Difficile de ne pas être conquis par ce nouvel épisode d'Assassin's Creed, Ubisoft maîtrise les mondes ouverts avec des détails à n'en plus finir, une histoire prenante qui se rapproche de certains faits historiques réels. Comme pour Origins et Odyssey on retrouve une composante Action/RPG qui grandit au fil des épisodes et c’est un point de plus en plus positif. Rien que l'arbre des compétences impressionne. L'ambiance Vikings est parfaitement retranscrite, on se croirait au beau milieu de la série Vikings en compagnie des fils de Ragnar Lodbrok. Alors oui on peut noter un lot de bugs parfois gênants mais l'expérience de jeu et le plaisir de parcourir l'histoire d'Eivor nous fait oublier tout ça. Un immanquable de cette fin d’année bien remplie en JV. Skål !
Les plus
Les moins
La licence Assassin’s Creed d’Ubisoft est une longue histoire, débutée en 2007 avec les aventures d’Altaïr, très vite devenue une histoire de cœur et de passion pour beaucoup de joueurs. Les développeurs ont su faire évoluer le jeu notamment depuis Origins, certains n’ont sans doute pas adhéré au passage vers une orientation plus axée sur de l’action RPG et tout ce qui en résulte, niveaux, améliorations des équipements, des compétences pour progresser dans l’aventure. Cela dit pour nous à la rédac, ce changement était à point nommé et nous avions été conquis par les mondes ouverts d’AC Origins (2016) en Égypte et Odyssey (2018) en Grèce et les choix techniques pris par les équipes en charge des projets. Il est important de préciser que si vous n’avez pas été conquis par les 2 précédents volets, tout n’est pas perdu, puisque l’ambiance Viking demeure un atout indéniable. En effet l'ère Viking est une période qui a les faveurs du public en ce moment grâce aux différentes séries historiques que l’on retrouve sur les différentes plateformes de streaming et plus particulièrement la série Vikings qui tient une place importante dans cet Assassin’s Creed. A ceci s’ajoute un beau retour aux sources concernant l’histoire de ceux que l’on ne voit pas et l’ordre des anciens. Ce test est réalisé d’une façon un peu singulière puisque nous sommes en plein changement de génération de consoles. C’est pourquoi une bonne partie du jeu, une vingtaine d’heure, a été parcourue sur PlayStation 4 puis tout le reste sur PlayStation 5 afin de bien prendre en compte les apports de la nouvelle machine de Sony. Ubisoft nous propose en cette fin d’année un épisode en pleine période Vikings, avec ses conquêtes, ses alliances, ses trahisons. Bienvenue au Valhalla !
Le credo de l’assassin
Avant de nous plonger dans le jeu en lui-même, il est sans doute important de rappeler ce que nous raconte Ubisoft dans Assassin’s Creed. Treize années dans lesquelles les talents créatifs mélangent histoire réelle et fiction pour inventer des uchronies crédibles auxquelles on s’attache et qui parfois donnent même de vraies leçons d’histoires. Dans Origins et Odyssey, les développeurs nous permettent avec le Discovery Tour de parcourir l’Egypte Antique et la Grèce ancienne sans combat, juste en profitant de l’histoire très riche des jeux.
Les jeux AC nous transportent dans des pans de l’histoire les plus célèbres : les croisades dans le premier opus, la renaissance dans Assassin’s Creed 2, la révolution américaine d’Assassin’s Creed 3, la piraterie dans Black-Flag, la guerre de Sept Ans dans Rogue, la Révolution Française dans Unity, l’époque Victorienne Londonienne dans Syndicate, l’Egypte ancienne dans Origins et la Grèce antique avec Odyssey.
Je ne vais pas vous refaire l’histoire complète des AC car si vous êtes là c’est que vous connaissez sans doute déjà le sujet, en bref, le fil d’ariane du jeu repose sur l’Animus, une machine capable de lire la mémoire génétique d’un sujet et de découvrir la mémoire de ses ancêtres. Tout a commencé avec Desmond Miles ayant des ancêtres faisant partie de l’ordre des Assassins s’opposant aux Templiers depuis des siècles. C’est d’ailleurs les Templiers modernes, appartenant à la compagnie Abstergo qui capture Desmond et le force à utiliser l'animus afin de découvrir les fragments d’Eden, artefacts façonnés par une race de précurseurs appelés "Ceux qui étaient là avant", ces artefacts sont très puissants et sont capables d’asservir les hommes et manipuler les esprits.
Valhalla nous entraîne à la fin du IXème siècle en pleine conquête Vikings, notre héros/héroine Eivor va mener son clan du Corbeau sur les terres anglaises, sous le règne du roi Alfred, déjà bien en proie à des conflits depuis des décennies. Comme dans les derniers AC, la mythologie a une très grande importance, la mythologie nordique dans Valhalla nous emmènera à la rencontre d’Odin, Thor, Freyja … Tous ces dieux païens ont une histoire très riche qu’Ubisoft exploite à merveille. Eivor sera très vite confronté dans l’histoire à l’ordre des anciens, les Templiers et se retrouvera dans le camp de ceux que l’on ne voit pas, les Assassins.
Pour ceux qui ont parcouru Origins et Odyssey, l’histoire de Valhalla continue de suivre les événements modernes liés à Layla Hassan, chercheuse d’Abstergo Industries.
On apprécie dans Valhalla un retour profond dans l’histoire d’Assassin’s Creed avec des éléments importants dévoilés, expliqués.
Un monde ouvert magnifique
De la Norvège à l’Angleterre et quelques surprises ...
Votre aventure commencera par des choix, tout d’abord sur l’expérience de jeu souhaitée. En effet, le joueur peut paramétrer séparément la difficulté des combats, de l’exploration et de l’infiltration. Puis vient le choix du sexe d’Eivor, homme ou femme (une troisième option est disponible laissant le choix au jeu). Notre périple commence en Norvège où l’on découvre des paysages montagneux, enneigés avec des fjords splendides. On en prend plein les yeux dès le début de l’aventure et ce n’est pas sur les 4 royaumes d’Angleterre qu’on perd en qualité, chaque contrée traversée (La Mercie, l’Est Anglie, la Northumbrie et le Wessex) propose ses paysages et ses spécificités. Rappelons qu’à l'époque, l'Angleterre n’est pas unie comme beaucoup de pays. Les Vikings sont déjà implantés dans une partie de l’Angleterre et notre Eivor va justement rejoindre les fils de Ragnar Lodbrok (si vous connaissez la série Vikings, vous allez vous faire un joie de croiser quelques personnages emblématiques de la série).
L’un des objectifs d’Eivor sera de faire grandir son clan et les développeurs nous donnent de quoi faire, vous devrez faire prospérer votre village, baptisé Ravensthorpe, grâce aux richesses récoltées bien souvent lors des pillages. Plus la renommée de votre village grandira, plus de nouvelles possibilités s’offriront à vous. La progression d’Eivor donne droit à des rencontres toujours très intéressantes qui permettront d'accroître sa réputation et celle de son clan du Corbeau. L’histoire propose son lot de surprises et de rebondissements et il faudra pas loin de 100 heures pour presque tout voir, voire même plus si vous ne vous lassez pas de fouiller chaque recoin du monde ouvert.
Votre village devient grand
Un monde vaste dans lequel on ne s’ennuie pas
Valhalla va encore plus loin qu’Odyssey en offrant une vision un peu différente de l’exploration, l’arc narratif principal est toujours à suivre mais au rythme que vous souhaitez et les quêtes secondaires ne s’empilent pas comme auparavant, celles-ci se déclenchent avec des rencontres sur la carte. De plus, ces quêtes annexes ne sont pas totalement guidées et il faudra écouter attentivement ce que les PNJ vous disent pour accomplir l’objectif. Ces quêtes sont parfois pleines d’humour et permettent de couper un peu l’histoire principale très sérieuse (batailles, conquêtes, fouilles, alliances, pillages, assassinats).
Par exemple vous allez rencontrer une famille totalement désemparée à cause du paternel “Degolas”, un archer hors pair qui utilise sa propre grasse pour enduire ses flèches et vaincre ses ennemis (qui ne sont d’ailleurs plus là), vous aurez compris également le jeu de mots sur le prénom de notre personnage secondaire qui croise Legolas (référence au Seigneur des anneaux) et dégueulasse. Il faudra débarrasser la maison de cette famille de la grasse que laisse le mari puis rejoindre ce puant pour le mettre à l’eau.
Autre exemple, la rencontre avec un Viking qui a une hache plantée dans le crâne et qui nous demande en gros si tout va bien, le choix d’enlever la hache sera fatal pour ce personnage mais le tout est emmené par un dialogue plein d’humour. Vous rencontrez un tas de quêtes annexes plus ou moins sérieuses mais toujours intéressantes. La seule action un peu rébarbative restera évidemment la recherche des collectibles comme dans chaque Assassin’s Creed.
Vous rencontrerez aussi la Guilde des Mille Regards, qui s’implantera dans votre colonie, qui vous proposera des contrats journaliers limités dans le temps.
En plus des richesses que vous ramènerez à Ravensthorpe, vous aurez des missions de chasse, de pêche afin de récolter différentes récompenses.
Il est difficile de détailler tout ce qu’il y a à faire dans Valhalla, tellement le jeu propose une variété bien au-dessus des épisodes précédents.
La trame principale comme pour Origins et Odyssey nous poussera à découvrir les membres de l’ordre des anciens qui se dévoilent au fil de l’aventure et de vos enquêtes pour obtenir les indices nécessaires. Une fois ciblé, il faudra donner le coup de grâce, une petite scène se lancera comme nous en avions l’habitude dans les épisodes précédents. Ceux-ci seront entourés par des ennemis puissants, les Zélotes, à l’image des Mercenaires d’Odyssey. Ces ennemis sont puissants et il ne faudra pas s’y frotter trop tôt dans l’aventure, la montée en puissance d’Eivor sera la clé.
Des jeux dans le jeu à la sauce Vikinks. Skål !
En quête de puissance
Assassin’s Creed Valhalla vous met au cœur de combats violents et puissants, vous me direz ceci est normal puisque les Vikings n’étaient pas réputés pour être des tendres. Et vous en aurez pour votre argent, avec des démembrements, du sang. Les combats reprennent un peu ce que l’on connaît déjà mais dans Valhalla, Eivor peut se battre avec deux armes, libre au joueur de choisir sa combinaison préférée : 2 haches, bouclier/hache, épée/dague et ainsi de suite. Les armes sont variées tout comme l’équipement. On retrouve un système de classification des équipements allant du plus basique à l’équipement mythique. Vous glanez évidemment de l’équipement en découvrant le vaste de monde ouvert et vous pourrez compter sur le forgeron Gunnar pour accroître la qualité. A ceci s'ajoutent des runes de puissance, de protection …
Vous débloquerez des aptitudes pour le combat à distance à l’arc et pour le combat au corps à corps que vous affectez aux touches croix, rond, triangle, carré.
Au fil de votre avancement, vous gagnerez de l’expérience qui sera transformée en points de compétences qu’il faudra dépenser dans l’arbre de compétences vraiment très réussi et extrêmement vaste. Ce dernier est présenté sous forme de constellation qui se dévoile au fur et à mesure. C’est juste magnifique et ce sera à vous de choisir les routes à prendre selon ce que vous préférez comme style de jeu, plutôt infiltration, combats à distance, combat au corps à corps.
Eivor sera accompagné de son compagnon Synin, un corbeau, qui lui permettra d’inspecter des zones éloignées à la recherche d’objectifs ou de collectibles. Ce dernier est également personnalisable dans l’aventure. Eivor dispose évidemment de la vision d’aigle qui dévoile les ennemis et autres points d’intérêts autour de lui. Classique mais toujours aussi efficace.
De plus en plus orienté RPG, la licence innove et s’améliore de plus en plus, les personnalisations, améliorations sont quasi illimitées. Il y a tant à dire sur ce jeu que je sais pertinemment que j’en oublie beaucoup mais il est de bon ton de vous laisser découvrir le travail des développeurs.
Des assauts épiques
En route vers la PS5
Comme je vous le disais plus haut, Assassin’s Creed Valhalla profite d’une sortie multi plateformes et surtout sur deux générations de console. La PS5 est désormais disponible dans l’hexagone et si vous avez commencé l’aventure sur PS4, il vous est possible de la continuer sur votre nouvelle console fraîchement déballée. Pour se faire il faudra télécharger le jeu à partir de votre bibliothèque ou insérer votre disque de jeu dans votre PS5 puis il faudra récupérer la mise à jour gratuite dédiée à la PS5. Une fois le tout téléchargé et installé, utiliser la touche Options de la Dualsense pour vérifier la version du jeu à utiliser.
Votre sauvegarde sera récupérable, pas de crainte, j’ai juste eu quelques suées quand la progression de chargement de la sauvegarde ne bougeait pas (opération longue mais qui fonctionne).
ATTENTION : Pour les chasseurs de trophées ayant commencé le périple d’Eivor sur PS4, il faudra continuer votre partie sur PS5 mais en sélectionnant dans Version du jeu : PS4. En effet les trophées PS4 - PS5 ne sont pas synchronisés. Les versions PS4 et PS5 sont totalement distinctes comme deux jeux totalement différents. Pour ma part je me suis fait avoir en continuant sur la version PS5 et en découvrant mes nouveaux trophées acquis mais pas ceux acquis sur PS4 : adieu le platine. Pour l’heure aucune solution de synchronisation des trophées cross-platform n’existe, on ne peut qu'espérer que Sony et les développeurs se penchent sur ce problème. Il s’agira de ce fait de faire un choix entre version PS5 améliorée ou version PS4 et vos trophées (ou tout recommencer de 0). Évidemment pour tous ceux qui démarrent directement l’aventure sur PS5, vous n’aurez aucun problème de trophées ou de sauvegarde.
UPDATE : depuis la mise à jour 1.04, les trophées obtenus sur PS4 sont récupérés dans la version PS5
Valhalla ne sera pas la vitrine technologique de la PlayStation 5 mais son passage à la new-gen lui est bénéfique. Tout d’abord les temps de chargement sont considérablement diminués et ce n’est pas du luxe notamment pour les voyages rapides qui paraissent interminables sur PS4 Pro. Autre plaisir qu’apporte la PS5, le silence … La PS4 commence à fatiguer avec les jeux de plus en plus gourmands et son refroidissement n’est plus suffisant, on a pu le voir cette année avec des titres comme The Last Of Us Part II ou Ghost of Tsushima qui envoyaient directement notre bonne vieille console sur Jupiter ! Nous verrons avec le temps si la nouvelle console de Sony tient ses promesses sur le refroidissement après quelques années d’utilisation et des jeux toujours plus exigeants.
Le jeu profite également d’une meilleure fluidité avec le passage aux 60fps et d’une meilleure qualité graphique globale. Les bugs cependant sont toujours là (parfois bloquants), un peu de clipping et parfois des modélisations de visages de personnages secondaires inégales.
Concernant les bugs (qui font souvent couler de l'encre à chaque sortie des jeux Ubi), à la décharge des développeurs, il faut tout de même comprendre que les jeux sortent sur pléthores de support : PC, Stadia, Xbox One, Xbox Séries X et S, PlayStation 4 et PlayStation 5 et j’en oublie sans doute. Il faut imaginer le travail que ceci demande d’autant plus dans une année 2020 particulière avec cette satanée pandémie. Des patchs seront rapidement déployés comme à l’accoutumée.
Dans tous les cas la version PS4 n’a pas à rougir mais le petit plus qu’apporte la PS5 est tout de même une belle valeur ajoutée. On se plaît à parcourir la Norvège avec ses montagnes enneigées, l’Angleterre avec sa variété de paysage. La qualité de l’eau est impressionnante également. Le jeu fourmille de millions de détails que n’a plaisir à contempler. Alors oui quelques couacs techniques sont bien présents mais quel bonheur de croiser l’époque des Vikings avec la licence Assassin’s Creed.
Ivar le sans os