Test Clair Obscur: Expedition 33

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Avec Clair Obscur : Expédition 33 disponible depuis avril dernier, le studio français Sandfall Interactive nous livre son tout premier jeu. Révélé lors du Summer Game Fest 2024, ce nouveau JRPG marque-t-il un coup d’envoi réussi pour le studio ? Nous vous donnons notre avis.

Jour de fête

Notre aventure débute dans la ville de Lumière, qui rappelle fortement Paris, mais avec une touche post-apocalyptique. Vous incarnez Gustave, un homme de 33 ans, sur le point d’assister à la cérémonie de Gommage. Cet événement annuel est marqué par le réveil de la Peintresse, une entité énigmatique adossée à un monolithe gigantesque sur lequel un chiffre est gravé. À chaque apparition, son unique geste provoque la diminution du nombre inscrit sur la pierre, entraînant la mort des habitants ayant atteint cet âge.
Cette fois, le chiffre passe de 34 à 33. Cela dure depuis 67 ans, condamnant lentement l’humanité à s’éteindre peu à peu. Pour mettre fin à ce cycle, une expédition est envoyée chaque année vers le monolithe. Aucune n’est jamais revenue. Vous vous apprêtez à rejoindre l’équipe de cette année : l’Expédition 33.

Lumière, lieu de départ de votre aventure

Un système de combat prenant

Le gameplay reprend plusieurs éléments classiques des RPG au tour par tour. Vous combattrez en groupe de trois, et chaque montée de niveau entraînera une augmentation de vos statistiques. Il vous appartiendra de choisir lesquelles améliorer parmi la vitalité, la puissance, la défense, l’agilité et la chance. Vous gagnerez également des points permettant d’attribuer de nouvelles compétences à vos personnages.
C’est dans son système de défense en temps réel et dans sa personnalisation via les pictos que Clair Obscur ajoute une véritable profondeur. Un picto est une amélioration qui apporte généralement un bonus aux statistiques évoquées plus haut et une compétence spéciale. Vous pouvez en équiper au maximum trois par personnage.
Une fois que vous gagnez quatre combats avec un picto équipé, la compétence associée est débloquée en tant que Lumina. Concrètement, cela vous permet de l’affecter de manière permanente à votre personnage, même si le picto n’est plus équipé.
Le jeu intègre en conséquence un compteur de points de Lumina, chaque compétence ajoutée consommant un nombre variable de ces points, ce qui vous oblige à bien gérer cette ressource pour optimiser votre équipe. Les possibilités de personnalisation sont donc multiples, d’autant plus que le gameplay de chaque membre de l’expédition est très différent, ce qui vous poussera à tester de nombreuses combinaisons en fonction des personnages choisis et des ennemis rencontrés.
Face à une attaque, vous disposerez de deux options : l’esquive ou le contre. Le délai d’action pour réussir un contre est plus court, mais vous permettra de répliquer immédiatement sur l’ennemi. Dans les deux cas, il vous faudra appuyer sur la touche associée au bon timing de l’attaque, ce qui nécessite une bonne étude des patterns de chaque adversaire. D’autres mécaniques de défense feront leur apparition au fil de l’aventure, mais nous ne les aborderons pas afin que vous ayez le plaisir de les découvrir par vous-même.
Si cet aspect en temps réel ne vous convainc pas, la difficulté « histoire » vous permettra de grandement limiter les dégâts des attaques, tandis que la difficulté expert ne vous fera pas de cadeau.

Un gameplay tour par tour/temps réel qui fonctionne à merveille

Des personnages attachants au service d’une narration maîtrisée de A à Z

Les personnages principaux bénéficient tous d’un développement soigné et évitent les clichés préétablis. Chacun d’eux connaîtra une évolution à mesure que l’expédition progresse. Vous pourrez également lancer des dialogues facultatifs au camp, mettant en scène diverses discussions entre les membres de votre groupe. Ces échanges vous permettront de débloquer de nouvelles aptitudes et d’en apprendre davantage sur chacun d’eux. Bien que ces séquences ne soient pas au niveau des ténors du genre, elles apportent un plus intéressant dans la caractérisation des personnages.
L’aventure s’étale sur trois actes pour au moins 25 heures en ligne droite en difficulté expédition (et pas loin du double pour les 100%). À première vue, cela peut sembler relativement court pour un JRPG, mais le rythme est parfaitement maîtrisé et ne laisse place à aucun temps mort. Entre les combats de boss mémorables et les twists scénaristiques bien placés, il devient difficile de poser la manette. Clair Obscur : Expédition 33 enchaîne avec brio les séquences marquantes, alternant aussi bien les moments humoristiques, émouvants, épiques.. Le scénario distille progressivement les pièces d’un puzzle qui prendra tout son sens au fil du jeu dans l’esprit du
joueur. Il se conclut en apothéose avec un troisième acte très réussi proposant deux fins, toutes deux d’une grande qualité, qui ne manqueront pas de laisser leur empreinte.

La direction artistique dont on ne se lasse pas

Des environnements linéaires mais pas sans surprise

Le level design reste globalement linéaire, avec une structure en couloirs. Cependant, au fil de votre progression dans le jeu et de l’apparition de nouvelles mécaniques, vous découvrirez peu à peu la carte qui offre plusieurs zones secondaires à explorer. Vous pourrez ainsi défier de nombreux boss annexes (généralement trop puissants avant d’avoir terminé le jeu, à moins que vous ne soyez en quête d’un défi supplémentaire ^^), retrouver des documents qui vous aideront à mieux comprendre ce qui est arrivé aux expéditions précédentes, mais aussi vous essayer à divers mini jeux apportant plusieurs variations de gameplay.

Un monde à découvrir magnifique

Une direction artistique unique

Il serait difficile de parler de ce jeu sans évoquer sa réalisation, tant celle-ci est impressionnante. L'Unreal Engine 5 ne déçoit pas, et Clair Obscur se distingue par ses graphismes soignés, marqués par une grande attention aux détails et à des environnements très variés.
Le motion capture est un gros plus qui nous permet de ressentir efficacement toutes les émotions des personnages. Cela met également en avant le doublage du jeu dont la qualité mérite d’être soulignée, aussi bien en version française que anglaise. Le sound design est lui aussi un gros point fort tant il rendra certains ennemis iconiques.
Dernier point, mais pas des moindres, l’OST est très variée et propose de nombreux titres d’une très grande qualité.

La bande-son nous fait vibrer dès l'écran d'accueil