Test Aliens : Dark Descent

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La saga Alien créée par Ridley Scott et Dan O'Bannon en 1979 avec l’opus culte initial "Le huitième passager" revient en jeu vidéo, cette fois-ci dans un genre totalement inédit, un tactical en temps réel. C’est le studio français Tindalos Interactive qui a œuvré sur cet opus, créateur notamment de Stellar Impact, Battlefleet Gothic: Armada 1 & 2, autant dire qu’ils ont l’habitude de se balader dans l’espace. Mais cette fois, c’est face aux Xénomorphes que l’équipe de développement se frotte et qui plus est dans un genre encore inconnu à la licence, ici pas de tir à la première personne. Mais ne vous y trompez pas, Aliens Dark Descent contient de l’action et impose une dose de stress. Si les vilaines bébêtes au sang acide ne vous font pas peur, alors plongeons dans cet univers horrifique.

Un univers toujours aussi passionnant

Dans Aliens Dark Descent, il n’est plus question d’Ellen Ripley, les événements se déroulent d’ailleurs 19 ans après les événements de la trilogie cinématographique mais sont totalement inventés pour le jeu tout en reprenant toute la culture, l’essence de la saga Alien.

C’est donc en l’an 2198 que l’action se situe autours et sur la lune de Lethe, alors que l’USS Otago se prépare pour un vol, un échange commercial se passe plutôt mal aux alentours, un mystérieux infiltré dépose une cargaison et libère son contenu qui n’est autre que des Xénomorphes, ces derniers, fidèles à leur réputation, vont décimer l’équipe mais l’administratrice adjointe Maeko Hayes parvient à s’échapper in extremis et déclenche le protocole Cerberus, une procédure de quarantaine planétaire utilisant des satellites armés qui empêchent de quitter la zone, la station spatiale est détruite ainsi que la navette commerciale, l’USS Otago est endommagé et cloué au sol. Hayes parvient à le rejoindre. Le le Sgt. Jonas Harper et son escouade lui prêtent mains fortes. L’objectif va être dans un premier temps simple : trouver les moyens en hommes et en matériel pour remettre en fonction le vaisseau et réussir à quitter cette lune infestée. Le scénario évoluera évidemment au long de l’aventure et promet de beaux rebondissements. Le jeu est très narratif avec beaucoup de cinématiques et de dialogues, ce qui permet une belle immersion dans la licence Alien mais aussi de ressentir, le stress, les craintes des différents protagonistes du jeu.

On ressent clairement la pression d’autant plus que le temps est compté et qu’il faudra avoir quitté Lethe avant son bombardement à coups de bombes atomiques.
Notre équipe aura du pain sur la planche car les ennemis sont omniprésents et variés aussi bien dans le camp extraterrestre avec des Facehuggers (agrippeur de visage), Chestburster (exploseur de poitrine), Drones, Guerriers, Coureurs, Prétoriens et bien entendu les Reines. Et si ceci ne suffisait pas nos escouades devront faire face à des synthétiques, des commandos Weyland-Yutani (la société déjà bien connu des amateurs de la licence Alien) mais aussi aux fanatiques "Les gardiens" qui vouent un culte aux Xenos et qui s’implantent un Chestbuster grâce à de la technologie moderne, permettant d'accroître leurs capacités et de retarder le moment où le monstre les éventrera (ils ont de bons délires quand même ceux-là).

Vous l’aurez donc compris, Aliens Dark Descent reste une pure œuvre de Science Fiction Horrifique avec un scénario prenant qui fait référence et hommage à l’univers d’Alien.

Bienvenue au paradis des petites bébêtes sympathiques

On ne s’ennuie pas à bord de l’USS Otago

Comme vous l’aurez compris plus haut ou au travers des différents trailers, les développeurs de Tindalos Interactive tentent une nouvelle approche en laissant de côté les jeux de tir à la première personne et adoptent le genre Tactical en temps réel en vue de dessus isométrique. Si ce terme ne vous parle pas, sachez que beaucoup de titres adoptent cette vue comme Diablo, Hadès, XCOM, Desperados 3, War Mongrels et tant d’autres. Ce qui est important également pour bien comprendre le genre de Aliens Dark Descent est qu’il se joue en temps réel (j’insiste), et j’avoue que j’avais eu du mal à comprendre son gameplay au fil des trailers pensant qu’il se rapprocherait plus d’un XCOM que d’un Desperados 3 qui sont deux jeux tactiques également mais différents puisque XCOM se joue au tour par tour.
La différence aussi avec certains tacticals en temps réel, est que Aliens Dark Descent nécessite de contrôler une escouade de quatre ou cinq en même temps. Ces derniers ont tous leur spécialité selon la classe choisie, l’armement, l’équipement mais ne peuvent pas se déplacer à l’unité hormis pour aller effectuer une action bien spécifique (souder une porte, dessouder, récupérer le contenu d’une caisse, pirater une porte, utiliser un ordinateur).

Mais avant de parler de notre escouade et de la tactique en mission, revenons en à notre administratrice et leader Maeko Hayes qui a fort à faire à bord de l’USS Otago car ici aussi il y aura de la gestion et il serait dommage de prendre ce point à la légère car nous sommes dans un monde persistant et tout ce que vous dépensez, perdez ne revient jamais, ceci est valable également pour vos soldats qui ne reviendront pas du ciel, il faudra les chouchouter au secteur médical pour espérer les garder le plus longtemps possible avec vous. Et c’est là où les développeurs ont fait fort en ajoutant en plus des classiques soins corporels, des soins psychologiques car partir dans une mission et être pourchassés par des Aliens est forcément quelque chose de traumatisant, on le ressent bien dans les films de la trilogie. Nous pourrons donc envoyer nos équipes se soigner auprès de nos médecins mais aussi auprès de nos psy. Je vous rassure, la gestion de tout ça est hyper simple. Seul problème dans tout ça, quand nos soldats sont en soins ils ne sont pas disponibles et chaque jour qui s’écoule voit l’augmentation de l’infestation Aliens s'accroître. Si vous n’avez pas suffisamment d’unités disponibles, il faudra passer un jour pour avoir le nombre nécessaire.

Un laboratoire est également à la disposition des scientifiques afin de découvrir des technologies Xeno forts utiles lors des missions de plus en plus hardus, par exemple vous pourrez rechercher la technologie qui permet d’extraire un Facehugger d’une unité prise au piège (cette technologie est d’ailleurs primordiale puisque votre soldat n’a aucune chance d’en réchapper sans ça), vous pourrez également découvrir le moyen de résister à l’acide des Xeno, etc …

On retrouve également à bord de l’USS Otago, les baraquements qui permettent moyennant ressources d’ajouter des équipements ou des compétences à nos unités, l’atelier quant à lui permettra de débloquer de nouvelles armes moyennant quelques ressources.

Il y a de quoi faire à bord du vaisseau et lorsque vous serez prêts à partir au front, c’est au pont de commandement qu’il faudra se rendre. Un déploiement d’escouade se déroule en plusieurs étapes, le choix de la mission (vous pouvez repartir dans n’importe laquelle à tout moment et éventuellement compléter les missions secondaires ou découvrir tous les coffres de ressources et tablettes à collectionner), la zone de déploiement de notre VSR, la constitution de notre escouade selon l’effectif disponible et enfin le choix des équipements (à noter que vous conservez les équipements de la mission précédente et c’est pour cela qu’il est vivement recommandé d’être économe et conservateur pour toujours anticiper l’après).

Il n'y a pas que les Xenos à dessouder

On tire toujours, mais plus intelligemment

Une fois en mission, on peut découvrir le gameplay tactique proposé par les développeurs. Comme déjà évoqué plus haut les déplacements de notre escouade complète sont en temps réel, il est possible de se mettre à couvert (un bouclier bleu s’affiche alors au dessus) afin de se protéger et bénéficier d’une protection lors d’échanges de tir ou pour obliger les monstres à contourner et leur faire perdre du temps à nous atteindre, il est également possible de se cacher (le bouclier au dessus des soldats devient vert), ce qui est parfois fort utile pour ne pas lancer l’assaut des Xenos, car une fois repéré la meute se met en chasse. Sachant que le niveau de celle-ci évolue, plus on se fait repérer (par conséquent plus on excite les Aliens) plus les Aliens deviennent agressifs passant la jauge de facile à intermédiaire puis difficile. A ce dernier niveau de difficulté il faudra penser à rejoindre votre VSR et repartir sur l’USS Otago afin de prendre du repos et laisser nos charmantes bestioles se calmer un peu. Abordons une notion importante dans le jeu, tout ce que vous avez fait sur une mission reste tel quel, par exemple vous avez laissé une tourelle, elle y sera encore, vous avez ouvert des caisses, elles seront toujours vite à votre redéploiement, ceci est valable pour tout et c’est génial.

Et les ressources à récolter, munitions, kit de soin, tourelle, échantillon Xeno, matériaux sont d’une importance capitale, par conséquent la recherche constante de ressources nous oblige à fouiller un peu partout dans les maps et de surcroît accroître le risque de rencontrer des ennemis et si les ennemis non Xénomorphes sont facilement gérables, ce n’est pas le cas pour ces derniers qui parfois nous attaquent en masse (Assaut de masse), nous sautent dessus, nous explosent à la tête quand on les élimine à proximité en nous laissant des dégâts d’acide … Heureusement on peut compter sur les armes principales et secondaires (fusil, mitraillette, revolver) mais aussi des compétences consommant des points d’actions. Il est possible d’utiliser un fusil à pompe, un lance roquette, un lance grenade, un lance flamme ou encore utiliser une compétence qui permet de bloquer l’augmentation du stress pendant 30 secondes. Le jeu dispose d’un tas de compétences forts utiles mais soumises aux points d’actions disponibles (ceux-ci reviennent progressivement ou lorsque l’on combat un peu plus rapidement), celles-ci sont accessibles en pressant sur R2, ce qui permet de ralentir également le temps afin de prendre le temps de réfléchir un peu (car ils sont rapides les petits Xenos !).

J’évoquais la notion de stress, en effet au delà des blessures corporelles qu’il faudra soigner au plus vite, nos unités sont soumises à du stress permanent dans les couloirs bien souvent très sombres, plus leur jauge de stress augmente, moins ils seront efficaces. Pour réduire le stress, deux solutions, réussir à se mettre entre quatre murs, pour prendre une pause, en soudant les portes soit en utilisant des comprimés mais qui consomment nos kits de soins, sachant que votre escouade compte quatre à cinq soldats, ça peut couter cher en kits et vous causer du tort pour la suite, mais parfois vous n’aurez pas d’autre choix que de réduire le stress d’un ou plusieurs soldats pour espérer l’emporter.

Je ne vais pas évoquer tous les éléments de gameplay tant il y en a dans le jeu, ce qui est certain c’est que l’aspect tactique est ultra bien foutu tout comme le gameplay, et je trouve que même à la manette, le tout est très bien pensé.

Même pas peur ...

Vous entendez ce bip bip bip ?

Ce titre de paragraphe fait référence à la détection des ennemis, ce qui me permet de parler du sound design du jeu. Clairement les musiques ne sont pas hyper prenantes et c’est d’ailleurs peut être voulu afin que le stress monte dans le silence et l’obscurité des missions, ceci dit les bruitages sont réussis, les mitraillettes qui envoient de la cartouche, les aliens qui explosent, le détecteur qui s’affole, le tout rend très bien et contribue à l’immersion. Une petite chose peut être énervante à la longue, c’est la répétition constante des mêmes phrases de votre escouade à chaque action, on s’y habitue mais il aurait peut être été opportun de varier un peu plus leurs phrases types ou tout simplement moins les répétées.

Concernant les graphismes, le jeu n’est pas une vitrine technique mais il s’en sort tout de même plutôt bien surtout lors des missions, ce qui n’est pas forcément le cas dans le hub central du jeu (l’USS Otago). Les maps sont variées avec un level-design très soigné, les éclairages jouent un rôle majeur puisque seule notre lampe torche nous permettra de voir à de nombreuses reprises.
J’ai eu quelques plantages mais rien de bien bloquant puisque le jeu sauvegarde assez régulièrement.

Pour atteindre la fin du jeu avec quasiment tous les objectifs secondaires, j’ai mis un peu plus de 25 heures, les dernières missions sont vraiment corsées et il faudra agir avec précautions en tirant profit de tout ce que vous avez appris au fil de la progression. A savoir que plusieurs niveaux de difficulté sont disponibles et que j’ai opté (j’avoue) pour le niveau le plus facile, et bien même là j’en ai perdu des hommes… Mais j’ai réussi à atteindre le bout du jeu avant que la lune de Lethe soit atomisée, je n’ose même pas imaginer ce qui arrive à notre partie si au bout de plus de vingt heures de jeu on n’atteint pas le endgame… Les développeurs ont dû prévoir quelque chose c’est certain… Ou pas …

Une mini carte très utile