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Après huit longues années et quelques reports, le nouveau bébé Western Spaghetti de Rockstar Games pointe enfin le bout de son nez. Nouvelle référence du genre ? Jeu à faire d’urgence ? Nouvelle claque vidéoludique ? La réponse est oui à tous ces éléments.
La fin d'une ère
Les événements de Red Dead Redemption 2 se déroulent avant ceux des aventures tragiques de John Martson du premier opus. Nous sommes en 1899, l’âge d’or des hors-la-loi, cow boys, touche à sa fin. Les bandes, gangs et autre parias sont traqués et éradiqués. L’avancée technologique est en pleine extension, bienvenue dans Red Dead Redemption 2.
On débute l’aventure en plein blizzard. On incarne Arthur Morgan, l’un des vassaux de Dutch Van Der Line. Votre mission, trouver un refuge à votre famille et passer l’hiver tardif, isolé et caché des autorités. Car oui votre bande est recherchée suite au braquage qui a mal tournée dans la ville de Blackwater. Le premier chapitre plante le décor. Vous faites partie du gang de Dutch qu’il va falloir protéger et faire fructifier.
Un gang, une famille
Dès les premières minutes du jeu, on comprend vite que le jeu va nous faire vivre une grande épopée. Le seul reproche qu’on peut faire, c’est que le rythme du jeu assez lent. Ne vous attendez pas à avoir des réponses et appréhender l’univers de Red Dead Redemption 2 au bout de quelques heures. Il en faudra une bonne soixantaine. C’est indéniablement l’une des forces du jeu, même après plusieurs heures d’explorations, de chevauchées, de braquages et j’en passe, on en découvre toujours.
Et c’est le cas de votre gang, votre famille dont le père spirituel est Dutch qui gère tout cela d’une main de maître. Il faut parler, échanger avec chaque personnage. On y apprend ainsi plus sur eux, sur Arthur également, qui se confie à certains. Ces personnages donnent le droit également à de nouvelles missions principales. C’est magique et captivant si on adhère au jeu.
Assez proche de Dutch, Arthur dispose de quelques responsabilités.
Comme tous les autres, il doit donner une partie de son butin au camp : nourriture, objets, argent, tout est bon pour remplir la cagnotte du camp. En haut à droite, il est possible de suivre l’état des provisions, munitions et fournitures médicales du camp. Arthur tient un registre pour y consulter les heureux donateurs mais pour également améliorer le camp grâce à cette cagnotte : on peut ainsi obtenir de meilleurs provisions, des outils, améliorer les quartiers de chacun,.. et surtout obtenir le voyage rapide. Au début du jeu, on chevauche énormément mais il est possible de gagner du temps en prenant une diligence ou encore le train. Le voyage rapide devient vite essentiel.
Une petite évasion menée rondement
Une nouvelle référence de l'open world
En plus des chapitres qui découpent l’aventure et des nombreuses missions principales qui les composent, Red Dead Redemption 2 offrent un univers et des activités à foison. Il faut fouiller, trouver les secrets du jeu. En se baladant, on tombe souvent sur des personnes plus ou moins respectables que l’on décide d’aider ou non. Un prisonnier en cavale qui vous demande de le libérer de ses chaînes et qui vous révèle un cambriolage potentiel, une femme enlevée qu’il convient (ou non) de délivrer, sont un petit échantillon de ce qui est possible de croiser dans cet univers incroyable. A cela s’ajoute les inconnus à aider, la chasse, la pêche, les missions secondaires, les vols, les missions de chasseur de primes, les attaques de train, de diligence, …
Arthur dispose d’une jauge d’honneur qui fluctue en fonction de ses actions. Cette jauge influence votre aventure. Être bon, saluer les gens, ne pas tuer à tort, se laver vous permet d’être un homme respectable et obtenir des ristournes et être bien vu par la population. En opposition, être un sale type fait que les gens sont plus méfiants. Pour éviter de trop faire baisser cette barre, mieux vaut mettre un foulard sur son visage lors des actions peu recommandables et ne pas hésiter à se raser et changer d’habits. Pour revenir aux missions principales, elles sont classées (or, argent et bronze) selon les défis réalisés. Il est tout à fait possible de les revivre pour améliorer son score.
Les villes recèlent de boutiques, hôtels, saloons, shérifs. On peut y faire du poker, Blackjack, dominos, jeu de couteau. On y vend ses babioles, on achète de quoi entretenir ses armes. Oui même les armes ont une durabilité, il faut les nettoyer pour qu’elles ne perdent pas en puissance et que le rechargement en soit plus long.
L’artisanat est également présent. On peut améliorer son camp comme évoqué au dessus mais également confectionner des sacoches pour le transport. Les feux de camps permettent de cuisiner, préparer des appâts ou encore des munitions de différents types.
Il faut également faire attention aux régions où l’on est recherché. Dans ces zones, votre tête est mise à prix, une récompense est réclamée et des chasseurs de prime sont à vos trousses. Il est possible de s’en débarrasser en allant payer cette dernière au bureau de poste. Enfin, les défis permettent de débloquer armes, tenues et équipement.
Non non on ne se la raconte pas
Un gameplay un peu rigide mais…
Arthur est un cowboy, visuellement c’est indéniable mais à la manette ça l’est encore plus. Il est super rigide et les gunfights à courte distance ne sont pas évidents. On prend tout de même du plaisir et le jeu propose des affrontements mémorables.
La maniabilité est classique, Arthur se met à couvert avec la touche R1, L1 fait apparaître les différentes roues pour sélectionner armes, objets. R3 active le sang froid, qui ralentit le temps. Il peut ainsi marquer plusieurs cibles avec R1 et ainsi lancer une salve de tirs meurtriers.
L3 + R3 active l’œil de lynx qui permet de suivre la trace des animaux et met en évidence certains indices. Arthur dispose de trois noyaux : santé, énergie et sang froid. Chaque noyau possède une jauge externe qui se vide selon les actions réalisées (courses, tirs, …) et une interne qui influence la vitesse de rechargement de l’externe. Bien sûr d’autres facteurs entre en compte, la faim fait diminuer la santé, tout comme les conditions climatiques. Il faut faire attention comment Arthur est habillé car cela influence également ses attributs. Même chose pour la nourriture, si Arthur mange trop ou pas assez, il aura plus de difficulté à courir, viser. Certaines boissons, stimulants boostent la constitution d’Arthur.
Il faut également dormir pour recharger ses noyaux. Le tabac à chiquer, par exemple, ralentit le vidage de la jauge de sang froid lorsqu’elle est utilisée. Le souci du détail encore une fois !
L’homme qui murmurait à l’oreille des chevaux
Mise en avant dans les vidéos, Arthur tisse un lien fort avec son cheval. Il peut en avoir plusieurs et les écuries servent de pension à trois canassons maximum. Les chevaux peuvent ainsi être achetés, domestiqués et des chevaux spéciaux arpentent le monde de Red Dead Redemption 2.
Arthur possède un lien d’affection avec son fidèle destrier. De un à quatre niveaux, Arthur améliore sa confiance et développe de nouveaux attributs. Pas de côté, figure et surtout une zone plus large pour qu’il vous entende quand vous l’appelez.
Comme Arthur, le cheval dispose de noyaux de santé et d’énergie. S’il est trop sale, sa santé décroit, il faut donc le laver (directement dans une rivière) ou le brosser. Il faut également veiller à ce qu’il ne soit pas trop nourri et vice versa pour ne pas limiter sa vitesse.
On peut également lui refaire une beauté via les écuries : selles, étriers, crinière, queue, On personnalise sa monture.
Votre cheval est votre extension sur plusieurs points et il est vital. Premièrement, il vous déplace vers les différents lieux marqués sur la carte. Le mode cinéma (en restant appuyer sur le pavé tactile de la Dualshock 4) permet de suivre les conversations et de se laisser guider. Deuxièmement, il sert de coffre ambulant. On y stocke, armes, tenues, feu de camp, fruit de la chasse. Il permet de transporter les prisonniers attachés. On passe énormément de temps à chevaucher, il serait dommage de ne pas prendre soin de ce personnage à part entière.
Les villes sont pleines de vie
Une claque visuelle et sonore
La réalisation y est pour beaucoup dans la réussite du jeu. Que c’est beau, on en découvre tout le temps. En se promenant, on voit, par exemple, au loin une meute de loups attaquer un ours, un aigle attrapé un poisson dans la rivière en contrebas. Le souci du détail est hallucinant. Le moteur du jeu est robuste c’est beau, sans aucun ralentissement
Il y a certes, quelques soucis avec le HDR (qu’il convient de désactiver pour l’instant), quelques bugs de collisions, de textures qui scintillent mais quelle claque. Premier jeu du genre sans clipping, on arpente une multitude de décors vivants, regorgeant de détails, d’éléments qui attirent l’œil. On se délecte de chaque session faite. La faune, la flore, les villes, les effets météorologiques, la neige, la modélisation des personnages, tout est criant de vérité, ultra réaliste. Petit big up aux artworks lors du chargement d’une sauvegarde et de la pause de notre ami Arthur lorsqu’on reprend la main dans le jeu.
Le passage du jour à la nuit est tout de même trop rapide à mon goût. On est vite plongé dans la nuit. Le tout est encore plus magnifié par une bande son impeccable. Les musiques tantôt calmes, tantôt plus soutenus, ou encore celles avec les voix de chœur à la Ennio Morricone offrent une ambiance Western sublime. Les voix sont également magnifiques même si elles restent en version originale. Arthur a un accent réussi mais il est dommage qu’une version française n’ait pas pointée le bout de son nez. Lire les sous-titres nous fait rater, à mon sens, quelques détails.
Les bilingues ne seront pas embêtés par cela bien évidemment. Les bruitages sont également réussis, le bruit des armes, la glace qui craque sous notre point, le cri des animaux, la vie dans les villes. Une immersion sans pareil !
Un petit braquage, ça rapporte
Red Dead Redemption 2 est la nouvelle référence de l'open world. Qu'on aime ou pas l’époque, le jeu ne laisse pas indifférent. Doté d'une réalisation solide, d'un univers Western magistral où le souci du détail est hallucinant, le nouveau bébé de Rockstar Games est à faire absolument. On attend Red Dead Online de pied ferme dans les prochaines semaines.
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