Atlas Fallen est un Action RPG réussi et accessible. Les combats sont bien évidemment au cœur du gameplay et offrent une bonne marge de personnalisation. L'univers et le pitch proposent de s'y attarder avec grand plaisir. Le monde ouvert propose une bonne dose d’activités pour occuper le joueur tout comme les trois niveaux de difficulté. Certains éléments restent à améliorer et développer mais le pari est réussi pour ce double A.
Les plus
Les moins
Focus Entertainment et Deck 13 nous proposent de découvrir leur nouvelle production au doux nom d’Atlas Fallen, un jeu se voulant plus accessible et grand public en troquant le genre Souls-Like de la série The Surge pour de l’Action RPG pur et dur. Après une annonce il y a un an (à quelques jours près) et un léger report, Atlas Fallen est disponible à partir de demain, le 10 août sur PlayStation 5 exclusivement.
Atlas Fallen, un univers intriguant
Depuis son annonce et lors des nombreux trailers révélés avant sa sortie, Atlas Fallen a de quoi émoustiller notre curiosité. L’univers, la patte graphique, le cadre désertique nous renvoie à d’autres productions déjà sorties. Forspoken, Darksiders, pour ne citer qu’eux, nous reviennent à l’esprit lors des premières minutes de jeu. La comparaison s’arrête là, Atlas Fallen se forge sa propre identité par les divers éléments de gameplay que nous allons aborder durant ce test.
Après un prologue qu’on vous laisse découvrir et la création de son personnage assez sommaire, notre héros, un sans-nom se retrouve dans un camp de fortune où chaque membre vaque à ses occupations. Le joueur fait la connaissance de la caste inférieure, les sans-noms, esclaves et ayant chacun une tâche (forgeron, gardien de troupeaux, …), à celle de l’élite formée de militaires et adorateurs du Thélos, le Dieu qui régit tout sur le monde d’Atlas Fallen.
Ces quelques minutes de jeu nous permettent de faire connaissance avec quelques éléments du lore du jeu.
Atlas Fallen éveille notre curiosité et ça sent très bon.
Après quelques échanges, notre héros sort du campement et découvre un Gantelet magique. Il est guidé par une voix, un certain Nyaal qui semble enfermé dans cet artefact magique.
Nyaal est amnésique mais il recouvre la mémoire progressivement en avançant dans l’histoire. Sous forme de dialogues et de scènes relatant les événements passés sous forme de dessins crayonnés, on suit l’histoire avec intérêt pour en connaître le dénouement. C’est assez bien amené.
Sans trop rentrer dans les détails, le joueur doit avant tout recouvrer la toute puissance du gantelet tout en aidant Nyaal à rassembler les bribes de son passé et par la même occasion libérer le monde du joug de Thélos. On sent tout le poids de cette divinité sur le monde tant il est omniscient et se matérialisant dans le ciel sous la forme d’un immense nef.
L'univers d'Atlas Fallen avec Théos au fond
Atlas Fallen, un monde ouvert ?
L’histoire nous fait voir du pays. Le jeu est découpé en plusieurs zones en monde ouvert. Plutôt que de proposer un monde immense, Atlas Fallen est découpé en quatre grandes zones proposant diverses activités.
La trame principale se découpe en objectifs principaux qu’il faut réaliser pour avancer dans le scénario. Des activités annexes foisonnent aux quatre coins de chaque zone.
Les quêtes secondaires et services sont octroyés par les PNJ peuplant le monde. Elles sont diverses et variées mais au demeurant classiques. On peut citer la récupération d’objets, l’affrontement de créatures. Certaines missions sont même découpées en plusieurs « sous-objectifs ».
On en apprend ainsi un peu plus sur l’univers imaginé par le studio et on obtient de précieuses récompenses cosmétiques ou servant à débloquer du confort dans le jeu. Facultatifs donc mais recommandés. L’avantage est qu’il est possible de les réaliser dans l’ordre que l’on souhaite mais aussi en fonction de son niveau de puissance.
Le monde regorge également de matériaux à ramasser, de coffres à débusquer, de combats contre des créatures élites à terrasser, de chasses aux trésors à réaliser, de destruction d’idoles et de parcours à terminer. Tout un programme !
Toutes ces activités optionnelles ajoutent du contenant au gameplay. On dévie souvent de son objectif principal pour s’adonner à l’une d'entre elles.
Sans trop se presser et en réalisant la campagne principale et diverses activités optionnelles, j’ai mis une quinzaine d’heures pour terminer Atlas Fallen. On peut doubler ce temps pour tout terminer.
Une ombre agressive
Atlas Fallen, un Action RPG classique
Notre héros acquiert de précieux pouvoirs grâce au gantelet.
Les premières minutes de jeu servent de didacticiel.
Le monde d’Atlas Fallen est un immense désert aux décors chaotiques et peuplé d’ombres. Ces créatures faites de sable sont les sbires de Théos. Elles sont de diverses tailles et disposant de patterns et compétences propres. Ce qui est sûr c’est qu le joueur en tue une sacré fournée durant son épopée.
Pour cela, le gantelet octroie à son porteur de nombreux pouvoirs et compétences.
En premier, il matérialise des armes assénant des coups aux ombres.
Assez rapidement, notre personnage débloque les trois armes du jeu : les marteaux, le fouet et les gants de sable. Chaque arme est plus ou moins puissante selon le type d’ennemis.
On affecte aux touches carré et triangle l’une de ces armes. Comme il n'est possible d’utiliser que deux équipements à la fois, le jeu offre la possibilité de paramétrer trois presets permettant de switcher entre eux. Chose étrange, il est impossible de changer de preset pendant les combats. Si le combat est lancé, on reste avec le combo d'armes sélectionné.
En plus des armes, un système d’esquive est présent. Sauter, rouler offrent une esquive bienvenue alors que la peau de sable (s’activant via la touche L1) déclenche une parade. Exécutée au bon moment, cette parade cristallise l’ombre, le figeant quelques instants. C’est un élément de gameplay a maîtrisé surtout dans les modes normal et difficile où les ennemis sont plus coriaces.
Le système de lock d’un ennemi permet de tournoyer à terre ou dans les airs autour d’une ombre mais ce système n’est pas optimal. Il est assez complexe de « locker » l’ombre que l’on souhaite ou la partie de son corps.
Les plus gros ennemis ont en effet plusieurs parties de corps à détruire. Les zones obligatoires pour terrasser une ombre sont matérialisées en rouge en haut à gauche de l'écran, en jaune, ce sont des sections facultatives mais si elles sont détruites, elles offrent un meilleur butin en fin de combat.
Glisser sur le sable est excellent et permet l'esquive
Mais avec ses spécificités réussies
Jusque-là, on reste dans du Action RPG assez classique. Points faibles, esquive, parade, attaque, attaque concentrée, on est en terrain connu.
Atlas Fallen propose une plus grande profondeur de gameplay liée aux combats.
Le gantelet dispose d’une jauge de ferveur : plus on frappe, plus on augmente cette jauge et plus les coups assénés sont puissants (et la taille des armes de sable). Le système est à double tranchant, plus on monte cette jauge, on tape plus fort certes, mais on reçoit plus de dégâts également, d’où la maîtrise à avoir dans la parade et l’esquive.
Cette montée de la ferveur se prénomme l’ascension. Elle est découpée en trois sections. Chaque palier augmente la taille des armes. En plus de l’augmentation de dégâts, chaque partie octroie un pouvoir que l’on déclenche. Offensif, défensif, ce pouvoir est défini par les pierres d’essence que l’on enchâsse dans son gantelet. Si l’on fait monter sa barre de ferveur dans les trois sections, on a donc à disposition trois pouvoirs à déclencher (en respectant les temps de recharge bien évidemment).
Cerise sur le gâteau, chaque section dispose de plusieurs emplacements pour des attributs passifs. Chaque section est ainsi graduée et active ces attributs au fil du combat et de la montée de la jauge.
Selon le type de pierre d’essence choisi, on peut ainsi augmenter ses dégâts (pierre rouge), accroitre sa ferveur (pierre bleue), améliorer sa survie (pierre jaune), …
Il y a six types de pierres et elles sont à trouver dans le monde ouvert soit en réalisant des missions, en fouillant, en parlant avec certains PNJ.
Les presets d’armes permettent également de personnaliser ces pierres enchâssées dans le gantelet en fonction des armes. Cette grande liberté permet de personnaliser son héros rendant les combats nerveux et grisants.
Le fouet de sable en action
Atlas Fallen et son expérience
Comme nous le disions, plus on est puissant, plus on prend des coups violents. Il est possible de rabaisser sa jauge de ferveur en arrêtant de taper ou en déclenchant la Dévastation (par les touches L2+R2) assénant une attaque surpuissante capable, dans certains cas, de tuer immédiatement ou de détruire une partie du corps d’une ombre. Elle dépend de la taille de la jauge. Cette attaque vide complètement la jauge de ferveur et cristallise les ennemis.
En plus de ces éléments, il est possible d’affecter un idole. Cette jauge se remplit également au fil des combats et à chaque remplissage, elle génère une charge permettant de recouvrer ses points de vie. On débute avec trois charges mais il est bien évidemment possible d’en augmenter le nombre.
Le combat est au cœur du jeu et il est relativement grisant à utiliser.
L’expérience dans Atlas Fallen se matérialise par la poussière d’essence. On en obtient en tuant des créatures ou en réalisant des quêtes.
Cette poussière permet d’améliorer son gantelet. On débute l’aventure avec un nombre limité de places à enchâsser. Elle sert également à améliorer le niveau de ses pierres d’essence mais également celui de son armure.
Atlas Fallen propose au fil de l’aventure de débloquer un certain nombre d’armures. L’armure définit le niveau du joueur. En l’upgradant, on augmente ce niveau qui est nécessaire pour affronter certaines ombres. Les ombres au niveau supérieur sont bien évidemment plus puissantes et il est difficile de les vaincre sans le niveau adéquat.
Cette armure peut être personnalisée via de la cosmétique, des teintures et même de la transmogrification.
Les matériaux quant à eux servent à créer de nouvelles pierres d’essence. On appelle cela la fusion. Il faut souvent un cristal d’essence ramassé sur les plus puissantes des créatures et divers matériaux obtenus lors de quêtes, ramassés lors de nos glissades sur le sable ou tout simplement achetés chez un marchand. Petite astuce, les marchands sont visibles grâce à des cerfs-volants.
L'une des armures à débloquer
Et la réalisation dans tout cela ?
Vous l’aurez compris, le jeu se veut assez complet en termes de monde ouvert. Combats, exploration, il y a d’autres choses à découvrir, et le sentiment d’évolution du héros est bien là. Il est tout de même important d’évoquer les enclumes qui sont à déterrer aux quatre coins des zones. Ces enclumes permettent d’améliorer tout ce qui a été cité ci-dessus mais également de sauvegarder et de se téléporter vers une autre enclume. Un gros Checkpoint en somme !
Côté réalisation, le jeu est en anglais sous-titré français. Les musiques sont présentes mais demeurent trop discrètes.
Graphiquement, le jeu propose deux modes : qualité et performance jonglant sur la résolution et le nombre d’images par seconde. Le jeu est fluide sans couac graphique.
Sans mettre une claque, les décors désertiques, le bestiaire et les effets sont plutôt réussis. Ce monde théâtre d’un conflit propose des villes, villages, grottes, pics montagneux le tout mêlé à quelques lieux où la nature a repris ses droits. On voyage pas mal et l'évolution dans les compétences du héros donne accès à de nouvelles zones jusque là inaccessibles (double ou triple saut, élévation, …)
Le rendu des combats propose de jolis effets surtout dans les hauts niveaux de ferveur, générant des armes immenses.
Il y a tout de même quelques bugs de collisions et une caméra qui peut limiter la lisibilité des combats.
Étrangement, sur PlayStation 5, les temps de chargements peuvent être assez longs surtout lorsque l’on recommence un affrontement de boss.
Mais dans l’ensemble, on apprécie surfer sur les étendues désertiques tel le héros de Journey.
Le end game permet de retourner sur chaque zone et de terminer toutes les activités annexes non réalisées mais rien de plus.
Pour conclure, le jeu est jouable intégralement en coopération à deux joueurs, non testé au moment où nous publions ce test.
Le monde d'Atlas Fallen post-apocalyptique offre une DA agréable