Comme nous le pressentions, Predator: Hunting Grounds n'est ni bon ni mauvais et propose un seul mode multijoueur sur trois cartes. C'est bien maigre mais étrangement la mayonnaise prend pour les fans de la licence cinématographique. La réalisation reste datée et l'IA assez catastrophique mais incarner un Predator et chasser les joueurs humains est grisant même si la traque n'est pas aisée. Du côté de l'escouade, jouer avec ses amis n'a pas la même saveur qu’en jouant avec de parfaits inconnus. La progression et la cosmétique ajoutent du peps. On attend tout de même du contenu régulier sous peine de voir les serveurs désertés.
Les plus
Les moins
Fin mars, les membres du PlayStation Plus avaient pu tester la nouvelle production d'Illfonic lors du week-end découverte de Predator : Hunting Grounds, occasion pour PSMag d'écrire une preview se soldant par un constat : on veut en voir plus! Depuis le 24 avril, la version définitive est disponible et on vous donne notre avis.
La chasse est ouverte
Predator : Hunting Grounds est un jeu exclusivement multijoueur où PvP et PvE sont de mise.
La partie PvP, premièrement, est asymétrique et marque l'aspect central du jeu. On a donc d'un côté un commando humain composé de quatre joueurs largués au beau milieu de la jungle prêts à en découdre face à l'une des créatures extraterrestres les plus connues : le Predator. Chasseur, notre rasta crab humanoïde bodybuilder de 2m20 n'a qu'une seule tâche : traquer et récupérer des trophées de guerriers d'autres espèces. Notre bon Schwarzy s'en souvient encore!
D'un autre côté, le commando suit un briefing où une mission sans grand intérêt l’envoie dans l'un des trois niveaux du jeu... c'est bien maigre malgré les différents scénarios proposés à chaque biome. Assassinat, récupération de données et j'en passe permettent de glaner quelques points d'expérience face à des ennemis à l'IA répugnante.
Ces missions sont bien évidemment le prétexte pour détourner les joueurs humains de la traque de notre Predator.
Le Predator a la classe non ?
S’il peut saigner, on peut le tuer
Comme dans la démo, on ne peut que conseiller de passer par la case tutoriel pour apprendre à manier notre grosse bébête armée jusqu'aux dents.
Le Predkour permet de jouer à Tarzan et de se mouvoir d'arbre en arbre pour traverser la jungle. Il peut à tout moment redescendre et R1 permet d'effectuer des sauts importants pour accéder aux toits de l'architecture locale, lieux inaccessibles aux bipèdes humains.
La vision infrarouge est accessible à tout moment et permet à une certaine fréquence de scanner la jungle et ainsi faire apparaître une indication lumineuse rouge sur la direction du commando.
Camouflage optique, laser à l'épaule, vision consomment la jauge d'énergie du Predator mais elle se régénère peu à peu.
Au fil des parties, notre créature débloque de nouvelles armes et atouts. Réduction visuelle du faisceau laser, hémorragie moins importante, batterie améliorée, il faut choisir ses caractéristiques en fonction de sa façon de jouer et de la classe choisie parmi les trois disponibles : chasseur, éclaireur et Berserker, modifiant les specs de notre créature en fonction de son rôle: santé, endurance, vitesse de déplacement et équipement varient.
Quand on sait que le Predator fait tout cela pour épater sa donzelle!
Révèle la position du Predator mais assez puissant à distance
La meilleure défense c'est l'attaque
De l'autre côté, les quatre fantastiques évoluent et développent une puissance de feu mettant à mal notre alien. Fusil d'assaut, fusil à pompe, fusil de précision, armes cultes du film, un déluge de balles martèlent les bulots errants et notre bigfoot au sang vert phosphorescent.
Comme chez le Predator des atouts et équipements sont disponibles tout comme quatre classes mais il faut être persévérant pour les débloquer. Assaut, ranger, éclaireur et soutien sont les classes disponibles pour le commando.
Il y a même la bonne idée de se badigeonner de boue pour être moins visible.
Comme nous l'évoquions lors de notre preview, différentes victoires sont possibles. Pour l'escouade humaine, la première est bien évidemment de terminer sa mission et de s'exfiltrer sans encombre. Une autre solution est d'éliminer le Predator en évitant bien évidemment qu'il active son système d'autodestruction dans un rire d'outre tombe. Ah le fan service!
Le team play est coeur du commando et mieux vaut éviter trop d'écarts et se retrouver isolé de ses frères d'armes car même si un joueur tombe, il a la possibilité d'être requinqué par un de ses alliés; s'il est seul, le chasseur E.T. a vite fait de le liquider et de récupérer la petite boîte crânienne. Même chose pour le PvE, même si l'IA laisse à désirer, il arrive que le grand nombre d'ennemis donne du fil à retordre aux joueurs: sans coopération, c'est le game over assuré.
Du côté Predator, seule l'éradication pure et dure du commando est l'objectif à atteindre. Mieux vaut préparer ses raids et attendre le moment opportun. Même si la créature est plus rapide et dispose d'un arsenal conséquent, certaines situations sont extrêmement tendues. C'est grisant mais au combien punitif. Certaines appréciations peuvent conduire à l'échec.
L'un des ennemis contrôlés par l'IA
Un hommage au premier film
La progression est commune aux deux camps. Mission réussie ou encore élimination de la milice octroient de l'expérience qui fait progresser son niveau, indispensable pour débloquer classes et armes. Les pétoires passent également des paliers pour ajouter de l'équipement : lunette, chargeur…
Le veritanium est la monnaie virtuelle du jeu. Elle se récupère en fin de mission tout comme les valises tactiques. Ces deux éléments débloquent de la cosmétique assez poussée pour personnaliser Predator comme Marine. Skins d'armes, portes chef, masques, tatouages: il y en a pour tous les goûts.
Pour finir, parlons de la réalisation: le jeu transpire le fan service. Des phrases du film lâchées lors de certaines situations, les armes issues du métrage culte de McTiernan comme la Old Painless, les cris du Predator lorsqu'il se soigne, le générique sur la page d'accueil... le fan sera rassasié. La modélisation de la créature est réussie. Au passage, si notre Predator prend trop de tirs à la tête le masque peut se briser, empêchant la visée au canon à plasma et vision infrarouge. Il y a de bonnes idées et d'autres qui le sont moins.
Le nombre minimaliste de maps, le mode unique et la réalisation datée du jeu ne permettent pas de rendre Predator: Hunting Grounds culte alors qu’il y a tant de choses à proposer dans cet univers. On pense à leurs ennemis jurés, les Aliens, certains lieux des autres films ou autres possibilités qui auraient pu se greffer dans un jeu de ce calibre.
Il est également possible de jouer en cross-play avec les joueurs PC mais il est plus rapide de jouer en tant que mercenaire que Predator. Lors de mes sessions, il aura fallu parfois attendre cinq longues minutes pour rejoindre une partie dans ce dernier cas!
On laisse ça sur le compte du lancement du jeu et qu'une roadmap sera bientôt révélée pour fidéliser et attirer de nouveaux joueurs. Espérons-le.
Journal de bord : "Mon colonel! Mon équipe et moi arrivons au point d'insertion en pleine jungle, ces moustiques vont me rendre fou mais nous progressons vers notre objectif. Un alligator, quelques éliminations furtives des soldats de la milice locale, et nous voyons enfin notre cible mais nous nous sentons observés depuis quelques kilomètres.
Le camp de la milice est là mais étrangement... aucun comité d'accueil.
On se faufile pour accéder à l'ordinateur du chef et y récupérer les données cryptées. Régis ne répond plus à la radio, il faisait le guet sur les hauteurs. Je pense que les ennemis sont là, Steven et Brandon tirent à toute berzingue dehors. Puis plus rien, le calme plat à l'extérieur.
Une ombre gigantesque est à la porte, une lumière rouge m'aveugle…"
Le Predator récupère ses trophées