Note du test 5/10En conclusion :

Loop8 est un jeu où la confusion domine : histoire et personnages ne sont pas présentés, les mécaniques de jeu ne sont pas parfaitement claires, l'aléatoire semble être le mot d'ordre... Et pourtant, il réussit à capter l'attention si on accepte d'entrer dedans. Dommage que les grandes ambitions soient gâchées par un énorme flou.

Les plus

Une liberté totale
Des relations avec un véritable impact
Un style visuel unique

Les moins

On nage dans le flou et la confusion
La ville est vide
Aucun contenu annexe, mini jeu, ou autre

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    rédacteur
    Lonewolf


  • ps5

    Loop8: Summer of Gods
    Développeur : Marvelous Entertainment
    Genre : RPG
    Etat du jeu : Jeu disponible
    Date de sortie : 06 Juin 2023
    Trophées : Oui
    Support


    Test Loop8: Summer of Gods

    Publié le Lundi 12 Juin 2023 à 12:36 par Lonewolf
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    Japon, été 1983. Dans l'insouciance de l'été se cache la proche fin du monde. Vous n'avez que le mois d'août pour l'éviter. Y parviendrez-vous, et à quel prix ? Voilà l'ambition de Loop8, qui semble au départ chercher du côté de Persona avant de totalement bifurquer vers un style très propre...

     

    Ashihara, champ de la bataille de l'ombre


    Août 1983, Nini (oui, c'est bien le nom de votre personnage...) débarque à Ashihara après être sorti de la station spatiale Espoir. Il y apprend que les Kegai menacent le monde et se retrouve à devoir lutter contre eux : il ne reste que ce mois d'août pour éviter la fin du monde.

    Voilà en gros les prémices de l'histoire. Simple, classique, inutile de chercher à réinventer quoi que ce soit. Ce pitch prometteur est servi par une direction artistique fort agréable, avec des décors précalculés et des personnages en 3D, ainsi qu'un framerate réduit pour styliser le tout.
    On a l'impression d'être devant un anime, et c'est assez réussi.

    L'ambiance sonore n'est pas en reste et l'ensemble nous propulse assez facilement durant l'été japonais en zone rurale dans les années 80. L'expérience serait cependant plus concluante si la ville était plus vivante : en effet, à l'exception de Nini et des PNJ importants, Ashihara est juste totalement vide. Pas un adulte, pas un passant, pas un commerçant, juste absolument rien. Et s'il n'y avait qu'elle de vide, ça irait encore...

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    Le nouveau chez soi

    Vivez votre vie d'ado


    Le mot d'ordre de Loop8 est assez simple : liberté totale. Vous organisez votre journée comme vous l'entendez. Contrairement aux Persona, vous n'êtes pas limité à une activité par jour : le temps s'écoule à hauteur de une minute dans le jeu équivalant à une seconde réelle, et le jeu ne vous renvoie chez vous qu'à 3 heures du matin.

    Il ne tient qu'à vous de vous organiser entre relations sociales, activités d'entraînement, et lutte contre les Kegai. Et c'est là tout ce que vous ferez, jour après jour, boucle après boucle.
    Le jeu est en effet vide de contenus annexes, ou même de donjons (le seul endroit où vous irez est le Monde d'en Bas, soit une version démoniaque de la ville), et se base entièrement sur un système de stats géré par les relations sociales.
    Vous allez donc passer le plus gros de votre temps à parler à tout le monde, quitte à parfois les harceler, pour booster vos liens et améliorer vos attaques, tout en en débloquant de nouvelles avec vos autres stats.
    Et c'est là que le bât blesse : on ne s'attache pas aux personnages. Leur développement est inexistant, chaque choix ne mène qu'à un "merci" et une augmentation de stats. Ils n'ont pas vraiment de personnalité, plutôt des archétypes, et vous n'allez finalement vous attacher que pour évoluer.

    Une évolution rendue difficile par l'aléatoire...

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    Que de choix de dialogues... Ou pas...

    RNG activée


    On arrive au plus gros du problème du jeu : la RNG et les stats sont littéralement au coeur de l'ensemble. D'aussi loin que je me souvienne, je ne crois pas avoir déjà vu un jeu autant porté sur l'aléatoire.

    Chaque bénédiction découverte (sachant que, plus un personnage en a, moins il a de chances d'en récupérer une) va impacter au hasard une de vos stats ou celle d'un de vos compagnons. Vous ne pouvez pas composer votre groupe, il vous faudra harceler les PNJ jusqu'à ce qu'ils décident de vous accompagner de leur propre chef. Attention : si vous traînez trop longtemps en ville, ils peuvent aussi décider de quitter le groupe tout seuls... Et si l'un d'eux veut vous rejoindre alors que le groupe est plein, le plus ancien arrivé s'en va d'office.

    Dans le même ordre d'idée, les Kegai apparaissent dans un ordre aléatoire, vos relations sociales peuvent aboutir à de mauvais résultats sans raison, et les actes de vos compagnons au combat sont totalement décidés selon leur bon vouloir.
    Oui, nous sommes bien en 2023 et Loop8 propose un gameplay de combat où vous ne gérez que le personnage principal, sans possibilité d'agir ne serait-ce qu'indirectement sur les actions des autres.
    Ce n'est encore rien à côté du fait qu'ils n'ont littéralement aucune utilité ! Les combats classiques ne servent en effet qu'à récupérer des Magatamas (pour ouvrir le portail vers le boss) ou des bénédictions, ce qui se fait également avec les portails disséminés dans le Monde d'en Bas...

    Bref, en gros, vous allez juste enchaîner les boss.
    Mais attention : si vous ne parvenez pas à trouver à temps qui est possédé par le Kegai (vous n'avez que 5 jours à chaque nouveau Kegai apparu avant la fin du monde), il vous sera impossible de sauver la personne, le combat se terminera obligatoirement par sa mort. De même, si un compagnon meurt au combat, sa mort est permanente. Si vous voulez sauver tout le monde, il vous faudra lancer une boucle temporelle afin de revenir au début du mois, perdant ainsi toutes vos améliorations temporaires (les bénédictions, elles, sont heureusement permanentes) et les liens avec vos compagnons (qui remontent heureusement plus vite à chaque boucle).
    Et il ne vous restera plus qu'à tout recommencer.

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    Préparez-vous à des combats épiques

    Visuel Novel ? Rogue Lite ? J-RPG ?


    Au bout du compte, Loop8 est coincé quelque part entre ces trois éléments sans jamais vraiment choisir.
    Il en résulte un jeu aux règles peu claires, où l'aléatoire est encore plus roi que dans les titres à génération procédurale, et où il est difficile de vraiment établir une stratégie à long terme.

    S'il dispose d'assez d'originalité pour attirer l'oeil, notamment avec la façon d'aborder les liens sociaux, nettement moins rigide qu'un Persona, son univers et son gameplay abscons pourront rebuter pas mal de monde, sans parler de la répétitivité (inhérente au concept même de boucle temporelle) et de sa ville quand même très vide.
    On saluera l'effort de l'éditeur d'avoir proposé une traduction française intégrale sur ce titre qui restera sans doute de niche et dont seuls les amateurs de RPG les plus hardcore auront la volonté de venir à bout.

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    Test Loop8: Summer of Gods - 4 minutes de lecture