DEATH STRANDING invite au voyage dans un monde atypique et accrocheur. On y trouve des réponses et tout est parfaitement maîtrisé. Le casting, le rendu des différents protagonistes, la bande son et l’histoire sont les piliers de ce chef d’œuvre. Kojima et son équipe nous tiennent en haleine de longues heures grâce à la construction d’un jeu ambivalent, unique et risqué. Quel talent ! Cette version Director's Cut ne rougit pas et propose une version améliorée et confortable du jeu original. Merci à Hideo pour cette expérience incomparable. Nous sommes les Homo Ludens.
Les plus
Les moins
Disponible depuis presque deux années sur PlayStation 4, Death Stranding vous avait gratifié de la note maximale chez PSMag pour un hit majeur de fin de génération. On aime ou on n’aime pas !
C’est ce qui était ressorti à l’époque, Kojima et son équipe nous avaient proposé un jeu atypique qui avait su trouvé son public. Nouvelle génération oblige, les jeux first party de PlayStation ont le droit à un portage amélioré, Ghost of Tsushima en atteste récemment et maintenant c’est Death Stranding qui revient en version estampillée Director's Cut.
Mauvaise idée ou jeu toujours aussi culte ? On vous donne notre avis. Sam Bridges ré-enfile ses bottes !
On embarque pour une virée dans l'univers imaginé par Kojima et son équipe. Un voyage garanti sans spoiler.
Reprise du test sur PS4 publié le mercredi 27 novembre 2019 à 18h50
Enfin! Enfin! Il est possible de trouver des réponses aux nombreux trailers énigmatiques publiés au fil du temps depuis son annonce. DEATH STRANDING est un jeu qui nous change, indéniablement. Le prologue à lui seul donne le frisson. Mais alors qu'est-ce que DEATH STRANDING? Eh bien plein de choses, les qualificatifs sont divers et variés. Ici, sur PSMag, nous allons tenter d'en expliquer les grandes lignes mais on vous laisse bien évidemment le champ libre car le nouveau bébé (bébé, Death Stranding, tout ça…) de Kojima Productions se découvre et se délecte pendant des dizaines d'heures. Une cinquantaine est nécessaire et permet de vivre cette aventure hors norme.
Le Triple A: Atypique, Alambiqué et Attachant
Il s'agit tout d’abord d'un jeu d'action en monde ouvert dans un futur plus ou moins proche où s’est déroulée une apocalypse. Les rares survivants vivent dans des refuges et des sociétés comme Bridges ou Fragile aident ces rescapés par un système de livraisons. Denrées, médicaments, matières premières et armes sont acheminés par des porteurs qui arpentent ces terres désolées où le danger rôde, que ce soit par la nature qui a repris ses droits mais également par les nouveaux dangers apparus par le Death Stranding: les Échoués.
Isolée, la population vit dans l’attente et la peur mais un héros se dessine: Sam Porter Bridges (Norman Reedus aka Daryl dans The Walking Dead) se voit rapidement confier une mission de la plus haute importance. Enrôlé par Bridges, il doit effectuer des livraisons plus ou moins vitales dans tous les Etats Unis mais surtout relier, par un certain réseau chiral, chaque avant-poste qu’il rencontre. Son périple d’Est en Ouest commence !
On ne peut malheureusement pas trop divulguer mais cette épopée est comme le jeu du petit poucet... Kojima nous délivre par bribes les éléments de cet univers sombre où la mort et la vie se rencontrent. Un univers cohérent qui donne des réponses mais il faut être patient.
Le stand de tir permet de se familiariser aux armes du jeu
In Sam in the Bridge!
Proposer un jeu basé sur la livraison de colis est un pari osé. Mais Kojima l'a réussi haut la main en offrant un gameplay qui se renouvelle et ajoute de nouveaux éléments à chaque commande. Une trame principale est à suivre mais des expéditions secondaires sont proposées permettant ainsi à Sam de monter son niveau de livreur. La Poste 2.0 en quelque Sam!
Des joueurs crieront à une certaine répétitivité de la chose. Et c'est vrai, les premières heures peuvent déplaire mais elles sont nécessaires à la compréhension de l’univers et aux mécaniques de gameplay. Cramponnez-vous jusqu’à la fin du chapitre 3 pour vraiment vous faire une idée.
Sam doit en effet gérer ses commandes: il peut en prendre plusieurs à la fois mais tout dépend du poids des colis. En effet, la physique et l'inertie influent énormément sur les mécaniques. D’une part en se basant sur les colis à bien répartir sur le corps de Sam: une touche automatique dans l’inventaire est également disponible pour les positionner de manière optimale.
De l’autre, si Samounet descend trop vite une pente ou traverse un cours d’eau, il doit se stabiliser avec les boutons L2 et R2: l’équilibre est à préserver... le cas échéant? La chute est assurée.
En avançant, des petites aides comme les véhicules sont disponibles au garage mais du fait du relief escarpé, on les laisse vite de côté pour repartir en usant de la méthode de la “bonne vieille marche”.
La fatigue est également importante: Sam peut accéder à des chambres privées pour piquer un roupillon salvateur mais il peut tout simplement s’asseoir et récupérer en plein trek. Il peut planifier son trajet grâce à ces menottes hi-tech à n’importe quel moment : éviter certains nivelés et camps est nécessaire même si le temps est important dans la notation de la commande.
Vous voyez le clin d'œil ?
Le temps est à Sam Sain
Comme on a pu le voir dans les différents trailers, un bébé accompagne Sam dans ses expéditions. BB a bien évidemment une utilité et il faut en prendre le plus grand soin. Mais on vous laisse découvrir la chose.
Un autre élément de ce monde désolé est la météo. La pluie liée aux Échoués ne ralentit pas seulement Sam dans ses déplacements, elle possède un pouvoir qui fait vieillir tout ce qu’elle touche. On peut ainsi voir la végétation pousser et se flétrir lors d’une averse. Elle a aussi un impact sur les colis que Sam transporte, accélérant leur état de dégradation.
Quand on sait qu’un des facteurs de notation d’une commande est basée sur la vétusté des produits, on comprend qu’il faut chérir ces derniers afin d’éviter au maximum les ondées. Heureusement, des sprays colmatants permettent de réparer les caisses transportées.
Les ennemis sont multiples et comme évoqué plus haut, les Échoués se matérialisent avec ces pluies dans différents lieux: et là mieux vaut être discret... encore une fois on vous laisse le soin d'en découvrir le concept.
D’autres éléments perturbateurs nuisent au travail de Sam et jalonnent les terrains lunaires de DEATH STRANDING : les MULES sont d’autres porteurs, accrocs aux colis et font tout pour l’arrêter et lui dérober la précieuse livraison. De véritables plaies mais des subterfuges existent. Ils sont également l'occasion de tester les combats qui apparaissent en deçà du reste.
Mis en avant par Kojima, le Social Strand System ajoute une constante multijoueur. Elle se réalise de plusieurs manières. Sam a besoin d’objets qui lui permettent de franchir une falaise par exemple. Les échelles, ponts, cordes sont là mais ils représentent autant d’éléments à porter en plus sur le pauvre dos de Sam. On n’y échappe pas et il faut toujours en avoir dans son paquetage. En reliant des avant postes au réseau chiral, on connecte également la région correspondante, révélant ces objets et infrastructures laissés par les autres joueurs (et vice versa) que Sam peut utiliser. Des “Like” peuvent être octroyés pour récompenser les ingénieurs en herbe.
On ouvre encore une fois une autre dimension au jeu. On réfléchit où et comment placer les éléments pour aider la Communauté. Certaines structures importantes se construisent également à plusieurs. On peut également laisser des panneaux pour prévenir les autres joueurs qui, au passage, peuvent utiliser vos itinéraires.
Ce concept du multijoueur communautaire dans un jeu solo est incroyable!
L'un des ajouts de cette version Director's Cut
Sam Convient
DEATH STRANDING en a sous le capot et propose une réalisation de haute voltige.
Magnifique, le jeu jouant beaucoup sur le relief, le mot qui revient souvent est “photoréalisme”. Le moteur Decima de Guerrilla Games a déjà fait ses preuves avec Horizon Zero Dawn et continue de nous en mettre plein la vue avec la production du studio. Changements de météo, reliefs, cascades, forêts, les différents biotopes sont criants de vérité. Les derniers patchs semblent avoir éradiqué les bugs de collision que l’on pouvait rencontrer.
Le casting de haut vol est également pour beaucoup. Voyez plutôt: Norman Reedus, Guillermo Del Toro, Lea Seydoux, Mads Mikkelsen, Troy Baker, Lindsay Wagner... pour ne citer qu’eux! Ces derniers offrent une profondeur jamais atteinte dans un jeu et contribuent à la narration et à la grande générosité de cet univers. Cinéma ou jeu vidéo, la différence n’est pas très loin.
La Motion Capture est une excellence à son apogée. Vous l’aurez compris, aucune critique ne peut émaner de la réalisation.
Le jeu est entièrement en français, Norman Reedus est doublé par le même acteur (Emmanuel Karsen) que dans sa série fétiche, The Walking Dead.
Kojima nous a toujours fait baigner dans des ambiances en proposant des musiques magnifiques. DEATH STRANDING ne déroge pas à la règle et offre une bande son excellente : Low Roar, The Neighbourhood, Flora Cash... ces musiques se déclenchent de manière aléatoire lors des livraisons. Une idée remarquable apportant une identité supplémentaire propre au jeu.
Le circuit Fragile en action !
Samuel "Sam" Porter Bridges en mode PS5
Le coup de lifting arrivant avec cette édition Director's Cut depuis le 24 septembre ne propose pas seulement qu’un framerate amélioré et une résolution plus élevée, Death Stranding Director's Cut utilise les capacités de la PlayStation 5.
Le SSD montre encore toute sa robustesse en proposant des chargements quasi instantanés lors du chargement d’une sauvegarde ou in-game.
Deux modes sont proposés : le mode Qualité en 4K Native et celui destiné à la Performance en 4K upscalée mais à 60 FPS (on y prend goût).
La Dualsense mise sur l’immersion en proposant une résistance des gâchettes en fonction de la situation. Plus le joueur dispose de colis sur le dos, plus les gâchettes seront dures.
Le retour haptique n’est pas en reste et permet de ressentir encore plus l’environnement. On sent la pluie, la lourdeur des livrables ou encore lorsque Sam traverse une rivière. Le must !
Côté sonore, le son gagne en intensité avec le son 3D de la PlayStation 5. De nouvelles pistes viennent grossir la playlist excellente du jeu. Low Roar offre de nouveaux titres alors que le musicien français Woodkid fait son entrée.
En termes de gameplay, le studio n’a pas voulu changé le gameplay si atypique de la première heure, il l’a enrichi en proposant de nouvelles constructions facilitant grandement les livraisons et leur côté répétitif. La rampe de saut, le pont chiral, la catapulte de marchandises ou encore le bot compagnon sont ainsi présents.
Le stand de tir permet de se (re)familiariser avec les armes du jeu. Il y a bien évidemment un côté scoring pour les plus acharnés.
Après quelques heures de jeu, le circuit Fragile et des missions supplémentaires viennent grossir la durée de vie déjà bien fournie du jeu. Trois-roues, camions ou encore le nouveau roadster permettent de s’adonner à des courses sur circuits en affrontant d’autres porteurs. Le mode compétitif arrive dans Death Stranding mais il reste facultatif pour ne pas ternir le jeu original.
On termine ce test par le prix, outre la cinquantaine d’euros nécessaire pour les nouveaux venus, la mise à niveau pour les possesseurs de la version PlayStation 4 est de dix euros, un prix tout doux pour terminer (en récupérant sa sauvegarde) ou recommencer le jeu.
Le moteur Decima tire pleinement de la puissance de la PS5