Test Let's Sing 2021 Hits Français et Internationaux

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“Tu vois, le monde se divise en 2 catégories”... que cela sied à Let’s Sing ! En effet, les licences ont en général un visage double qui justifie leur existence. La première consiste à prolonger l’aventure, tenter d’améliorer l’expérience, investir un cycle. Un effet “Metal Gear Solid” (comme ça, nous l'avons placé de façon improbable dans un de nos récits !) en somme. Puis il y a cette base qui se nourrit de la nouveauté par petites doses, proposant même parfois des améliorations minimes afin de ne pas rater la traditionnelle sortie annuelle. Et si on nous souffle la traditionnelle polissonnerie Fifa dans l’oreillette, ici il s’agit de garder en tête qu’aucun concurrent ne parvient à se dresser face au mastodonte de Voxler et Ravenscourt. Beaucoup de disparités pour un jeu qui fait désormais cavalier seul, tout en essayant de dynamiser un concept épuré. Alors que la version dédiée au groupe Queen a fait brailler vos serviteurs, voilà que débarque la vedette “classique”, désireuse de se parer de ses plus beaux atouts pour convaincre le troubadour qui sommeille en vous. Choix audacieux ? Continuité ? Stagnation ? Un peu de tout cela, même s’il faut reconnaître certains essais plutôt novateurs. En route vers 2021 les amis, et que nos tympans nous pardonnent !

Do The Right Sing

Lorsque nous vous évoquions il y a peu les qualités de Let’s Sing Queen (test disponible dans nos colonnes !), nous mettions en lumière une identité forte qui se dégageait, en dépit de quelques menus couacs de sélection. Cependant, cela ressemblait à une prise de risque destinée à s’adresser à une frange de fans. L’ouverture était certes réduite, notamment auprès des enfants, mais le rêve avait une bien belle moustache toute lisse, donnant lieu à de réelles parties de fun à l’état pur. Une homogénéité synonyme de puissance de la production.

Ici, pour l’édition 2021, retour à la recette habituelle s’appuyant sur la diversité pour mieux réunir la famille et les amis, histoire de ne pas en laisser un sur le carreau ! Forcément, un titre vous sera familier et il sera impossible d’avancer l’argument de la méconnaissance. 40 compositions, avec un ratio parfaitement équitable entre chansons francophones et anglophones. Cela a évidemment ses avantages...tout en claquant un méchant taquet dans les gencives des vieux briscards ! Ainsi, nous fûmes surpris tout en étant heureux d’avoir des enfants “dans le move”. Nous l’accordons : l’expression est obsolète.

De fait, nous faisons la lumière sur le paradoxe d’un jeu dont la faiblesse et la force se trouvent sur la même face. Oui, l’hétérogénéité présente tant d’avantages ! Comme nous le disions, pas moyen de se retrouver à être le malheureux dédié à la cuisson des pizzas et au service des bières pendant que les badauds éméchés, accessoirement vos potes, hurlent à pleins poumons dans votre appartement dont les cloisons s’apparentent à une feuille à rouler.
Les plus petits ne sont pas non plus les grands oubliés, avec des titres de leur génération et ce qui rassemble à peu près la majorité d’une société : une chanson du Roi Lion. Une idée pour un produit “chansons Disney” pour la suite ? A creuser…

Là, c'est un grand "oui" !

Ainsi Sing l’Impératrice

Seulement voilà : si Let’s Sing veut assurer de ce côté, comment ne pas émettre quelques bémols (ahah) ? Les écarts générationnels ne peuvent se refermer parfois, c’est une certitude. Néanmoins, le choix de la liste est réellement orienté, notamment pour les titres modernes, sur ce qui fonctionne à la radio. Normal vous diriez-nous. Et vous aurez sacrément raison. Cependant, et ce n’est nullement une critique gratuite, beaucoup de chansons nous ont fait saigner les oreilles, dépités vieillards en devenir que nous sommes.

Là où en revanche, avec le maximum d’objectivité, ça ne colle pas, c’est dans la “cohabitation” des protagonistes de la playlist. Voir Soprano avec Goldman, M. Pokora avec M, Indila avec Christophe Maé… il y a de quoi être perplexe. D’autant plus que certains “hits” sont loin d’être les plus récents ou efficients pour une battle voire une collaboration. A la limite, nous le comprenons pour Jean-Jacques (éventuellement). Mais pour Mathieu…
Par souci de politesse, aucun pamphlet ne viendra jeter l'opprobre sur la coexistence entre Justin Bieber et Genesis. Mais quand même !

Comme de coutume, chaque morceau est classé selon sa difficulté d'exécution et le constat est sans appel : cela paraît équilibré. Les développeurs ont adapté le niveau par rapport aux exigences du jeu et dans le rythme, l’efficacité est de mise. Dommage que nous soyons dans l’obligation de nuancer le propos en raison du manque de liant entre prononciation et intonation. En effet, si cette dernière fait le job, elle se passe largement des services de la première. Pas de difficulté : chanter en “chewing-gum” à la “Jean-Michel Apeupré” sera amplement suffisant pour relever le challenge. D’accord, cela permet aux adorateurs de la langue anglaise qui ne sont pas en mesure de la retranscrire de se faire plaisir. Toutefois, nous sommes plus circonspects sur l’équité au sens où des “mmmm mmmm mmmm !” (choisir votre thème préféré) sont en mesure de ruiner la performance d’un compétiteur dont la diction est exceptionnelle.

Que diable !

Du pur fun !

Sing, Guy Stardust !

Pour parvenir à retranscrire vos exploits à l’écran, la clarté est de mise. Les textes en bas, le rythme compartimenté en segments, tout cela est devenu une évidence pour les habitués. A vous de contrôler la longueur et de choper au bon moment les étoiles dorées pour que votre score de fin fasse pâlir le petit prétentieux de la soirée. Oui celui qui joue de la (vraie) guitare au coin du feu et qui possède la classe même en sandales !

Le calcul des scores est donc globalement juste et permet quelques remontées fantastiques, surtout si vous ne maîtrisez pas les couplets tout en étant un crack des longs refrains ! L’interface est toujours aussi intuitive, quoique bien simpliste, et les clips assurent le spectacle. Impossible d’en dire autant sur les avatars et leur personnalisation. Sans être totalement hideux, ils font parfois sortir du trip. De plus, le renouvellement serait appréciable tant cela ne transcende pas la foule. C’est factuel : le leitmotiv esthétique touche vraiment ses limites qu’il va falloir dépasser, surtout si un concurrent se révèle au grand jour à l’occasion !

Pour faire entendre votre voix, rien de tel pour l'immersion que de se procurer un micro, officiel ou non, pour tout donner. Et à l’instar des autres années, l’application pour téléphone fait son office tout comme le casque audio accouplé à la manette. En outre, un petit goût désagréable se fait sentir. Si pour les derniers opus, la reconnaissance maintenait un cap brillant, il est ici tout juste acceptable. L’impression de devoir vraiment crier à travers tout pour que soient pris en compte vos efforts, cela laisse une impression cradingue, surtout pour l’entourage. Alors que cela constituait un fer de lance des précédentes itérations, cela représente une fragilité pour Let’s Sing 2021. Un abus de confiance ? Peut-être. Cependant, ne jouons pas les voyous d’opérette : ce n’est pas une catastrophe non plus. Juste une perte un peu décevante.

Si vous aussi vous ne connaissez pas ce titre...comme nous vous êtes vieux !

Sing suffisait d’aimeeeeeer ! (ne nous jugez pas là non plus !)

Enfin, ce sont bien les modes qui participent à la Loi qualitative de Let’s Sing. Aucun doute, les fondations étaient solides et se retrouvent bonifiées par quelques ajouts. Assurément, le jeu est pensé pour les soirées pleines de convivialité, celles que nous souhaitons tous retrouver quand le ciel sera moins obscur. Pourtant, cet opus tente de ménager le solitaire en lui proposant de se lancer dans l’option “Legend”, qui consiste à affronter des adversaires virtuels. Ces manants, au nombre de 4, vous proposeront chacun des défis avant de pouvoir les affronter personnellement et le concept est plutôt aguicheur. Chacun dispose de sa spécialité musicale et à vous de répondre au challenge avant de leur donner la leçon ! Tenir le rythme, la note ou affiner sa justesse, voilà ce qui vous attend !
De plus, vous aurez toujours l’opportunité de montrer qui est le King au monde entier en passant par la case “LS World Contest” et grimper les échelons du classement en ligne !

Même si les créateurs ont réussi à insuffler de l’intérêt au solo, la véritable composante reste le multi. Sur ce point peu de prise de risque, entre le collaboratif “feat.”, le défi de la mixtape (composée de 5 titres) voire la création de sa propre playlist, il y a de quoi faire ! Sans parler du “classic”, réunissant entre 1 et 4 joueurs, ou de la grande empoignade par équipe prévue via “Let’s Party”. Aucune déviation, c’est une certitude. Mais on ne remplace un joueur en pleine bourre, ce qui explique ce choix paraissant, de manière réductrice, si sécuritaire.

Les mini-jeux durant les chansons brisent également la monotonie en assurant quelques petites surprises drôles qui augmentent un peu la difficulté, vous faisant sortir de votre train-train. La preuve qu’il ne s’agit pas de vous vendre un karaoké au prix fort sans un minimum de travail derrière. Alors sommes-nous convaincus par Let’s Sing 2021 ? Nous aurions aimé une affirmation catégorique.
Nous serons plus mesurés sans tomber dans la critique acerbe.

Pas de naufrage en vue mais une routine à briser. Alors, on se laisse le défi pour la next-gen ?

Classique mais dynamique !