Gotham Knights laisse un sentiment un peu amer d’un jeu qui aurait tellement mérité mieux avec son potentiel un peu gâché par des mécaniques pas suffisamment abouties. Certaines choses fonctionnent vraiment très bien comme les combats très dynamiques, son ambiance sombre ou encore la possibilité de choisir entre quatre héros mais les gros problèmes demeurent la trop grosse répétitivité des tâches à accomplir dans le monde ouvert, le manque de rythme et de diversité. Le jeu se veut pourtant agréable à parcourir et plutôt joli, on peut espérer que les mises à jour / DLC dans le futur viendront remonter un peu la qualité et qui sait, peut être, arriver au niveau des Batman Arkham.
Les plus
Les moins
L’excellente saga Batman Arkham s’est achevée en 2015 avec l’ultime Batman Arkham Knight, développé par Rocksteady. On peut dire que les aventures de la chauve-souris masquée ont marqué quelques générations de consoles. Cette fois-ci Warner Bros Montréal change de direction et choisit de faire briller d’autres héros de l’univers DC en laissant de côté le culte Batman et bon nombre de ses ennemis tout aussi cultes. Est-ce que la relève va assurer autant que le mentor ? Réponse dans notre test.
Place à la relève
Alors on peut dire que Gotham Knights commence fort avec sa cinématique d’introduction qui vous mettra en haleine pendant presque un quart d’heure. On assiste à la fin de Batman, jolie transition afin de mettre en place nos quatre chevaliers de la nuit qui vont devoir prendre la relève dans une ville de Gotham toujours en proie à la violence et aux vilains. Nos quatres héros, Batgirl, Robin, Nightwing, Red Hood auront pour mission principale de découvrir par qui a été tué leur mentor.
Gotham a toujours besoin de protection d’autant plus que les criminels apprennent la disparition de Batman au fur et à mesure, et que serait Gotham sans un protecteur ?
Niveau scénario, on ne peut pas dire que ce soit super original, et pourtant les histoires autour de la cours des hiboux sont souvent les plus palpitantes, les arcs narratifs principaux pourront se boucler en une bonne dizaine d’heures mais il faudra oeuvrer sur les quêtes secondaires pour faire grimper en expérience nos héros afin de pouvoir boucler les missions nécessitant un peu de level. Cela dit, même si les histoires de Gotham sont depuis toujours, combattre le crime et les gros méchants, Gotham Knights le fait bien voire même très bien avec des cinématiques toujours prenantes et des missions bien construites, parfois même surprenantes. Ce qui diffère fortement de toutes les activités que propose l’open world, trop répétitives et sans aucune profondeur.
Les arcs narratifs secondaires apportent également un petit plus non négligeable et permettent de belles rencontres avec par exemple Harley Quinn, Gueule d’Argile ou encore Mr Freeze. Certaines missions sont spectaculaires et vraiment soignées comme par exemple une course poursuite dans Gotham avec gueule d’argile qui détruit tout sur son passage.
On regrette que l’histoire autour de nos quatre nouveaux héros ne soit pas plus exploitée, on reste sur notre faim et aucun des quatre ne marquera nos esprits autant que Batman. Tout comme la fin de l’aventure qui laissera un goût d’inachevé, de bâcler même.
Il aurait été tellement préférable que Gotham Knights se focalise sur des missions principales à la façon du très bon Gardiens de la Galaxie sans imposer un monde ouvert qui ternit l’expérience de jeu et casse le rythme, mais nous y reviendrons.
Gotham Knights, au niveau de sa narration (et pas que d’ailleurs) avait un réel potentiel pour en faire un “must-have”, avec un peu plus de profondeur, une orientation légèrement différente, les jeux Batman Arkham auraient pu être égalés voire même dépassés.
Gotham est resplendissante
Gotham, toujours en proie aux crimes
Vous allez mettre ou remettre les pieds dans la sombre et humide ville de Gotham, et pour le coup les développeurs ont mis le paquet pour nous en proposer une nouvelle vision, plus grande et comparable à rien de déjà vu dans l’univers Batman. Le terrain de jeu est vaste et composé de différents districts reliés par des ponts. Alors si la ville est vraiment impressionnante, avec ses éclairages somptueux, elle pêche tout de même par son grand vide. Alors oui l’excuse du "l’action se passe la nuit et donc les gens ne sortent pas dans un Gotham bien trop violent" aurait pu fonctionner mais c’est quand même dommage, d’autant plus que les civils (le peu qu’il y en ait) ne réagissent pas vraiment à l’action environnante, les rues ne comptent que quelques voitures qui déambulent et pas franchement belles et surtout totalement indestructibles.
Alors qui dit vaste monde, dit déplacements dans tout ça. Aux premières heures de jeu vous allez devoir utiliser le grappin et la Batcycle, très vite les déplacements deviennent pénibles et heureusement le jeu permet aux joueurs de débloquer d’autres moyens de déplacements, les fameux fast-travel, mais aussi d’autres capacités différentes pour chaque héros. Alors le problème est qu’il faudra faire en sorte de débloquer tous ces modes de déplacements assez rapidement via différents défis. Je vous le recommande vivement pour ne pas être trop vite frustré même si les déplacements classiques couplés à une technique qui tient la route sont tout de même appréciables.
Et que serait un jeu en monde ouvert sans ses multiples activités annexes et ses milliers de collectibles … quand tout ceci a du sens. Et bien ce n’est pas sur ce point que brillera Gotham Knights, alors oui le jeu propose une bonne dizaine de missions “crimes” (enlèvements, casse de banques, agressions …) mais celles-ci sont tellement identiques, on arrive sur zone, on scanne la scène et on intervient en boxant tout le monde. Franchement, l'intérêt est limité, on récolte de l’XP, des composants, sans vraiment se poser de questions.
Vous allez affronter la cour des hiboux
Une direction RPG… mouais …
Gotham Knights prend une direction RPG peu assumée avec tout ce qu’on peut attendre du genre : expérience, loot, arbre de compétences, de la personnalisation, de la fabrication …
Commençons par ce dernier point qui requiert des ressources que l’on collecte sans vraiment y prêter attention, l’inventaire se blinde de “matériaux” avec des chiffres parfois aberrants et surtout inutiles. On appuiera pour faire la fabrication en se focalisant sur les petits comparatifs, vert pour dire qu’on monte en gamme et rouge on descend. A côté de ça plein de chiffres … sans aucun intérêt ou peut être pas mis suffisamment en avant.
De toute façon l’interface globale du “bat ordinateur” n’est pas claire, on s’y perd et on se demande quoi faire bien souvent. Mais revenons à la dimension RPG, alors en effet plus on progresse dans l’aventure et plus vos héros pourront accéder à des équipements puissants. L’expérience de notre personnage permettra aussi d’évaluer si on peut se lancer dans une mission ou si ce n’est pas encore vraiment le moment. Et pour le coup j’en ai fait les frais avec une mission qui m'annonçait 10 niveaux de plus que le mien et j’en suis vite revenu.
Il est vrai que la montée en XP de nos héros permet de débloquer des points de compétences et d’apporter toujours un peu plus au gameplay mais on aurait aimé tout de même plus (ou moins … oui c’est étrange), plus de finitions et surtout une interface globale bien plus aboutie .
A contrario, les différentes tenues que proposent le jeu sont bien souvent incroyablement stylées, très détaillées et vraiment belles, il y en aura pour tous les goûts.
Des combats dynamiques et explosifs
On tabasse du criminels, et on le fait bien
La mission première de tout héros de Gotham est de faire respecter l’ordre et de protéger les innocents. Alors vous l’aurez compris, le monde ouvert de Gotham n’est pas le gros point fort du jeu à la différence de la mise en scène et plus particulièrement les techniques de combats. Ces dernières sont vraiment très dynamiques, intenses, une sorte de mix entre les combats de Batman Arkham avec les finish au ralenti et la nervosité d’un certain Marvel’s Spider Man. De plus, chaque héros aura ses propres caractéristiques, mouvements, armes et compétences.
On regrettera peut-être le manque de combos possibles, ceci est sans doute aussi lié à l’unique touche carré qui permet d’envoyer les attaques au corps à corps, un appui long permettra un coup puissant tandis que plusieurs appuis rapides permettent des coups simples qui s'enchaînent tout seul. Bon c’est certain, nous ne sommes pas dans Street Fighter. Pour ma part le choix technique sur ce point ne m’a absolument pas perturbé d’autant plus que tout est fait avec style et on ressent bien l’impact des coups. La touche triangle quant à elle permet l’utilisation des armes à distance bien souvent utilisées pour déstabiliser l’adversaire ou pour faire des diversions, pièges.
Niveau infiltration, il ne faut pas s’attendre non plus à du neuf, on peut s’approcher par derrière pour neutraliser les ennemis ou sauter dessus quand il passe en dessous de notre perchoir. On pourra compter sur les objectifs secondaires bonus pour mettre en place nos talents de héros de l’ombre. Même si se faire repérer ne sera pas une fin en soi, on prendra plaisir à utiliser la vision RA afin de planifier notre progression et notre façon d’aborder les différentes zones.
Ce qui peut être le plus frustrant dans les différents combats, c’est un problème d’équilibrage, autant on peut enchainer parfois des dizaines d’ennemis très simplement, tandis que parfois on se frotte à une sorte de mini boss ou boss vraiment cheaté qui nous fait passer parfois 15 minutes à taper, esquiver, taper, esquiver …
Autre point intéressant dans Gotham Knights, ce sont les phases d’enquêtes qui changent un peu des phases de fight qui comptent selon moi 80% du jeu. On analyse différentes scènes, on associe différentes preuves afin de définir les prochains objectifs. Alors même s'il ne faut pas être Sherlock Holmes, le tout étant bien trop balisé, on apprécie ce retour aux sources de l’univers Batman (DC étant les initiales de Detective Comics).
Chaque personnage jouable a son style
Techniquement
De part tout ce que vous avez pu lire plus haut dans notre test, vous aurez compris que Gotham Knights n’est pas un jeu totalement abouti, trop en dents de scie. Des choses sont totalement géniales tandis que d’autres ternissent le jeu.
Alors que techniquement et surtout graphiquement on a vraiment affaire à un jeu très beau, avec des éclairages sublimes. Forcément l’action du jeu se passe toujours de nuit, on se plait à se poser en haut d’un building, à contempler la vue, les différentes lumières colorées. Les effets d’humidité sont tout aussi réussis.
Niveau mise en scène et esthétique globale, rien de bien négatif. On note quand même certains ralentissements surtout lorsque l’on traverse la ville en Batcycle, ceci est dommageable d’autant plus que le jeu ne propose pas différents modes graphiques comme la plupart des autres jeux qui sortent sur PS5, ici 30FPS. Ceci ne pose pas réellement de problème, les développeurs l’assument mais on espère une petite amélioration avec les patchs à venir pour éviter les baisses de framerate.
N’oublions pas que le jeu n’est que next gen et n’est donc pas disponible sur PS4, on aurait de ce fait pu espérer une meilleure performance d’autant plus qu’on peut se demander pourquoi il n’aurait pas pu sortir sur les consoles de précédentes générations. Notre bonne vieille PS4 fait quand même tourner des Last of Us Part II, Marvel’s Spider Man et tant d’autres.
Au niveau de l’ambiance sonore, là encore on n’atteint pas la qualité de certains jeux déjà sortis sur PS5, mais ce que propose Gotham Knights que ce soit au niveau bruitage, doublage voix ou bande son est très agréable et nous plonge dans cet univers très sombre.
De même pour la DualSense qui n’est pas exploitée à fond…
Bref on sent qu’il y a un peu tout dans ce Gotham Knights mais avec toujours un petit manque de finition. Un vrai gâchis tant le jeu aurait pu être génial avec finalement pas grand chose en plus (voir même moins de choses comme le monde ouvert un peu inutile).
A noter également que le jeu est intégralement jouable en coopération.