1995. Kazuma Kiryu, alias le Dragon de Dojima, lieutenant de la famille Dojima affiliée au clan Tojo, endosse la responsabilité du meurtre de son oyabon, Sohei Dojima. Après avoir purgé 10 ans de prison et subi une expulsion par le 3e président du clan, Masa Sera, Kazuma retrouve Tokyo et son quartier de Kamurocho en 2005. Il est toutefois loin d'imaginer que cela coïncide avec la disparition de 10 milliards de yens des coffres du clan et bien d'autres événements auxquels il semble particulièrement lié...
Pour commencer, on va préciser que ce Yakuza Kiwami n'est pas un nouvel épisode à part entière. Il s'agit en effet "uniquement" d'un remake intégral du premier épisode, sorti en 2005, avec du contenu supplémentaire et un moteur graphique plus récent. Donc, ceux qui ont joué au Yakuza original sur PS2 savent à quoi s'en tenir dans les grandes lignes et pour ce qui concerne l'histoire principale. Voyons surtout le reste.
Attention, peinture fraîche !Il est pas beau, mon remake ?
La plupart du temps, quand on retrouve un jeu d'une génération précédente sur PS3/PS4, on a droit, au mieux, à un Remaster avec graphismes réhaussés, lissage HD, et autres petits détails techniques qui améliorent l'expérience et, au pire, à un simple portage qui ne retouche rien (les Classiques du PS Store PS3 ou les jeux PS2 sur PS4, par exemple... Red Dead Revolver étant une exception).
Ici, SEGA s'est dit que ça ne suffirait pas à rendre hommage à l'épisode fondateur de ce qui est devenu une de leurs séries phares : on passe par la case "remake intégral" ! Au menu ? Nouveau moteur graphique sorti des épisodes les plus récents et ajouts de contenu en masse, avec l'histoire originale et la mise en scène des cinématiques qui restent les mêmes qu'en 2005. Qu'obtient-on à la sortie ? L'un des plus beaux jeux de la PS4, notamment au niveau de la modélisation des visages et des expressions faciales (une constante dans la série, et cela dès 2005, justement).
Un gros travail visuel, donc. En revanche, côté musiques, rien à signaler, c'est exactement la même chose (et c'est toujours aussi efficace).
Une galette bien remplie
Au niveau de l'histoire, donc, c'est la même qu'en 2005 : une grande histoire de complot bien ficelé, de relations déchirantes, de passé à laisser derrière soi et, surtout, d'humains. Bref, vous allez passer un grand moment digne des meilleurs films de Takashi Miike et d'autres sur les yakuzas, d'autant que les graphismes de ce Kiwami renforcent bien la mise en scène qui était déjà bluffante sur PS2 ! Là où le jeu a un intérêt pour tout le monde, y compris ceux qui ont joué à Yakuza en 2005, c'est sur tout le reste.
Côté combat, le jeu profite des derniers ajouts des derniers jeux et Kazuma dispose désormais de 4 styles, que l'on fait évoluer via des grilles spécifiques, à l'exception du style du Dragon. C'est également par là que l'on améliore ses stats de santé et de jauge Heat, et cela vous demandera bien vite d'enchaîner les combats et les quêtes secondaires, tant les derniers niveaux de stats demandent des points de compétences (50 et 85 points par compétence, ça fait mal...).
Bien sûr, les ajouts ne s'arrêtent pas là. S'il n'y a plus que deux hôtesses dans tout le jeu (une par club, chacune ayant une sous-histoire à découvrir), on profitera de nouvelles quêtes secondaires en plus de celles issues du jeu original, de même pour certaines activités (on retiendra notamment le retour d'un mini jeu sorti de Yakuza 0 et les références liées à cet épisode, ça fait toujours plaisir). De même, Bob Utsunomiya est à nouveau là d'entrée de jeu, histoire de vous pousser à remplir divers objectifs pour de sympathiques bonus.
Ils m'ont traité de brute !
Bien évidemment, qui dit Yakuza dit combats en masse. Entre les autres yakuzas du clan qui veulent votre tête (ou ceux qui veulent juste se faire un nom), les petits gangs, les types bourrés, et j'en passe, vous aurez de quoi vous défouler. Et il faut bien admettre qu'entre la mise en scène et le nouveau moteur, les combats sont en effet un immense défouloir, surtout avec les actions Heat (et les actions Kiwami face à certains boss, utilisables seulement avec un style précis à chaque fois). Dommage toutefois que l'on constate des animations toujours un peu rigides, particulièrement dans ces séquences de combats.
Enfin, Yakuza Kiwami intègre le mode Majima Everywhere, où le fabuleux Goro Majima fait tout pour pousser Kazuma à le combattre. L'intérêt ? Lui redonner sa force d'il y a 10 ans et lui faire retrouver son style de combat du Dragon de A à Z. Une idée intéressante et qui met bien en avant le côté imprévisible et déjanté de Majima, mais qui vient quand même un peu casser le rôle qu'il avait en 2005, sans parler du rythme du jeu.
Au bout du compte, Yakuza Kiwami est un excellent remake qui vient magnifier un jeu qui était déjà excellent à la base. En multipliant les ajouts et la masse de contenu initial, SEGA a su donner à cet épisode fondateur une nouvelle jeunesse, sans jamais en trahir les forces dont il disposait en 2005. Un petit tour de force, un exemple de cohérence, et un indispensable pour les amateurs de la saga. Une occasion parfaite de se replonger dans les bases à ne pas refuser.
Et si vous vous posez la question, c'est évidemment en japonais sous-titré anglais, n'espérez pas retrouver la localisation de 2005.
Trailer de lancementUn excellent remake pour un excellent jeu, une parfaite occasion de (re)découvrir le début d'une saga désormais culte chez SEGA. Tout juste regrettera-t-on un peu le Majima Everywhere, qui casse un peu le rôle initial de Goro Majima, mais c'est bien tout.
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