Comme toute compilation engagée sur le retrogaming, le débat est ouvert ! D’aucuns crieront au scandale, considérant le prix exaspérant face à des oeuvres passées. D’autres en revanche useront de superlatifs tous plus prestigieux. Le curseur de la vérité se trouve à notre sens entre les 2. S’il est vrai que l’achat mérite réflexion en raison d’une proposition qui peut sembler onéreuse, nul doute que l’investissement sera rentabilisé si la passion finit par vous guetter ! D’une durée de vie quasi-infinie, surtout si vous décidez de montrer qui est le patron du scoring, Darius Cozmic Collection Arcade assure le job avec une conversion largement suffisante. Maniable, fluide et prenant, le groupement vous fera parfois ressentir le mal délicieux de la difficulté qui reste à dompter. Mais une fois celle-ci surmontée et vos doigts transformés en machines de guerre, vous apprécierez à sa juste valeur ce roi du Shmup. Tout en savourant l’intensité inhérente au genre qui finira par vous rendre, vous aussi, adepte. Bien sûr, nous étions en droit d’en attendre mieux en terme de contenu brut et l’absence de fusion entre les versions “console” et “arcade” nous chagrine quelque peu. Pas autant que l’absence de G-Darius, mais tout de même ! En attendant, replonger dans la fin des 80’s et le début 90’s a toujours ce petit creux de nostalgie. Aussi acide que sucré, ce come-back ne laissera personne insensible. A vous de voir si un petit retour dans le passé vous intéresse, ne serait-ce que pour mieux comprendre le média tel qu’il est actuellement...
Les plus
Les moins
Darius Cozmic Collection Arcade. Quel nom! Nous n’allons pas vous casser la tête avec nos coeurs de testeurs. Non. Cependant, en friands du old-school de chez old-school, nous arborons avec fierté notre amour pour les fondations du jv. Quitte à passer pour des antiquités ! Mais que voulez-vous, impossible de nier ce qui a forgé nos identités de gamers depuis tout ce temps. Désormais, quand nous parlons de R-Type, Galaga, Gradius ou encore Thunder Force, impossible de ne pas esquisser un rictus devant ces maîtres incontestables du Shoot ‘em Up. Un genre indissociable des prémices du loisir vidéoludique aux itérations et codes solidement installés dans l'imaginaire collectif. Néanmoins, un valeureux guerrier manque à l’appel : Darius, licence made in Taito bien ancrée au Pays du Soleil-Levant. L’occasion était trop belle de prendre conscience de la qualité de l’oeuvre, divisée ici en 2 collections. La version “console” et “arcade”, notre étude du jour. De quoi se réjouir ? Dans un sens, oui. L’affirmation ne peut qu’être exacte et en dépit d’un manque de fumée inhérente aux poncifs des salles d’arcade, nul doute que les sensations seront là. Elles le sont toujours avec des compositions comme celles-ci. De quoi nous faire tourner la tête ? Nous éblouir ? Tout cela dépend toujours de la qualité de la conversion et des modalités mises en place pour appâter le néophyte sans décevoir le vétéran. Retour sur un monument qui aurait mérité des ajustements !
Darius Trésor
Que l’on ne s’y trompe pas : aucune remise en cause quant à la qualité intrinsèque des titres présents. Ou si peu. La difficulté de vous évoquer une compilation est toujours fallacieuse ; ainsi, le ratio “portage/vertu du matériau d’origine/prix” est à considérer.
Et autant ne pas tourner autour du pot : sur certains points, le compte n’y est pas. De fait, la première chose qui choquera est cette division entre les 2 versions de la compilation ! Pourquoi ? Surtout qu’au regard du prix, cela sera probablement rédhibitoire pour l’éventuel acquéreur séduit qui choisira forcément l’une d’entre elles. Les 2 ? Non. Repasser à la caisse pour la totalité de l’expérience est un peu osé et il nous paraît difficile de défendre ce procédé.
Alors ok, il reste le nombre de jeux présents. Sur le papier, c’est alléchant ! 7, cela est plus que tentant. De quoi vivre la diversité et assurer de nombreuses heures de bonheur ! Sauf que la réalité calmera nos ardeurs ; 3 titres uniques sont disponibles avec leurs multiples déclinaisons. 3 pour le Darius, la même pour Darius II (dont l’appellation des 2 autres itérations, Sagaia, pourrait mettre en porte-à-faux). Un exemplaire unique en revanche pour Darius Gaiden.
La plupart du temps, cela dépend de l’habillage ou du delta Jap/Us, mais rien de transcendant. Quelques réglages, comme par exemple une difficulté légèrement amoindrie, ou des positions changeantes. Pas de quoi crier à la refonte !
On aurait aimé avoir tout dans la même compilation !
Taito compris
Autre grief, et non des moindres : l’absence incompréhensible de G-Darius, probablement l’opus le plus connu de nos contrées et très acclamé. Une tare qui laisse un petit goût amer, surtout en considérant les insuffisances précédemment énoncées. Le choix éditorial est probablement justifié selon une obscure étude commerciale ; en outre, cela est illogique pour nous, consommateurs.
Autant dire que tout est misé sur la grandeur du catalogue. Et franchement ? Oui, c’est d’la bonne ! En effet, la compilation vous propose de découvrir du shmup horizontal dans la pure veine du genre. Premier constat : nous sentons que les épisodes 1 et 2 sont prévus pour plusieurs écrans, d’où la longueur assez impressionnante au détriment de la hauteur. En ce sens, 3 modes d’affichage sont présents, du “pixel perfect” au full-screen. Si le dernier nommé n’est pas trop pénalisant dans son étirement, le premier fait le taf si vous disposez d’un écran large. Dans le cas contraire, la lisibilité sera affectée, notamment pour le jeu original.
A cela s’ajoutent des options de confort qui évitent de pénaliser les nouveaux arrivants ou ceux qui ont vu leurs réflexes se rouiller au fil des années. Ainsi, la “quick save” est disponible, et cela est appréciable lorsque nous cherchons à progresser sans trop prendre de fessées humiliantes. Car oui, comme tout bon shmup, le challenge est bien présent, voire titanesque par moment ! Des pics sont d’ailleurs à prévoir et par bonheur, 4 niveaux de difficulté sont à votre disposition pour personnaliser votre expérience. Et de “easy” à “hardest”, il y a un gouffre !
Il faudra donc prendre le temps de progresser puisque l’intérêt premier est le scoring. Et pour l’arcade, c’est quasiment un pléonasme ! En cela, la durée de vie est infinie et plusieurs stades seront à prévoir : de l’humiliation au triomphe jusqu’à l’amélioration et la maîtrise. La possibilité d’avoir des crédits à l’infini agacera les puristes mais cela est nécessaire pour ceux qui découvrent la rigueur de Darius.
Cela peut venir de partout : de face, du haut, du bas...à vous d’analyser. Et de maximiser vos attaques, entre missiles et bombes ! Attention aussi aux rebords à l’occasion et sur ce point, le premier est particulièrement exigeant. Surtout que le respawn est bien plus restrictif…
Cela vous rendra aussi fou qu’heureux si vous adhérez à cet état d’esprit !
Un design spécial mais accrocheur !
Codoman : dé de plus (référence les amis !)
C’est une nouvelle fois l’intérêt de ce type de compilation : montrer l’évolution et ses conséquences. De fait, entre le premier titre daté de 1987 et le dernier de 1994, la difficulté s’est amoindrie alors que les mécanismes ont évolué et les possibilités furent décuplées ! C’est pourquoi nous pensons sincèrement que Gaiden, conçu pour un écran unique, est le plus équilibré d’entre tous et le plus accessible en dépit de notre tendresse pour le second épisode.
Rien de bien original finalement à l’horizon : ramasser des bonus, à nos risques et périls, pour se upgrader et tenir le choc pour en finir le plus tôt possible avec les hordes d’assaillants qui vous barrent la route. D’ailleurs, sachez qu’à 2, c’est mieux ! En plus d’abaisser sensiblement la rugosité de l’épreuve, cela est l’occasion de tenter de nouvelles choses. Et de se pourrir en cas d’échecs successifs !
Ajoutons aussi à cela la magnificence des boss ; certes, quelques-uns sont inégaux mais dans l’ensemble, leurs patterns font mouche. Et, transition habile, vous serez surpris de constater qu’il s’agit de poissons-robots tous parfaitement designés, et le mot est faible ! Entre changement de forme ou furie, le visuel impressionne autant que l’intensité des affrontements même s’il faut reconnaître que quelques combats sont plus rapidement expédiés.
Au niveau du bestiaire, rien à redire non plus. S’il faut reconnaître le sadisme des développeurs quant au placement des mobs, bien décidés à vous faire exploser, force est de constater la pertinence de la chose. De surcroît, cela donne des sensations gratifiantes lors de l’esquive millimétrée de boules de feu ! Grisant.
Alors ? Cela provient de quel Darius ? En quelle version ?
Lettre Cozmic
Un visuel réussi pour le design, au même titre que les niveaux. Encore faut-il être sensible à cette typologie mais l’ensemble percute, évitant la saturation des couleurs immondes. Les variations sont sympathiques et les progrès sont visibles entre les jeux ! Le bond entre le premier et le second sera là pour vous le rappeler.
Rien à redire également sur les animations, superbes et, même si c’est le minimum vital, l’émulation rend la partition fluide, sans ralentissement notoire. Cela est appréciable surtout que la nervosité du genre impose le sans-faute sur ce point ! Le temps de réponse est parfait, d’autant plus que l'ergonomie au pad est impeccable. Et si le mapping des touches ne vous convient pas, celui-ci reste réglable.
L’autre originalité vient des embranchements : de fait, à la fin d’un level, vous aurez le choix de l’environnement suivant. Cela contribue grandement à la replay-value du titre, histoire d’assurer une complétion à 100% ! Surtout que le système étant pyramidal (mais à l’horizontal), vos possibilités s’ouvrent de plus en plus. Ce qui vous fera sourire lorsque vous regarderez le mode replay. Par contre, oubliez le mode training, finalement peu utile.
Enfin, comment ne pas évoquer ce sound-design, largement suffisant, mais surtout cette OST ! A l’image du visuel : elle s’avère être en décalage et pourtant, cela fonctionne à merveille. Hisayoshi Ogura et la joyeuse bande Zuntata (affiliée à Taito) s’en donnent à coeur joie, sans tomber dans le piège purement électro des 90’s. Un pari payant qui renforce l’ambiance en lui procurant une forme de mysticisme…
Alors que les grands ennemis sont des gros poissons de métal bon sang !
Chaque opus a un effort de mise en scène, et ce dans les 2 compilations !