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    Kiapadnom


  • ps3

    South Park : Le Bâton de la Vérité
    Editeur : Ubisoft
    Développeur : Obsidian
    Genre : Jeu de Rôle
    Etat du jeu : Jeu disponible
    Date de sortie : 06 Mars 2014
    Trophées : Oui
    Trophée Platine 1 Trophée Or 3 Trophée Argent 5 Trophée Bronze 42 | Trophée Secret 11
    51 trophées au total

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    Test South Park : Le Bâton de la Vérité

    Publié le Samedi 15 Mars 2014 à 18:37 par Kiapadnom
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    Quelque part dans le Colorado, il y a une petite ville qui depuis 17 années fait le régal des fans de l’humour nonsense. Véritable concentré d’absurdité et de loufoquerie, l’irrévérencieuse création de Trey Parker et Matt Stone est parvenue à parler de tout et n’importe quoi grâce à l'irrationalité de quatre gamins de primaire.

    Par contre, ce qui avait jusqu’alors échoué, c’était une adaptation vidéoludique à la hauteur de la série. Car South Park: Le Bâton de la Vérité n’est qu’une énième tentative parmi d’autres qui n’avaient, jusqu’à présent, jamais satisfait totalement le public comme les auteurs de South Park. Des titres, dont on taira volontairement le nom, s’essayant au FPS, jeu de courses ou plateformes et tenant plus à une logique de merchandising face au succès fulgurant de la série sans que son ADN soit véritablement respecté.
    Alors à l’heure de se frotter à ce “Bâton de la Vérité” et son étiquette RPG, on oscille entre curiosité et une réserve de rigueur, de peur d’être sévèrement déçu. D’autant que s’est produit un rachat de licence par Ubisoft à la suite de la faillite de THQ. Pas l’idéal pour la production d’un titre. Heureusement, et de manière quasi immédiate, on se rend compte que le studio Obsidian a su respecter le matériau de base et s’assurer de l’implication plus poussée du duo Parker/Stone dans le scénario et la supervision du développement.

    Le Kupa Keep Kingdom improvisé dans le jardin de Cartman

    T'es sûr de vouloir t'appeler Connard ?

    Premier piège dans lequel le titre aurait pu tomber, nous faire incarner un des personnages récurrents. Une facilité qui n’aurait pas abouti au même résultat que celui, plus judicieux, de nous mettre dans la peau d’une pièce rapportée, un jeune garçon pas vraiment bavard qui vient tout juste d’emménager en ville. Après une rapide, mais néanmoins séduisante phase où l’on crée son avatar, nous voilà littéralement projeté à l’intérieur de la série TV. Une transposition quasi parfaite des codes graphique et d’animation si spécifiques à South Park. Comme si Trey Parker et Matt Stone nous avait laissé les clés du camion pour être l’acteur de notre propre épisode. Cette plongée interactive dans le jeu est immédiate et terriblement réussie.

    Après une courte introduction où vos géniteurs se lamentent sur votre mutisme, vous êtes fortement encouragé par votre père (pour ne pas dire mis à la porte) à sortir et vous faire sur le champ des amis. Vos premiers pas vous mèneront droit à la maison de Cartman, à l’arrière de laquelle se trouve le KKK (pour Kupa Keep Kingdom, il fallait y penser). Attifé comme Gandalf - Butters est en Paladin et Kenny fait office de Princesse - il vous explique que les Elfes et les Humains s’affrontent pour détenir le fameux “Bâton de la Vérité” qui n’est autre qu’un vulgaire bout de bois. Qui détient cette relique à le pouvoir de dominer le monde, donc ça blague pas. Malheureusement, l’ennemi sylvestre va le subtiliser lors d’une attaque éclair menée sur le camp. Vous serez immédiatement investi pour rassembler tous vos alliés et partir à sa reconquête.

    Un pyjama Terrance et Philippe du plus bel effet

    Y’a Asses of Fire 2 au cinéma...il doit tabasser

    Quelques minutes auparavant, vous avez dû choisir parmi quatre classes de combattant, qui vont des plus classiques pour le style heroic fantasy, comme Guerrier, Mage ou Voleur, à la plus inattendue avec la classe Juif. Comme ça, vous pourrez aussi “gérer les finances du Royaume”, dixit Cartman. Seul South Park peut se permettre de jongler (sans se blesser) avec des sujets aussi tranchants de subversivité. En soit, on n’en attendait pas moins de Parker et Stone.

     

     

    Malheureusement, le couperet de la bienséance et de la bien-pensance est quand même tombé sur quelques scènes jugées trop “choquantes” pour nos petits yeux d’européens. Un arbitrage dont le fondement (celui de plusieurs personnages est d’ailleurs “sondé” dans ces cut scenes) reste incompréhensible, d’autant que seules les versions consoles sont concernées, le jeu sur PC ne se voyant pas amputer desdits passages. Mais les auteurs ont su rebondir (avec humour) sur cette décision en incrustant une image représentant Caïn, la sculpture d’Henri Vidal, se cachant le visage de ses mains, couvert de honte et d’embarras. A défaut d’avoir l’image, on a droit à un descriptif très précis de la séquence.

    Hormis ce “gâchis”, vous l’avez donc compris, la réalisation du jeu est donc exemplaire. Mais elle n’en écrase pas pour autant le reste. Réussir, dans la forme, le passage d’un média à un autre était impératif, mais il ne s’agissait là que de la moitié de l’équation. L’autre grande inconnue restait le contenu véritable de South Park: Le Bâton de la Vérité. Avant tout un “vrai” RPG, ou du moins qui en adopte et en détourne les codes. Il ne manque d’ailleurs pas d’égratigner les mécanismes du genre, avec les “donjons” à parcourir en tout sens et les passages obligés et répétitifs des quêtes d’items (avoir la clé de cuivre pour avoir la clé d’argent afin d’obtenir la clé d’or, etc…). Mais il se cache un vrai jeu derrière ce théâtre de guignol hardcore.

    Malgré la censure, on a quand même une idée très précise de la scène

    Le meilleur du meilleur du pire

    Le système de combats d’abord, adoptant le principe du tour par tour, mais en y additionnant des QTE pour lancer des coups spéciaux, ou délivrer les attaques de base en pressant la touche correspondante dans un timing adéquat. Ça insuffle un vrai dynamisme lors des affrontements. De plus, vous pouvez être accompagné par un autre personnage et le contrôler, sans toutefois avoir la main sur son évolution. Bien sûr, le déroulement des combats est totalement barré. Il faut voir Kenny montrer sa poitrine aux ennemis pour les déconcentrer. Cartman vous initiera aux arcanes de la “magie” et vous apprendra à maîtriser votre sphincter pour flatuler sur vos ennemis. Dans South Park: Le Bâton de la Vérité, les potions de résurrection deviennent des tacos, celles de vitesse sont du café infect de chez Tweek Bros et il faudra grignoter des chips pour vous refaire une santé.

    Mais là encore, cet humour pourtant omnipotent ne dédouane pas le joueur de réfléchir aux actions qu’il doit réaliser en fonction de la situation. Bien souvent, avant même d’attaquer, il faudra utiliser des objets vous conférant un bonus ou des altérations d’état à l’adversaire. On devra agir en conséquence selon que l’ennemi vous faisant face porte une armure, se trouve en position de riposte ou en renvoi de dégâts, etc. Sans être d’une grande difficulté, le jeu répond à une logique bien huilée. Et le côté RPG se retrouve également dans la gestion de votre équipement, de vos armes, capacités et inventaire. Il y a beaucoup d’options de personnalisation. Le menu dédié n’est d’ailleurs pas d’une ergonomie sans faille, mais on pardonnera ce manque de souplesse à South Park.

    Trailer de lancement

    Tout cela mis bout à bout, on atteint une durée de vie plus qu’honnête tournant autour de 15 à 20 heures, l’histoire principale et les nombreuses missions annexes comprises. C’est aussi ces dernières qui répondent parfaitement au fan service, dans lesquelles on retrouve des références à de nombreux épisodes et personnages secondaires de la série TV. Traquer le Homoursporc avec Al Gore, partir à la recherche de Jésus, rendre service à M. Esclave, toutes ces activités entrecoupées par du tabassage de clochards, junkies et autres zombies nazis. Sans compter les multiples easter eggs dissimulés dans le jeu, on obtient un condensé de South Park. Petite déception pour terminer (il faut bien trouver quelque chose), l’absence du doublage VF qui, pour les connaisseurs de la série, est d’une qualité au moins équivalente à la version originale.

    Note du test 9/10En conclusion :

    Amoral, fabuleusement gras, politiquement incorrect, borderline à souhait, somptueusement cynique, les qualificatifs ne manquent pas pour louer le travail d’Obsidian, sous la houlette de Trey Parker et Matt Stone. Le ressenti final pour South Park: Le Bâton de la Vérité flirte avec la perfection. Voilà un jeu qui défrise et qui n’oublie pas de nous servir une histoire soigneusement scénarisée, dans laquelle s’imbrique un gameplay de qualité et offrant une progression bien pensée. Sans aucune doute LE jeu que les fans attendaient. Voilà une belle surprise que vous auriez tort d’ignorer.

    Les plus

    Une adaptation qui n’a d’égale que le talent de T & P pour la pétomanie
    Les grands principes du RPG détournés mais respectés
    Un gameplay qui s’avère bluffant
    Graphismes et animations dignes d’un vrai épisode
    L’humour sans aucune limite
    Une durée de vie plus que satisfaisante

    Les moins

    L’absence des voix françaises (pour les puristes)
    La maudite censure
    Quelques temps de chargement un peu longs


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