Remothered: Broken Porcelain fait mieux que la première partie Remothered: Tormented Fathers, c'est indéniable. L'histoire est toujours réussie et comble quelques trous du premier opus. Graphiquement aussi, le lifting est réussi tout comme son OST. Seuls problèmes, le gameplay est trop rigide et des bugs entachent la progression. Mais les fans de la première heure et les curieux devraient tout de même y trouver leur compte surtout à un prix relativement léger (30€).
Les plus
Les moins
Lorsque le studio en charge de Remothered: Broken Porcelain nous a proposé de tester le jeu, nous avons dit oui : une dose de Survival Horror ne fait jamais de mal. Direction l’univers sombre de Chris Darril et de l’histoire autour du Phenoxyl. On vous partage notre expérience dans ce test !
On va recoller la porcelaine
Remothered: Broken Porcelain est la suite de Remothered: Tormented Fathers, œuvre écrite, réalisée par Chris Darril et développée par le studio italien Stormind Games.
Tormented Fathers avait brillé lors de sa sortie. En effet, il s’agit du fruit d’un amour au genre Survival Horror et imaginé par Chris Darril, très inspiré par le gore japonais et d'un certain Clock Tower sorti sur Super Famicom.
Dans le début de l’aventure de Remothered: Broken Porcelain, on nous propose de (re)découvrir via une brève vidéo les événements qui se sont déroulés dans le premier épisode. Il permet soit de se rafraîchir la mémoire soit de situer l’histoire aux joueurs prenant le train en marche. On ne peut que conseiller de faire les deux jeux mais voici un bref résumé de l’épisode précédent.
Nous sommes en automne et le Dr Reed Rosemary arrive au domicile de Richard Felton pour faire la lumière sur la disparition de sa fille, Celeste.
Gloria Ashman est l’infirmière de Richard Felton qui prend soin de notre vieil homme, atteint d’un étrange mal. Un peu trop curieuse, Reed est congédiée mais s’introduit tout de même dans le manoir pour y chercher des indices.
De fil en aiguilles, Reed tombe dans une maison de fou où notre Richard conserve le corps de sa femme, Arianna Gallo qu’il a assasiné plusieurs années auparavant…
Après quelques twists scénaristiques réussis où traumatisme, maltraitance, médicament psychotrope, fous sanguinaires et fuites s’entrecroisent, la fin du jeu avait laissé beaucoup de questions en suspens.
Une auberge de frappadingues
Dans Broken Porcelain, servant de prequel, ces nombreuses questions vont y trouver des réponses. Nous sommes en 1973, le joueur incarne Jennifer, une jeune femme de chambre dans l’auberge Ashmann qui va vite déchanter et se retrouver en pleine survie dans ce Survival Horror lugubre. Peu de temps après, le joueur renoue avec le personnage du premier opus, Rosemary Reed, plus jeune bien évidemment.
Sifflements, entité étrange derrière un miroir, Jennifer tombe vite dans la spirale de l’horreur, fuyant pour sa survie sur fond de cache-cache.
Ce qui fait la force de Broken Porcelain, c’est l’écriture du jeu, comme le premier, qui est clairement l’atout majeur. L’ambiance est très bonne, les sensations également mais... il y a un “mais” : le jeu est à mon avis sorti trop tôt et de nombreux bugs viennent entacher la progression. A l’heure du test, certains soucis ont été corrigés via les patchs. Bugs d’IA, de scripts... des crashs se réduisent mais il y encore du travail.
Il faut lui donner une chance surtout aux fans du premier opus mais il est dommage de ne pas profiter tout de suite du jeu sans bugs.
Un Survival Horror trop limité
Jennifer perd de la vie au gré des attaques. Ses habits se maculent de plus en plus de sang. Pour récupérer de la vie, ne cherchez pas de fioles, plantes ou autres sprays, il faut aller au point de sauvegarde. Les “points d’hypnose” sont là pour la recouvrer. En s’accroupissant, sans bouger, la vie remonte également.
L’endurance est un élément important du Survival Horror : elle est bien présente dans Broken Porcelain. Ici elle sert à courir ou passer en force face aux traqueurs. On oublie les zombies ! Dans le jeu de Chris Darill, ce sont des créatures et résidents de l’auberge qui poursuivent notre héroïne.
Dans cette quête, on délaisse les revolvers, fusils à pompe et autres lances flammes, le jeu s’apparente plus à un cache-cache dans l’auberge. Marcher accroupi, ouvrir délicatement les portes pour ne pas attirer les tueurs sanguinaires, se cacher ou faire diversion avec des objets sont au cœur du gameplay. Néanmoins, tout cela semble bien trop limité ! Une bouteille, une boîte à musique pour attirer au loin nos tortionnaires sont nécessaires. Il y a même une légère dose de crafting mais il est sans intérêt. Malles, cabines de douche, penderies parsèment le lieu pour reprendre ses esprits et se cacher.
Un jeu tout tracé
Le jeu comme beaucoup d’autres se veut très linéaire. On fait des allers-retours en mode furtif pour débloquer ce qui permet d’avancer. Ce problème n’est pas dû à Remothered: Broken Porcelain en soit mais au genre. En ce sens, nous avons hâte de vivre un Survival Horror comme Resident Evil dans un monde plus ouvert !
On peut encore parler des ajouts de gameplay comme la capacité “Oeil de papillon” que possède Jennifer et qui permet de contrôler...les papillons pouvant atteindre des objets lointains spécifiques ou de réaliser une diversion.
Comme dans Resident Evil, un objet de défense comme un couteau permet de se libérer de l'étreinte d’un traqueur via une QTE.
On ajoute du liant au jeu mais il y a toujours ces soucis de jeu un peu vieillot où esquiver un ennemi, se dépatouiller d’un traqueur est difficile (surtout si un bug survient).
Une réalisation qui s’est bonifiée
L’Unreal Engine a de beaux restes et offre un jeu graphiquement affriolant. L’ambiance est sombre, glauque et le character design réussi.
Seule ombre au tableau montrant encore une fois que quelques mois supplémentaires auraient permis de corriger les écueils, c’est la réalisation des cinématiques qui ont subi un montage trop agressif. Elles manquent cruellement de transitions avant le retour aux commandes de notre héroïne.
Un exemple : la première cinématique où Jennifer entre dans le bureau de Monsieur Ashmann est gênante. Jennifer échange avec son patron et après la coupure, elle se retrouve directement dehors. On casse le rythme et l'immersion, c’est dommage !
Le jeu propose une version originale de qualité sous-titrée en français. Quelques mélodies se font entendre, assez discrètes. Elles sont l'œuvre de Luca Balboni, compositeur italien vivant aux Etats Unis et ayant rejoint le Remote Control Productions de Hans Zimmer.