Dungeons III Complete Collection est très accessible (même si le didacticiel est très limité) en proposant un gameplay au duo intéressant : la gestion et le RTS. L'humour peut être un peu trop présent et pesant mais il apporte tout de même du cachet au jeu. Le prix modéré, la longue durée de vie, la réalisation et les références sont des mets de choix. Incarner le Mal a quelque chose de grisant !
Les plus
Les moins
A l'époque où Peter Molyneux était à la tête de BullFrog (dans les années 90), des petites pépites vidéoludiques ont émergé. Populous, Theme Park, Syndicate, Magic Carpet mais surtout Dungeon Keeper et sa suite ont bercé l'adolescence de beaucoup de joueurs sur PC. Ah cette nostalgie ! La nostalgie bon sang ! La série Dungeons est-elle la digne héritière de ces monuments où incarner le mal est autorisé ? On vous donne notre avis sur cette Complete Collection.
Le Mal s’étend
Troisième épisode de la franchise Dungeons, le jeu est disponible depuis le 13 octobre 2017 sur PlayStation 4. Ça ne date pas d’hier me direz-vous !
Mais qu’est-ce que Dungeons III ? De quel genre hérite-t-il ?
Dungeons III est un savant mélange entre la partie gestion de Dungeon Keeper et une partie RTS proche d'un certain Warcraft 3.
Le pitch de Dungeons III est archi-classique et s'arrête là où s'est terminé le précédent chapitre.
Le seigneur du donjon a unifié les forces du mal sous son étendard. Il n'y a plus rien à conquérir sur ce continent. Une seule solution : l'expansion. Après quelques déboires dans la construction navale pour voguer vers de nouvelles contrées luxuriantes à corrompre, notre seigneur du Mal parvient à pervertir Thalya déjà bien borderline dans ses envies de destruction. Elle le représente ainsi dans cette nouvelle destination.
S'engagent les 20 missions de la campagne principale.
Une bonne petite mise en bouche !
Ces vils Héros, le Mal arrive!
La baffe c’est pas vache
Dans Dungeons III, le jeu propose d'alterner entre le jeu de gestion dans son donjon souterrain et des phases de RTS en surface.
Dungeon Keeper est remis ainsi au goût du jour avec cette gestion en souterrain de son donjon dans Dungeons III.
Le concept est simple : le joueur dispose d'un coeur de donjon, un énorme diamant maléfique qu'il faut protéger coûte que coûte contre les vils Héros qui peuplent le monde de dessus.
Des larbins sont recrutés par le maître du donjon pour effectuer la basse besogne : creuser des tunnels, créer de grands espaces pour accueillir les installations nécessaires à son expansion et exploiter les gisements d'or, nerf de la guerre... et de l'évolution entre autres !
Des pièces neutres comme la salle au trésor ou l'atelier marquent un bon début dans la création de son donjon.
Comme dans beaucoup de jeux de gestion, ledit donjon est découpé en grilles et on sélectionne chaque carré pour soit creuser la pierre soit construire une nouvelle pièce.
Une petite baffe permet également de booster ses sbires.
Les morts vivants en action
Mal de dents?
Pour protéger le coeur et son pactole, des pièces dédiées à la Horde (orcs, gobelins, ogres), aux démons (succubes) et aux morts vivants (vampires, zombies) sont disponibles au fil de la campagne et des recherches. Il faut également poser des pièges mais également ne pas hésiter à établir des couloirs aux nombreux virages pour ralentir les ennemis qui osent pénétrer votre refuge.
Les pièces, assez nombreuses, doivent également être positionnées stratégiquement.
Vos troupes doivent pouvoir se reposer et avoir accès à un garde manger rempli de dindons. “Jour de paie” résonne souvent et mieux vaut avoir de l’or suffisant... sous peine de grève !
Protéger, construire de nouvelles troupes pour défendre son antre est primordial mais il faut également fouler le sol des gentils du dessus pour occire les Héros et gagner la partie.
La Mana et la Malfaisance sont deux autres ressources qui s’obtiennent de différentes façons.
La Mana est utilisé pour lancer des sorts par exemple ou ressusciter certaines créatures. On la fabrique et la stocke dans son donjon.
La Malfaisance est plus stratégique car elle donne accès à des recherches souvent primordiales pour remporter la victoire. Pour en acquérir, torturer des Héros dans ses cachots est une possibilité mais détruire à la surface des constructions et occire les personnages peuplant le monde des gentils est plus rentable.
C’est là que la partie RTS entre en action. Les créatures créées peuvent être envoyées en surface avec notre Thalya pour détruire et augmenter la propagation du Mal.
A double tranchant : envoyer ses troupes en surface rend son donjon vulnérable malgré les pièges. Il faut donc jongler entre les deux avec parcimonie pour ne pas perdre la partie.
La micro gestion en mode RTS est assez limitée et mieux vaut se faire une escouade disparate mêlant troupes au corps à corps à celles à distance et soignantes pour être le plus efficace. C’est la base de la stratégie mais ne vous attendez pas à un RTS très poussé. On vise les unités faibles et peu puissantes. Le schéma est souvent le même.
Des objectifs sont également disponibles en surface et mieux vaut les réaliser pour obtenir de précieuses ressources.
La salle de repos, obligatoire!
Luxe, calme et volupté ?
Graphiquement très varié et coloré, le jeu fait directement penser à Warcraft 3 ou encore à un certain CastleStorm. Seul reproche, les niveaux sont peu variés même si les DLC apportent un peu de sang neuf en proposant de nouveaux skins et textures.
L’humour est omniprésent et fait sourire lors de certains moments, (ah la “bibliothèque Tonic”) mais peut devenir un peu trop présente et lourde. Le jeu est entièrement en français et la voix off bien connue est excellente. Elle nous interpelle et brise souvent le quatrième mur. Une certaine marque de fabrique non négligeable.
Niveau accessibilité, le mariage est réussi entre la partie gestion et RTS. On prend vite ses marques surtout lorsque l’on est habitué à ce genre. La maniabilité à la Dualshock 4 est parfaite. Seule la sélection des troupes est un peu hasardeuse et l’accès/navigation aux menus auraient eu le droit à une petite retouche.
On reproche également, pour les novices, le didacticiel du début de la campagne principale trop vite expédié. Une explication de la partie RTS et un approfondissement de celle dédiée à la gestion du donjon éviteraient la perte de certains joueurs peu habitués aux deux genres. L’almanach est là aussi mais nous n’y allons que très rarement.
La partie multijoueur propose de vivre la campagne en coopération. Gérer son donjon et son armée de paire est vraiment excellent. Une bonne chose !
Le mode compétitif est malheureusement sous exploité. Pourquoi ne pas permettre l’attaque du donjon des autres joueurs plutôt que de se cantonner à la destruction de son entrée ?
Si vous n’êtes toujours pas rassasié, les cartes escarmouches générés procéduralement sont là pour et les DLC sont tous présents. Certains proposent de nouvelles cartes en escarmouche, de nouveaux boss, de la cosmétique, de nouveaux chapitres en solo, de nouvelles créatures, sorts et pièges. Avec toutes ces extensions, c’est 50 missions au total... pour 50h de jeu !
La partie RTS en surface