduit, certains effets sonores sont clairement ratés et les textures sont d'un autre âge.
L'OST par contre est intéressante. Rien que la musique de l'écran titre m'a fait errer quelques instants. Tout comme les titres de Mai Lida, une auteure-compositrice-interprète que je vous invite à découvrir.
C'est un peu le résumé de Disaster Report 4: Summer Memories : un jeu contemplatif, qui nous invite à découvrir l'horreur, la perte de ses repères, le choc d'une catastrophe où l'on cherche quoi faire pour s'en sortir. Bâtiments qui s'effondrent, inondations, personne âgée à secourir, séquences en canot de sauvetage, incendies, personne bloquée sont autant d'exemples qui incitent le joueur intéressé à poursuivre l'aventure. Sur ce point, le jeu est réussi.
Le jeu propose des lieux en intérieur et extérieur
I will survive
Au début du test, je parlais de l'aspect survie: d'un côté nos actions influencent le duo points de moralité / immoralité et notre personnage doit assouvir quelques besoins naturels : boire, manger et... faire ses besoins. Petit problème: ces actions n'ont aucune incidence sur le jeu. On peut également crier ou appeler mais cela ne sert à rien.
La barre de stress est associée à celle de vie. Chaque réplique fait augmenter sa barre de stress tout en baissant proportionnellement celle de vie, un élément représentant bien l'aspect survie, notre personnage pouvant fuir ou se mettre accroupi pour se protéger.
Seul hic: les points de sauvegarde permettent également de vider cette jauge d'angoisse. On perd un élément fondamental du jeu.
En dernier lieu, sachez que de nombreux dlc “cosmétiques” gratuits sont disponibles sur le PlayStation Store et pensez à faire les épilogues après avoir terminé le jeu. Un mode VR est également de la partie mais non testé dans nos murs lors de la rédaction.
Voici un point de sauvegarde et de remise à zéro de la barre de stress