Note du test 8.5/10En conclusion :

L’opposition est à portée de main et en surnombre. Sauf que nous sommes enragés! Une fois de plus, l’indé démontre que le savoir-faire domine la grosse écurie banale. Original, parfaitement pensé pour la manette, Lornsword est un exemple à suivre pour démocratiser un genre à la peine sur nos supports. Bénéficiant d’une aura bienveillante, un petit coup de polish et une traduction digne de ce nom feraient un bien fou pour une création qui, disons-le tout net, peut se flatter de dépoussiérer un genre aussi installé qu’un pilier. Repensant l’exploration, le conflit ou le repli pour mieux revenir, le jeu sait comment vous impliquer en vous jetant dans la fosse des gladiateurs où votre survie maintient l’espoir de la victoire. Amoureuse de son genre, la belle production dissimule ses charmes pour mieux nous les faire découvrir dans l’intimité. Réunissant vétérans ou nouveaux-venus capables de s’investir, Lornsword vous fera caresser la crispation de l’engagement. A tel point que nous attendons, nous valeureux villageois, d’être mobilisés une nouvelle fois.

Les plus

Addictif
Concept novateur et maîtrisé
Le mode local
Dynamique et stratégique
Un scénario prenant

Les moins

Quelques vilains pixels
Et de perfides ralentissements
Uniquement en anglais

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    rédacteur
    NoBloodyKnows


  • ps4

    Lornsword Winter Chronicle
    Editeur et Developpeur : Tower Five
    Genre : Stratégie
    Etat du jeu : Jeu disponible
    Date de sortie : 23 Octobre 2019
    Trophées : Oui
    Prix de lancement : 21,99 €
    Support


    version éditeur

    Test Lornsword Winter Chronicle

    Publié le Jeudi 07 Novembre 2019 à 15:57 par NoBloodyKnows
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    C’est à l’image d’une brise relativement inconnue qui souffle sur nos consoles. On pourrait même dire que c’est un blizzard. Au-delà des références un peu faciles se dresse un doux constat concernant les RTS (pour Real Time Strategy) ou STR (pour Stratégie en Temps Réel) si vous êtes un peu plus cocardier: sur nos PS4, ça ne court pas les bits. Nous avons souvent droit à des portages mais rien n’est pensé pour le pad, ni même pour notre physionomie de gamer. Pourtant, Starcraft ou autre Age of Empires sont de jolis essais devenus mastodontes. Les petits malins de Tower Five se sont donc engouffrés dans cette brèche en quittant les sentiers tracés pour le genre. En accès anticipé depuis quelques mois sur PC, force est de reconnaître qu’il était temps de chérir une version finale. Coup de tonnerre, notre support “made in Sony” est l’un des élus pour la sortie du titre et nous allons voir à quoi ressemble cet animal. On vous le dit sans détour, il serait dommage de ne pas s’y pencher.

     

    Un belle tête de Winter!


    Certains éléments paraissent simplifiés...en outre Lornsword emprunte une voie qui perturbera le plus stoïque d’entre nous. Mais avant toute chose, s’il fallait oser la comparaison, le titre nous aura fait penser à Warcraft 3 sur de nombreux aspects. Pas pour l’univers, complètement différent, mais pour le dynamisme qui s’en dégage. Et pour cet impact graphique qui donne un aspect très “bande dessinée” à l’ensemble, surtout lors des cinématiques qui foisonnent entre 2 missions.

    Fixes, mais crayonnés avec amour, ces moments de narration vous permettent d’apprécier une histoire très personnelle et finalement complexe où se mélangent famille, guerre, géopolitique et mysticisme. D’un ton résolument adulte, le soft bénéficie d’un doublage réussi qui rend hommage aux intentions des protagonistes, avec leurs doutes et motivations croissantes et diverses.

    Lors de quelques versets le cliché fut frôlé; finalement esquivé avec adresse et on se prend à suivre les pérégrinations de Corun, le héros dont on suit la montée en puissance, du moins dès les premiers chapitres. Nous vous laissons le plaisir de la découverte mais l’ensemble est cohérent et ne trahit jamais les acteurs de cette dramaturgie.

    Et...en tout état de cause, il va falloir un minimum de connaissances pour appréhender la langue anglaise car, et ce sera un frein pour beaucoup, le jeu ne bénéficie pas de sous-titres en français. Venant d’un studio du pays de la baguette (mince, cliché non évité!), cela peut surprendre. Néanmoins le minimalisme du personnel doit être pris en compte. Qui plus est, le niveau exigé n’est pas non plus hors de portée.

    En ce sens, on se souvient de notre galère lors du déchiffrage de Final Fantasy Tactics! Rien de tout cela ici et si 2 ou 3 choses pourraient vous filer entre les doigts, la globalité n’est pas obscure et chaque ordre sera clair, avec un bon gros curseur pour vous indiquer ce que vous devez faire dans les cas particuliers.

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    Une mise en scène simple et succulente!

    Ô, félice Winter!


    Puisque nous vous causons de l’enrobage, sachez que l’OST est superbe. Assez peu diversifiée à notre goût, elle reste cependant puissante et assez épique pour nous donner le frisson annonçant le début de la charge. Le rythme est géré et aucun assaut ne paraîtra faiblard.

    Le sound-design fait également son office: le choc des épées rend bien, les départs de flèches sont crédibles et surtout les bâtiments s’effondrent avec une justesse sonore parfaitement sobre et sémillante à la fois. On regrette cependant que les membres de l’infanterie tombés au combat n’aient pas le droit au même traitement. On se dit toutefois qu’en raison du carnage ambiant, nous serons plus noyés dans un boxon ambiant. C’est ainsi que nous comprenons cette décision.

    Visuellement, oubliez le zoom pour observer de plus près. C’est dommage car certaines unités ont vraiment “de la gueule” ( on pense notamment à celles en lévitation) et on sent une Direction Artistique affinée, avec une architecture des locaux qui ne trahit pas leur essence tout en évitant le classicisme lassant. Alors pourquoi bon sang doit-on se taper quelques pixels pénibles?

    Cela ne nous fait pas sortir du trip et on apprécie d'observer les arbres enneigés et les traces de passage dans la poudreuse. Sauf qu’une espèce de mélasse corrompt le tout sans explication. C’est sans appel, quelques endroits font écho à des zones mal chargées. Cela nous ennuie car en dépit d’une technique un peu vieillotte qui sent bon le plat d’antan, nous avons vraiment apprécié l’identité de l’oeuvre.

    On admire aussi la rapidité des actions: ça pète de partout et c’est loin d’être poussif. Bon ok, pas la peine de s’attendre à des combos de la part de chaque engagé dans la bagarre mais les animations sont des enfants de la coolitude et ne mettent pas 3 plombes à sortir. On savoure vraiment la préparation du coup et même si parfois c’est le bordel à l’écran, cela fait encore mieux tonner la confusion de la mêlée jusqu’à l’amoindrissement des belligérants.

    Les autres sont morts, et vous aussi les avez menés à leur perte. En revanche, de vils ralentissements se font parfois sentir, sans raison apparente. Nous ne nous sentons pas pénalisés et ça ne dure jamais longtemps, mais un silence concernant ce point serait si malhonnête.

    Comment? Vous brûlez d’envie qu’on vous raconte la réalité du champ de bataille? L’aube se lève. Il est l’heure de la charge.
     

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    Votre base, prête à mener les soldats au front!

    Chronicle Myers


    C’est LA grande astuce pour se démarquer: ici, vous n’êtes pas un dieu ou commandeur omniscient, vous êtes un chef de terrain, un vrai, un William Wallace en puissance! Vous êtes en première ligne, sur le parvis, accompagné des troupes à mener au combat. Avec un prix très lourd à payer: si vous trépassez, l’affrontement est terminé. Le vent de la défaite rasera tout. Il est appréciable d’observer la puissance grandissante de votre personnage, qui obtiendra des bonus de déplacement à terme pour être sur tous les fronts. Cependant si vous gérez les opérations, il faudra prendre soin de votre avatar!

    Car c’est bien là l’enjeu. Vous ne vous contentez pas de vous mettre sur la paillasse en un lieu précis. Dans Lornsword la menace peut provenir de la totalité des points cardinaux! Aussi, pensez à ne rien négliger et le jeu vous oblige souvent à délaisser une zone relativement sûre pour en renforcer une autre.

    Vous construisez vos bâtisses, peu nombreuses finalement, et il faudra gérer son extension pour ne pas être trop gourmand. Les tours vous protègent, les casernes lâchent des militaires à intervalles réguliers. Jamais vous n’aurez la main sur la production, d’où notre explication sur la “simplification”, mais ce n’est pas un spasme: il vous faut juste accepter le timing. Vous pouvez emmener 15 unités avec vous pour mener une attaque, mais retenez que peu en reviendront. Le concept consiste à leur créer un chemin pour qu’ils retournent au combat inlassablement ou tiennent la position pour que vous les laissiez en plein conflit, histoire d’aller chercher du renfort et écraser l’ennemi.

    Cependant, user de la chair à canon montre rapidement ses limites. Il faudra augmenter lesdites casernes pour améliorer les unités et si celles-ci sont diverses, ce n’est pas pour rien. Un fantassin ne pourra rien contre une bestiole volante, de quoi nous obliger à varier les compétences de notre armada. Les forces et faiblesses seront à évaluer et si vous pensez pouvoir faire basculer le cours de l’histoire seul, n’oubliez pas que même Alexandre le Grand n’a pas été en mesure de le faire. Le héros a beau frapper fort, sa vie peut descendre très rapidement et nous sommes loin des surpuissants de RTS classiques.

    On apprécie vraiment la donne car celle-ci est juste. Corun est certes plus fort. Pas invincible. Bien vu.

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    Des mercenaires prêts à connaître l'enfer...avec vous.

    Winter cells


    Il faudra aussi accepter le fait que vous ne serez qu’un soutien à l’occasion, invoquant des esprits issus des 4 éléments (et choisissez les correctement face à l’adversité!), upgradables aussi, costauds mais à durée limitée. En sachant qu’un cooldown est incontournable pour les rappeler.

    Cela dépendra des autels auxquels vous affecterez vent, pierre, eau ou feu, avec des symboles octroyant des avantages mais nous en avons déjà trop dit. Surveiller ces lieux autant que votre QG par le biais de tours de garde nécessaires pour frapper l’adversaire en plein coeur, en surveillant leur effritement fatal inhérent aux vagues successives d’assaut, est vital. S’il n’y a pas de mini-carte, le “far-sight” vous permettra d’observer les scènes qui se déroulent dans un endroit différent de votre position, par le biais du stick droit. Un choix gagnant au sens où ce procédé vous présentera un brouillard de guerre synonyme d’absence de vos troupes, et des icônes translucides vous avertissant d’un danger immédiat.

    On admire particulièrement cet aspect où, parfois, il faut prioriser la zone où se rendre pour renforcer la ligne, nous faisant repenser le schéma de notre base. De plus, Corun est le seul qui puisse décider de la construction d’un bâtiment: en clair, si vous souhaitez vous étendre, il va falloir y aller…

    Cette idée de progression pas-à-pas durant le combat est appréciable et évite l’écueil du syndrome de la “tête baissé”, qui consiste à croire que nous sommes tous des Huns au fond de nous. Un conflit se gagne par stratégie, petit à petit: les créateurs n’ont pas oublié de nous le signaler.

    Et que diable! Sans ressources tout est fini. Or et nourriture sont à gérer et si l’un vient à manquer ou être capturé, vous serez en difficulté. C’est en cela que les phases de scouting ne sont pas à proscrire, car une croisade non préparée revient à offrir une boucherie dont vous serez les petits veaux apeurés. Sécuriser une ferme ou un filon est donc un dogme, fussent-ils éloignés. L’entassement n’a pas sa place ici et il faudra accepter le fait que certains chemins sont moins sûrs…

    Enfin, Lornsword sait varier les missions (et le choix des batailles à mener) pour assurer la progression et faire prisonnière la monotonie. Éradiquer, conquérir, tenir la position, secourir...les objectifs sont hétérogènes, trompant l’ennui d’une trempe magistrale. Les heurts se suivent et ne se ressemblent pas pendant que les heures défilent. Et si le fardeau est trop lourd? Un partenaire, local, pourra vous assister. Les ressources seront partagées pour que la difficulté ne soit pas biaisée et voir un frère d’arme transpirer avec vous amène un certain réconfort.

    On aimerait encore tout vous dévoiler. Mais le casse-pipe est un maître exigeant.

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    Un conflit fort. Et enragé!

     

     

     




    Test Lornsword Winter Chronicle - 8 minutes de lecture