Mafia Definitive Edition est un remaster comme on les aime. La remise au goût du jour est le liant de cette oeuvre vidéoludique généreuse. Les grandes qualités sautent indéniablement aux yeux comme le moteur graphique qui nous immerge dans une narration aux petits oignons. D'autant que le doublage est réussi tout comme les thèmes de l'OST qui nous prennent aux tripes. Alors oui quelques défauts sont à déplorer comme une modélisation et une animation des visages un peu rigides mais à ce prix, on vous conseille de partager la vie de Tommy. Un Must Have authentique offrant une bien belle morale.
Les plus
Les moins
Lorsqu'un remake de Mafia, premier du nom, a été annoncé, un certain engouement s'est vite installé au sein de l'équipe PSMag. Quelques mois plus tard, la nouvelle itération des aventures de Tommy Angelo est enfin là. Alors qu’est-ce que ce remake a dans le ventre ? Que propose-t-il concrètement ? Faut-il sauter sur l'occasion ? On vous répond tout de suite !
Welcome (back) to the Lost Heaven
Mafia Definitive Edition est le remake du jeu original, Mafia: The City of Lost Heaven sorti en 2002 sur PC et en 2004 du côté sur PlayStation 2.
Développé à l’époque par Illusion Softworks, c’est le studio Hangar 13 qui a repris le flambeau. Après Mafia 2, un remaster de la version Playstation 3 et un certain Mafia 3 dédié à la génération de consoles actuelles, Mafia Definitive Edition se présente tel un remake. Gameplay, réalisation et surtout refonte graphique sont donc au programme.
Mais ce travail peut vite se retourner contre un studio, un remake n'étant pas une chose aisée. Il y a de quoi se poser la question régulièrement !
Un fait peut-être moins important pour les nouveaux venus. Cependant, les fans de la première heure peuvent ne pas adhérer au remake si le fond est trop modifié.
Mais en ce début de test, on peut déjà le dire : Hangar 13 a réussi son pari avec brio. Le fond est conservé mais la forme a subi un grand lifting que l'on va vous présenter.
Alors rentrons dans le vif du sujet ! On vous présente le pitch, l'époque et les grandes lignes de Mafia Definitive Edition.
Nous sommes en 1930, Tommy Angelo est un chauffeur de taxi dans la ville fictive de Lost Heaven qui prend son inspiration de grandes cités américaines que sont New York, Chicago ou encore San Francisco.
Tout commence par une rencontre fortuite entre Tommy et deux mafieux, Paulie et Sam qui, en mauvaise posture, lui demandent sous la contrainte de les exfiltrer. Un lien se crée entre nos acolytes, Tommy a un pied dans la famille Saliery qui se partage la vente illégale d'alcool avec un autre clan, tenu par le très violent Morello, en pleine Prohibition Américaine.
On arrête comme toujours d’en dévoiler plus sur l’intrigue de Mafia mais les dix heures que composent l’aventure sont une pure merveille. Avez-vous déjà eu l’impression de jouer à un jeu tout en suivant un bon film de mafieux comme les Incorruptibles, les Affranchis ou le Parrain ?
Avec Mafia, on est carrément dans cette synergie. Tous les ingrédients du genre comme la famille, les meurtres, les vols, les poursuites, la Prohibition ou autres règlements de compte à coups de Thomson s’offrent au joueur. L’histoire est au premier plan, elle est la pierre angulaire.
La construction des personnages tout comme l'ambiance est très convaincante. On se délecte à chaque chapitre.
La famille!
Beau comme un sou neuf
La réalisation de ce remake est tout bonnement magnifique. La ville de Lost Heaven est vivante, variée, bourrée de clins d’oeil, d’éléments qui attirent notre regard. Les rues, la campagne, l’aéroport, le circuit automobile, China Town, l'église, la ville grouille de détails et contribue à cette ambiance.
Il n’y a pas à dire, là où la réalisation de Mafia 3 était critiquable, celle de Mafia est pratiquement irréprochable. Les équipes de Hangar 13 ont progressé, peaufiné leur art.
Très cinématographique, le jeu se découpe en 20 missions jalonnées de cut scènes toutes aussi belles les unes que les autres. Rien que le travelling du générique donne le ton et marque le premier clin d’oeil à l’opus de 2002.
Les plans, la mise en scène, le découpage et les thèmes abordés... c’est magnifique : chapeau aux équipes en charge du storyboard !
Alors oui, le jeu pèche sur PlayStation 4 Pro d'un popping assez prononcé. Un exemple ? Lors de la mission se déroulant en périphérie de la ville, l’apparition successive de la végétation sur bord de la route accroche à l’oeil. Mais les reproches s’arrêtent là. Le reste est splendide.
La modélisation des voitures d’époque est d’une fidélité déconcertante et se balader aux commandes d’une Bentley ou encore d'une Lincoln en écoutant un bon morceau à la radio est tout bonnement excellentissime!
Les reflets de la rue sur notre carlingue traversant la ville, les flaques, les enseignes lumineuses, les grattes ciels au loin… le monde ouvert de Mafia vaut le détour. L’éclairage a également une belle part, lorsque l’on circule en pleine nuit et que la pluie se dessine autour des réverbères. Je le répète : on a affaire à un remake de qualité.
Côté modélisation des personnages, les visages sont très détaillés quoiqu’un peu rigides. Forcément quand on a goûté aux trombines de The Last of Us 2… mais on s’amuse à aller voir les vrais acteurs qui ont prêté leurs traits à Mafia. Don DiPetta donne vie à Sam alors que Jeremy Luke est Paulie.
Quelques animations restent vieillissantes comme les déplacements un peu raides ou la descente des escaliers de notre cher Tommy un peu pataude.
On notera aussi la venue du mode Noir pour encore plus coller à l’ambiance polar et sombre des films du genre.
La bande son est également excellente. La radio propose des titres d’époque. On aurait juste aimé que la voix off de cette dernière soit en version française. Les cut-scenes proposent de superbes morceaux qui se calent aux sentiments qui transitent. Amour, colère, vengeance, tristesse, l’OST est resplendissante.
Pour terminer sur le côté technique, les voix françaises sont également une réussite. Pas besoin de jouer en VO !
Une image qui résume ce remake
Il était une fois en Amérique
Côté gameplay, les Gunfights ont pris de l'intérêt par rapport à la première version. L’arsenal reste très classique et la bonne vieille Thompson est là. Le feeling des armes est impeccable et en mode classique, lors du rechargement, si des balles restent dans le chargeur, elles sont perdues.
Les combats au corps à corps sont plus dispensables et se jouent uniquement avec deux touches : esquive et coup.
Il y a également des phases d’infiltration, en demi-teinte également à cause d’une IA pas forcément très développée.
Mais les missions restent variées entre fuite, course poursuite, réglement de compte, protection, assassinat.
Petit clin d’oeil à la mission où l’on devient quelques instants un pilote de course : réussie et jubilatoire !
Si les rues de Lost Heaven vous manquent à la clôture de cette aventure prenante, un mode libre est accessible où il est possible de conduire n’importe quelle voiture, utiliser n’importe quelle arme pour titiller la police. Des défis un peu spéciaux attendent le joueur.
Mais il ne faut pas oublier que le monde ouvert n’est présent que pour donner de la profondeur au scénario. Sorti des missions de la campagne, il n’y a rien d’autre à faire dans la ville.
Alors question subsidiaire : est-ce qu’il faut se procurer Mafia Definitive Edition ? La réponse est bien évidement “oui”. Le jeu est à une quarantaine d’euros seul et la trilogie à vingt euros de plus. Si vous voulez passer quelques heures en compagnie de Tommy, Vito et Lincoln. Foncez... en attendant la PlayStation 5 !
Le repère de la famille Saliery